Avant que l’IA ne vienne bouleverser notre monde, comment diable faisions-nous pour créer nos contenus, qu’il s’agisse de textes ou d’images ? Plongée dans l’avant-après de cette révolution technologique.
Sitôt apparues, sitôt indispensables ? Cela fait peu de temps qu’elles existent pour le grand public, mais les intelligences artificielles – ChatGPT, Midjourney, Bard – ont déjà pris beaucoup de place dans nos vies. Comment faisait-on avant, quand chaque image était le fruit d’un labeur manuel et chaque texte une réflexion approfondie transmise à l’aide d’une machine à écrire ou d’un clavier d’ordinateur ?
Avec l’arrivée des IA génératives, nos vieilles habitudes ont été chamboulées. Exit les longues heures passées à perfectionner un dessin ou à chercher le mot juste. Les machines sont désormais là pour nous donner un coup de pouce (voire prendre carrément le relais). Mais, comme toute nouveauté, elles ont aussi leurs petits caprices. Embarquez dans ce voyage à travers le temps et découvrons ensemble les joies et les défis de cette ère IA !
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Avant l’informatique, pas le droit à l’erreur
Il y a eu la plume, le pinceau, le stylo, puis la machine à écrire. À l’époque, tout était couché sur papier et non stocké en ligne de manière illimitée. Cela avait donc une certaine valeur. Chaque mot était pesé, chaque phrase réfléchie, car corriger nécessitait souvent de recommencer, d’effacer, de raturer. Mais c’est encore pour les sources d’informations, les données et la vérification des faits que c’était le plus complexe. Il fallait aller à la bibliothèque, compulser des dictionnaires et autres Bescherelle pour s’assurer que ses écrits étaient corrects.
La publication d’un livre ou d’un article était le résultat de nombreux brouillons, de corrections et de relectures, sans l’aide de logiciels sophistiqués pour vérifier la grammaire ou la syntaxe. Les écrivains discutaient entre eux d’idées, s’inspirant mutuellement. Ils se réunissaient dans des cafés, partageaient des manuscrits, voyageaient pour trouver de nouvelles sources d’inspiration…
Côté peinture aussi, les visites dans les musées étaient un passage obligatoire. Et si on pouvait crayonner à loisir dans des cahiers, la création d’une toile n’était pas prise à la légère, car le matériel était coûteux.
L’arrivée des premiers logiciels, un bouleversement
Avec l’avènement de l’ère numérique, les logiciels de retouche d’image, comme Adobe Photoshop, et de traitement de texte, tel Microsoft Word, ont commencé à émerger. Ces outils ont révolutionné la manière dont nous créons et éditons du contenu. Les erreurs pouvaient être corrigées en un clic, les images modifiées à volonté, offrant une flexibilité sans précédent. Le stockage de grandes quantités de fichiers sur des disquettes ou des disques durs a aussi changé la donne.
Cependant, même si ces outils ont apporté des avantages évidents, ils n’ont pas éliminé le besoin de compétences humaines. Les designers devaient toujours avoir un œil pour l’esthétique et les écrivains, une oreille pour le rythme et le ton. La technologie a facilité le processus, mais l’essence créative est restée humaine. En revanche, on a gagné le droit de se tromper.
La révolution de l’IA générative
La naissance de l’IA générative a été moins une évolution douce qu’un séisme technologique. Si hier, un artiste passait des heures, voire des jours, à esquisser ou peindre, aujourd’hui, une série d’algorithmes (Dall-E, Midjourney…) peut générer des images époustouflantes en un clin d’œil. Des portraits aux paysages, des conceptions abstraites aux recréations photoréalistes, l’IA a ouvert la porte à une infinité d’univers visuels.
Même chose pour le texte avec l’avènement de la prose automatisée par ChatGPT ou Bard. La littérature, autrefois sanctuaire de la pensée humaine pure, a vu débarquer des modèles de langage capables de rédiger des textes, des poèmes, voire des nouvelles entières. L’essence même de la création littéraire – le choix des mots, la construction des phrases, le développement d’une intrigue, une certaine forme d’émotion, même – a été reproduite (et parfois surpassée) par des codes et des algorithmes.
Et pourtant, comme avec l’art visuel, la prose générée par l’IA n’a pas éclipsé l’importance de la voix humaine. Au lieu de cela, elle a offert un nouveau moyen d’expression, une nouvelle palette de techniques pour les écrivains contemporains. Mais encore faut-il savoir prendre le recul nécessaire avec ces outils.
Les erreurs et hallucinations de l’IA
Le hic avec l’intelligence artificielle, c’est que, malgré sa sophistication, elle n’est pas infaillible. Elle peut parfois générer des contenus étranges, voire incohérents, appelés « hallucinations ». Ces dérapages peuvent résulter d’entrées ambiguës ou d’entraînements sur des données biaisées. Pour l’œil humain, ces anomalies peuvent apparaître comme des erreurs flagrantes, voire humoristiques. Toutefois, elles soulignent l’importance de superviser et de comprendre les résultats de l’IA. Car, si ces machines ont la capacité d’imiter et d’innover, elles ne possèdent pas (encore) le discernement humain.
Pire, il y a aussi toutes ces petites erreurs qui peuvent se glisser dans un contenu généré, ces affirmations qui sont des contre-vérités, des chiffres erronés, des citations inventées… Il est crucial de vérifier ce que produit une IA en faisant ses propres recherches et en lui demandant de préciser ses sources. Côté visuel aussi, nul n’est à l’abri d’une erreur d’interprétation.
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Demandez à une IA de représenter des saumons qui remontent une rivière : il n’est pas impossible qu’en lieu et place de vigoureux poissons sautant dans des rapides, l’IA vous crée une représentation de pavés de saumon, éventuellement encore dans leur emballage, au milieu d’un cours d’eau. Cela peut prêter à sourire, mais c’est représentatif de la propension des intelligences artificielles à être parfois totalement à côté de la plaque.
Avancer main dans la main avec l’IA
L’ère de l’IA générative a marqué un tournant dans l’histoire de la création. Ses prouesses, bien qu’extraordinaires, ne signifient pas la fin de l’importance humaine dans le processus créatif. Sans la bonne requête, les bonnes instructions, l’IA ne sert à rien. Il faut comprendre que, plus qu’une menace, cette technologie a surtout amplifié notre potentiel, nous permettant d’explorer des territoires artistiques et littéraires inédits. La symbiose entre l’homme et la machine offre une palette enrichie de possibilités.
Cependant, les erreurs de l’IA rappellent l’importance du rôle de gardien de l’humain, garantissant que la technologie reste un outil et non un maître. Les décennies à venir seront témoins d’une coexistence et d’une collaboration encore plus étroite entre créativité humaine et puissance algorithmique. Et, dans cette danse, il appartient à chacun de nous de veiller à ce que l’éthique et l’authenticité restent au cœur de toutes les innovations.