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On a classé les dix meilleurs rôles d’Harrison Ford

28 juin 2023
Par Léonard Desbrières
Harrison Ford est de retour au cinéma, ce 28 juin, avec “Indiana Jones et le cadran de la destinée”.
Harrison Ford est de retour au cinéma, ce 28 juin, avec “Indiana Jones et le cadran de la destinée”. ©DFree/Shutterstock

Alors que le nouveau volet tant attendu de la saga Indiana Jones est attendu dès aujourd’hui dans les salles obscures françaises, retour, en dix petites madeleines, sur la carrière légendaire d’un mythe hollywoodien.

Carrure impressionnante, cheveux soyeux, sourire tapageur, un mélange fascinant entre une virilité assumée et une classe qui a toujours fait de lui un héros pas comme les autres : cela fait près de 60 ans qu’Harrison Ford trimbale sa carcasse dans les plus belles productions du septième art. Son premier rôle : de la figuration, comme beaucoup, un groom qui passe nonchalamment au second plan dans le film Un truand de Bernard Girard (1966). En quelques secondes, non créditées au générique, une aura, une présence surgit face à la caméra. Que ce soit à par un regard, un geste, une cascade ou une blague, Harrison Ford s’amuse. C’est la particularité de l’acteur, il joue comme si le spectateur était à ses côtés, comme si lui aussi faisait partie de l’aventure. Une malice et une générosité qui n’ont jamais cessé de nous fasciner.

Le nouveau volet de la saga culte Indiana Jones est attendu ce mercredi 28 juin en salle, avec la lourde tâche pour son réalisateur, James Mangold – à qui l’on doit les très réussis Logan (2017) et Le Mans 66 (2019) –, de redonner du souffle à une épopée qui avait raté son come-back en 2008 avec Le Royaume du crâne de cristal.

Bande-annonce d’Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal.

Invité exceptionnel du Festival de Cannes pour présenter le film, l’acteur de 81 ans a laissé entendre que ce pourrait être l’un de ses derniers rôles (il est annoncé au casting du nouveau Captain America, mais le film vient d’être reporté). Le point final d’une carrière passée un pied dans le monde des blockbusters et des monuments pop culture, l’autre dans un cinéma indépendant beaucoup plus intimiste. Une filmographie majuscule qui déborde de chefs-d’œuvre inoubliables. L’occasion était trop belle de rendre hommage à ce géant du cinéma en retraçant ses plus grands rôles avec un classement très personnel, qui, à n’en pas douter, fera débat, mais les classements, c’est fait pour ça.

10 Le Colonel Lucas dans Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, 1979

Un petit rôle, mais un film immense qui ne pouvait pas ne pas figurer dans notre classement. En 1979, Harrison Ford n’est plus un jeune acteur qui doit faire ses preuves. Deux ans auparavant, il est devenu l’un des nouveaux visages d’une franchise à succès qui s’apprête à gouverner le monde. Le personnage d’Han Solo qu’il incarne dans Un nouvel espoir (1977) conquiert immédiatement le public.

Extrait d’Apocalypse Now.

Pourtant, si sa cote de popularité grimpe, il lui faut encore acquérir une forme de crédibilité auprès de ses pairs. Star Wars est une saga grand public dans laquelle Harrison Ford cabotine et ne montre pas toute l’étendue de son talent. Alors, au moment de jouer devant la caméra de Francis Ford Coppola dans le culte Apocalypse Now, un des meilleurs films de l’histoire du cinéma, il est cantonné au rôle du Colonel Lucas, une partition très secondaire. Lunettes improbables sur le nez, il offre tout de même, au moment d’annoncer à Martin Sheen sa redoutable mission, une réplique qui restera gravée dans la mémoire des cinéphiles : « Terminate the Colonel’s mission. »

9 Rusty Sabich dans Présumé innocent d’Alan Pakula, 1990

Au début des années 1990, Harrison Ford est une des plus grandes stars d’Hollywood et sort d’une décennie absolument iconique avec de nombreux rôles qu’on retrouvera plus haut dans le classement. Devant la caméra d’Alan Pakula, le réalisateur mythique des Hommes du président (1976), qu’il retrouvera quelques années plus tard dans Ennemis rapprochés (1997), il déploie toute la palette de l’acteur hollywoodien au sommet de sa gloire : l’homme séducteur, adultère, qui se retrouve seul contre tous, accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis. Il le fait avec une finesse et une classe qui dépassent l’entendement.

Adapté du best-seller du même nom signé Scott Turow, Présumé innocent est un thriller haletant porté par une intrigue redoutable qui se joue du spectateur de la première à la dernière seconde. Une partition taillée sur mesure pour Harrison Ford.

Bande-annonce de Présumé innocent.

8 Richard Walker dans Frantic de Roman Polanski, 1988

Contrairement à Emily, quand Harrison vient à Paris, les choses tournent mal, très mal. Oubliez les milles feuilles savourés place des Vosges, les boutiques de la rue du Faubourg-Saint-Honoré ou les soirées guindées sur bateau-mouche, avec le Frantic de Roman Polanski, c’est dans une capitale autrement plus dangereuse qu’on s’enfonce. Trente ans après leur voyage de noce parisien, le docteur Richard Walker et sa femme profitent d’un colloque de médecine pour retourner dans la ville de l’Amour.

Bande-annonce de Frantic.

Mais, par mégarde, au moment de récupérer sa valise à l’aéroport, Sondra Walker se trompe de bagage et embarque la valise d’un autre. Une fois arrivée à l’hôtel, elle disparait mystérieusement alors que son mari prend une douche. Confronté à une police française et une ambassade américaine peu coopératives, Harrison Ford décide de prendre les choses en main et de remonter la piste de sa femme. Encore une fois seul contre tous, l’acteur se retrouve pris au piège d’une affaire d’espionnage qui le dépasse et découvre que dans les recoins sombre de Paris se joue parfois la destinée du monde.

7 James Marshall dans Air Force One de Wolfgang Petersen, 1997

C’est un marqueur fort dans la carrière d’un acteur Hollywoodien, une étape supplémentaire dans la fabrication d’une légende : incarner le Président des États-Unis. À la fin des années 1990, en pleine période « Action Hero » (Ennemis Rapprochés, Six jours, sept nuits, K-19 Le piège des profondeurs), Harrison Ford se glisse dans le costume du Président avec un film resté culte pour les amateurs de blockbusters vintage, Air Force One.

Il incarne James Marshall, un dirigeant bien décidé à lutter contre les régimes meurtriers de la planète. Mais, en rentrant d’une visite diplomatique à Moscou, quelques jours seulement après une opération spectaculaire qui a permis de capturer le général Ivan Radek, dictateur du Kazakhstan, une prise d’otage a lieu à bord de l’Air Force One, l’avion présidentiel américain. Pris au piège de ce monstre d’acier, en route pour le Kazakhstan, le Président va devoir prendre lui-même les choses en main.

Bande-annonce d’Air Force One.

La confrontation entre Harrison Ford et un Gary Oldman en méchant habité tourne à plein régime dans ce film d’action effréné. Le Président Marshall survit à tout et tout le monde, multiplie les exploits et nous on aime ça !

6 Allie Fox dans The Mosquito Coast de Peter Weir, 1986

C’est le mal-aimé de ce classement, un grand film qu’on a longtemps moqué ou dénigré alors qu’il offre à l’acteur un de ses rôles les plus forts. Rien que pour la dégaine et la coupe d’Harrison Ford, Mosquito Coast vaut le coup d’œil. Possédé, Harrison Ford se glisse dans la peau d’un inventeur aussi génial que maniaque qui, pour combattre l’idéal empoisonné et destructeur du rêve américain, embarque sa famille au Honduras afin de construire une société nouvelle.

Bande-annonce de The Mosquito Coast.

Adapté du roman Le Royaume des moustiques de Paul Theroux par le scénariste légendaire d’Hollywood Paul Schrader, le film donne à voir un cinglé ténébreux et colérique aux antipodes du traditionnel héros hollywoodien. Tourné dans des conditions dantesques avec plusieurs interruptions, le film souffre de plusieurs approximations, mais dévoile un Harrison Ford fascinant dans un registre inattendu.

5 Richard Kimble dans Le Fugitif d’Andrew Davis, 1993

Dans la catégorie « seul contre tous », c’est le chef-d’œuvre d’Harrison Ford. Inspiré d’une série télévisée du même nom, diffusée de 1963 à 1967 sur le réseau ABC – que l’acteur a reconnu n’avoir jamais vue –, Le Fugitif donne un nouvel élan à la carrière d’Harrison Ford. Film très hitchcockien de par sa manière de traiter la fuite d’un innocent accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, il offre aussi une grande fresque de la ville de Chicago.

Bande-annonce du Fugitif.

Harrison Ford interprète le docteur Richard Kimble, un chirurgien qui, au sortir d’une délicate opération, rentre chez lui pour découvrir le corps de sa femme assassinée et se débat avec une ombre, le meurtrier, un manchot qui va l’assommer. Desservi par ce témoignage loufoque, accusé à tort, il est condamné, mais un accident lors de son transfert lui offre une seconde chance de prouver son innocence. Avec à ses côtés un Tommy Lee Jones au sommet de son art en policier en quête de vérité, Harrison Ford excelle en vengeur déterminé, encerclé de toutes parts. Et on s’élance avec lui dans une course folle à la recherche du bandit manchot.

4 John Book dans Witness de Peter Weir, 1985

Derrière la sainte-trinité Star Wars, Blade Runner, Indiana Jones, trop cultes, trop mémorables, trop immortels pour être éjectés du podium, c’est le rôle le plus époustouflant de sa carrière. Un an avant Mosquito Coast, l’acteur collabore pour la première fois avec Peter Weir et endosse l’impair du flic.

Un jeune garçon appartenant à la communauté Amish est témoin d’un meurtre dans une gare de Philadelphie. Hors de son village et de ses traditions pour la première fois, terrorisé par ce qui vient de se passer, il est recueilli par la capitaine John Book, qui cherche à percer le mystère de cette affaire. Mais, au beau milieu du commissariat, l’enfant tombe nez à nez avec la photo du meurtrier, une coupure de journal représentant le lieutenant James McFee. Une seule solution pour John Book et son témoin : trouver refuge au sein de la communauté Amish. Loin du monde, ils ont peut-être une chance de disparaître.

Bande-annonce de Witness.

Le film offre une plongée fascinante dans les rites et les traditions de cette communauté religieuse hors du temps. Il déploie surtout un thriller sombre où la tension va crescendo. Héros incorruptible et courageux, Harrison Ford s’attache à cette famille et à cette communauté, et met tout en œuvre pour préparer l’affrontement final face à un Danny Glover déchaîné. Un bijou de film noir.

3 Han Solo dans la saga Star Wars de George Lucas, 1977-2019

« Seulement troisième ! », s’offusqueront les fans irréductibles de la saga. Et oui, il a fallu faire un choix et sur les plus hautes marches du podium se dressent une performance majuscule et une saga iconique dont il est l’unique visage. Il n’empêche que le rôle de Han Solo se situe très haut dans le panthéon du cinéma mondial et traverse les générations. Avant Star Wars, Harrison Ford avait déjà travaillé avec George Lucas sur son premier film, American Graffiti (1973). Il le retrouve ici pour incarner le projet de sa vie.

Les meilleurs moments d’Han Solo.

Dans le premier volet, il volait même la vedette à un Luke Skywalker qui, bien que héros du combat contre l’Étoile noire, était encore pour beaucoup bien trop candide et gentillet. Avec l’évolution du personnage de Luke, il deviendra plutôt un alter ego, le personnage auquel on s’identifie parce que privé de pouvoir, mais doté d’un courage hors du commun.

Son style, ses répliques cultes, son vaisseau et son pistolet laser… Le pilote le plus rapide de la galaxie devient un modèle à suivre pour les petits et grands, qui élève Harrison Ford au statut de « sex symbol » d’Hollywood. Il fait surtout de lui l’acteur majeur de la saga pop culture la plus iconique de tous les temps.

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2 Rick Deckard dans Blade Runner de Ridley Scott et Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve, 1982-2017

Bande-annonce de Blade Runner.

Avec l’adaptation du livre de Philip K. Dick, Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Ridley Scott signe un monument de science-fiction qui n’a à ce jour jamais été égalé. En 1982, il imagine le Los Angeles futuriste de 2019 et peint une mégalopole tentaculaire, pluvieuse et crépusculaire sur une planète ravagée par la surexploitation et la pollution. Pour aider à leurs besoins, les humains ont fabriqué des replicants, des androïdes conçus par manipulation génétique, qui prennent une apparence humaine et qui sont considérés comme des esclaves modernes. Harrison Ford incarne Rick Deckard, un ancien blade runner, un flic spécialisé dans la traque de replicants rebelles, qui reprend du service pour démanteler un groupe renégat mené par l’énigmatique Roy Batty (interprété magistralement par Rutger Hauer).

Recommandé par Spielberg, qui vient d’en faire son Indiana Jones, l’acteur joue une partition exceptionnelle et ce malgré les embrouilles continuelles avec Ridley Scott. Servi par la musique magique de Vangelis, le film vous happe pour ne plus vous relâcher et Harrison Ford livre une prestation hypnotique, pleine de poésie et de fureur. Il reprendra du service en 2017 dans la suite réussie imaginée par Denis Villeneuve et fera entrer Rick Deckard un peu plus haut dans l’histoire du septième art.

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1 Indiana Jones dans la saga Indiana Jones de Steven Spielberg, 1981-2023

On a longtemps hésité tant la performance d’Harrison Ford dans Blade Runner est inoubliable et tant le film est un chef-d’œuvre indépassable, mais, dans la dernière ligne droite, la subjectivité doit s’effacer devant une vérité objective. Impossible de ne pas mettre Indiana Jones premier de ce classement. Pas parce que c’est le meilleur rôle d’Harrison Ford, mais parce qu’aux yeux du monde entier l’acteur et le personnage sont indissociables. Indiana Jones, c’est Harrison Ford et Harrison Ford, c’est Indiana Jones.

Bande-annonce d’Indiana Jones et le cadre de la destinée.

Et pourtant, ce fut d’abord Tom Selleck qui fut pressenti pour le rôle, George Lucas ne voulant pas confier ses deux créations au même acteur. Steven Spielberg convaincra son ami de l’évidence Harrison Ford. Pendant 40 ans et cinq films, il a enfilé son cuir mythique, porté ce chapeau reconnaissable entre mille et manié ce fouet redoutable. Professeur d’archéologie le jour, objet de fantasme de ses élèves, aventurier à la recherche de reliques sacrées la nuit, se dressant contre le pouvoir nazi : un rôle taillé sur mesure pour lui, qui résume à merveille une carrière à mi-chemin entre le cinéma d’auteur et la folie des blockbusters.

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