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Remise aux enchères, la toile autodétruite de Banksy devient l’œuvre la plus chère de l’artiste

15 octobre 2021
Par Félix Tardieu
Sotheby’s dévoile Love is in the Bin (12 octobre 2018) à Londres.
Sotheby’s dévoile Love is in the Bin (12 octobre 2018) à Londres. ©Tristan Fewings/ Getty Images / Sotheby's

Love is in the bin, l’oeuvre-performance de Banksy qui avait créé la stupeur en 2018 lors d’une vente aux enchères chez Sotheby’s, a été remise en vente hier et a largement surpassé les estimations initiales.

Il y a trois ans, Banksy frappait un grand coup sur le marché de l’art : lors d’une vente d’art contemporain à Londres, le street artiste à l’identité mystérieuse dissimulait dans le cadre d’une toile représentant sa célèbre Fille au ballon une déchiqueteuse, broyant l’oeuvre en direct et créant la surprise générale au sein de l’assistance. La toile autodétruite, vendue à l’époque pour un peu plus d’un million d’euros, a été remise en vente hier au souhait de sa propriétaire qui ne s’attendait certainement pas à acquérir une œuvre si chargée d’un point de vue symbolique. La cote de Banksy s’étant considérablement envolée depuis ce jour, il paraissait inévitable que Love in the bin soit remise tôt ou tard aux enchères. « Lors de cette soirée surréaliste il y a trois ans, je suis devenue la propriétaire accidentelle – mais très privilégiée – de Love is in the bin (…) ce fut une expérience incroyable que de prendre part au récit de la création d’une des œuvres d’art les plus célèbres au monde, mais il est maintenant temps de s’en séparer », a ainsi déclaré l’ex-propriétaire de l’oeuvre dans le communiqué de presse de Sotheby’s.

Vidéo de Banksy dans les coulisses de la vente chez Sotheby’s qui a fait le tour du monde en 2018

La propriétaire du précieux lot ne s’attendait certainement pas à un tel retour sur investissement : alors qu’elle était estimée entre 4,5 et 7 millions d’euros, Love is in the bin a finalement été cédée pour pas moins de 21,8 millions d’euros, un montant record pour une œuvre du street artiste britannique. Heureusement pour la maison de vente, l’œuvre ne s’est cette fois-ci pas déchiquetée, ce qui n’a pas empêché le commissaire-priseur responsable de la vente d’essuyer quelques frayeurs : « Je ne peux pas vous dire à quel point je suis terrifié à l’idée d’abattre ce marteau », a-t-il déclaré. Alors que le geste original de Banksy voulait dénoncer la « marchandisation » de l’art, cette nouvelle vente démontre au contraire que celui-ci n’a jamais été aussi lucratif.

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste
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