À la maison, à l’école, sur le lieu de travail ou encore dans la rue, les écrans sont omniprésents dans notre vie quotidienne, pour le meilleur… et pour le pire. Car de manière prolongée, leur usage peut avoir des effets néfastes : mal de tête, déficit de concentration, fatigue visuelle, moindres performances de mémoires, etc. À travers une série de chiffres, découvrez la place occupée par les écrans dans notre quotidien.
| Les écrans, c’est… plus d’un par personne
Entre la télévision, l’ordinateur, la tablette ou encore le smartphone, les foyers français sont multi-équipés en écrans. D’ailleurs, chaque personne en possède en moyenne 6,4, conte six il y a dix ans. Le plus répandu est la télévision, dont le taux de pénétration est de plus de 90 % dans les foyers de notre pays, la grande majorité des téléviseurs étant connectés à Internet. Entre 2010 et 2020, les ordinateurs portables ont connu la progression la plus forte (+111 %), suivis des ordinateurs fixes (+33 %) et des téléphones mobiles (+17 %).
| Les écrans, c’est… presque une semaine de travail
Si en France l’ensemble des actifs passe en moyenne chaque semaine plus de 37 heures à travailler, le temps passé à regarder un écran est, lui, évalué à 32 heures hebdomadaires. En fonction des postes occupés, le temps de travail équivaut lui-même à du temps d’écran… sans compter celui passé dessus en dehors des heures de boulot. Quoi qu’il en soit, ce temps d’écran correspond à près d’un cinquième du temps hebdomadaire et un peu moins d’un tiers du temps disponible hors sommeil.
| Les écrans, c’est… une source d’addiction
Si l’existence d’une addiction aux écrans fait souvent débat entre spécialistes, l’OMS a reconnu en 2018 le trouble lié aux jeux vidéo en l’intégrant à la classification internationale des maladies. Par ailleurs, une reconnaissance scientifique existe autour de l’existence d’usages problématiques des écrans. D’après une enquête menée auprès de jeunes âgées de 15 à 25 ans, une majeure partie d’entre eux déclarent avoir une relation nocive, voire toxique, avec leur téléphone portable : 38 % se déclarent accros et 34 % décrivent leur relation comme négative.
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| L’usage excessif des écrans, c’est… une santé fragilisée
Une étude menée au Québec en 2019 montre que, chez les adultes, un temps d’écran de plus de quatre heures par jour pour des activités de loisir est associé à une moins bonne santé physique, les écrans augmentant la sédentarité. Un lien a également été montré entre le temps d’écran et un niveau plus élevé de détresse psychologique ainsi qu’avec un niveau d’insatisfaction plus élevé dans plusieurs sphères de la vie (relations, finances, etc.).
Chez les mineurs, un temps d’écran quotidien similaire par jour pour des activités de loisir conduit aussi à une moins bonne santé physique et mentale, ainsi qu’à de moins bonnes ressources personnelles et sociales.
| Les écrans, c’est… moins de temps passé avec Morphée
En produisant de la lumière bleue, les écrans retardent la libération de la mélatonine, une hormone nécessaire à l’endormissement. Ainsi, une exposition prolongée à ce type de lumière, surtout le soir, perturbe notre horloge interne, causant troubles du sommeil et de l’humeur… Un cocktail détonnant !
Une enquête menée auprès de jeunes de 15 à 25 ans montre d’ailleurs que près d’un tiers d’entre eux (31 %) reconnaissent que les écrans perturbent leur sommeil, car ils sont nombreux à passer une partie de la nuit sur leur téléphone au détriment d’un nombre minimum d’heures de sommeil.
| Les écrans, c’est… une source d’inquiétude pour les parents
Entre le streaming, les réseaux sociaux, la navigation en ligne pour divers usages et les jeux vidéo, les écrans sont le support de très nombreux loisirs pour les adolescents. Et cela provoque une appréhension chez les parents : 80 % d’entre eux se disent inquiets du temps passé par leur progéniture devant les écrans. Par ailleurs, près d’un parent sur deux ne se sent pas, ou pas suffisamment, accompagné pour réguler la consommation des écrans de ses enfants.
| Les écrans, c’est… à limiter en fonction de l’âge
Entre le temps réel passé sur les écrans par les enfants et celui estimé par leurs parents, il y a souvent un écart significatif. À titre d’exemple, les enfants âgés de 7 à 10 ans passent quasiment trois fois plus de temps sur un smartphone que ce qu’imaginent leurs parents (1h26 contre 37 minutes). Pourtant, d’après le psychiatre Serge Tisseron, l’usage des écrans est à limiter en fonction de l’âge des enfants. Avant 3 ans, la télévision et les écrans non interactifs doivent être évités, car ils contribuent à renforcer leur passivité.
Entre 3 et 6 ans, le temps d’écran doit être limité avec des règles claires sur le moment durant lequel les écrans peuvent être utilisés (plutôt en journée que le soir) et la durée de leur utilisation (1h par jour à 6 ans, par exemple). De 6 à 9 ans, il est possible de fixer un temps d’écran autorisé en laissant la liberté à l’enfant de le répartir comme il le souhaite. À partir de 9 ans, on peut initier son enfant à Internet en discutant avec lui des dangers potentiels et en continuant à fixer une durée autorisée. Enfin, à partir de 12 ans, l’enfant peut naviguer seul sur Internet s’il a bien intégré les risques liés à cette pratique et qu’un cadre a été défini.
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| L’usage excessif des écrans, c’est… le bonnet d’âne
L’étude québécoise citée précédemment a également montré qu’un temps d’écran de plus de quatre heures par jour, pour des activités de loisir, serait également associé à un risque plus élevé de décrochage scolaire. Par ailleurs, une autre étude australienne menée sur des enfants de 8 et 9 ans a conclu que des enfants passant plus de deux heures par jour sur des écrans ont une baisse de leurs résultats scolaires équivalente à l’arrêt d’apprentissage durant quatre mois.