Décryptage

Nvidia, AMD, Intel : tour d’horizon des GPU en 2023

19 juin 2023
Par Nicolas Aguila
Nvidia, AMD, Intel : tour d’horizon des GPU en 2023
©Aleksandr Grechanyuk/Shutterstock

Nvidia, AMD et Intel proposent de nouveaux modèles de cartes graphiques en 2023, avec des GPU pour toutes les envies et tous les budgets. Passage en revue des produits disponibles.

Depuis fin 2022, les deux principaux constructeurs de cartes graphiques, AMD et Nvidia, ont commencé à renouveler leurs gammes pour joueurs, mais doivent désormais compter sur un troisième acteur : Intel. Puisque nous avons aujourd’hui une vue d’ensemble des nouvelles gammes de GPU disponibles sur cette génération, c’est l’occasion de faire le point sur les modèles disponibles pour PC, leur intérêt et leurs différences.

En 2023, grâce à Intel, le choix de GPU s’élargit enfin un peu…©Intel

Les cartes graphiques : un marché bouleversé

Le marché des cartes graphiques sort d’une période inédite dans son histoire. Entre la crise du Covid-19, qui a eu un effet notable sur la production, et les pénuries de composants de ces dernières années, il a longtemps été difficile de se procurer une carte graphique, qui plus est à son prix public. Aujourd’hui, les choses sont plus ou moins revenues à la normale, mais quelques traces de ces événements sont toujours présentes. Les modèles haut de gamme coûtent toujours particulièrement cher, et les renouvellements de gammes prennent plus de temps que d’habitude.

Pourtant, l’offre en matière de GPU a rarement été aussi grande : nous avons désormais trois constructeurs proposant des modèles à destination des joueurs, les dernières technologies sont de plus en plus accessibles et, après une période difficile, les prix moyens sont enfin en baisse notable. C’est peut-être enfin l’heure de s’intéresser à une nouvelle carte graphique.

Le ray tracing apporte de la nouveauté

La technologie du ray tracing dans les jeux vidéo a été introduite par Nvidia en 2018 avec ses cartes GeForce RTX. Il s’agit d’une méthode de génération d’une scène en trois dimensions dans laquelle le calcul de la lumière se veut le plus réaliste possible. Traditionnellement, la lumière est simulée dans les jeux en 3D afin d’obtenir un résultat satisfaisant et assez léger pour les GPU. Dans le cas du ray tracing, il s’agit de calculer la trajectoire de chaque rayon de lumière individuellement et leur rebond sur les différentes surfaces dans la scène. Cela permet d’obtenir des effets de lumière et des reflets particulièrement réalistes, mais nécessite une puissance de calcul très importante. En conséquence, l’activation du ray tracing a souvent pour effet de réduire considérablement les performances de certaines cartes.

Nvidia a introduit le ray tracing en 2018. Depuis, les concurrents ont suivi.©Nvidia

Nvidia propose cette technologie avec toutes ses nouvelles générations de GPU depuis 2018, et la concurrence a suivi quelque temps après : AMD l’a introduit dans ses Radeon RX 6000 en 2020, et Intel a créé des cartes compatibles avec ses Arc Alchemist en 2022.

DLSS, FSR et XeSS : à chacun sa techno

Cela fait quelques années que les constructeurs de cartes graphiques proposent des technologies visant à améliorer les performances en jeu et, dans une certaine mesure, la qualité de l’image (DLSS chez Nvidia, FSR pour AMD et XeSS chez Intel). Toutes sont évidemment concurrentes, mais ont un point en commun : elles utilisent des algorithmes créés à partir d’entraînements d’intelligences artificielles. Concrètement, lorsque vous activez ces fonctions, la carte graphique calculera l’image de votre jeu dans une définition inférieure à celle de votre écran (par exemple, si vous jouez sur un écran 1080p, le jeu pourra alors être calculé en 720p). Cela apporte le bénéfice d’améliorer considérablement les performances en jeu, mais, fatalement, la qualité de l’image s’en trouvera dégradée. C’est là qu’entrent en jeu les algorithmes des différentes technologies, dont le but sera de reconstruire l’image et de restaurer les détails perdus dans l’opération pour obtenir un résultat qui, en théorie, ne pourra pas être distingué de l’image en définition native.

Nvidia utilise des technologies propriétaires dans son DLSS (Deep Learning Super Sampling), ce qui explique notamment que celui-ci ne soit compatible qu’avec les GeForce RTX. DLSS est aujourd’hui disponible dans sa troisième version, uniquement compatible avec les GeForce RTX 4000, et propose notamment des technologies plus récentes de génération d’image, mais peu de jeux sont encore compatibles avec cette version.

AMD a lancé FSR pour concurrencer la solution de Nvidia, et propose des résultats très convaincants.©AMD

AMD, de son côté, a privilégié des algorithmes libres et déjà utilisés dans d’autres technologies, ce qui rend sa solution FSR (FydelityFX Super Resolution) compatible avec un grand nombre de cartes graphiques, y compris chez ses concurrents. La troisième version de FSR a été récemment présentée par AMD, et les premiers jeux compatibles devraient arriver bientôt.

Concernant Intel, le constructeur ne fait peut-être que débuter dans le monde des GPU grand public, mais il propose déjà une technologie concurrente avec XeSS (Xe Super Sampling). Là encore, les algorithmes utilisés offrent une large compatibilité, permettant d’activer XeSS sur des cartes concurrentes à la marque. Lancée en 2022, cette technologie est encore jeune, mais Intel a déjà promis des améliorations et des nouveautés dans ses prochaines générations.

En 2022, Intel a également lancé sa propre solution XeSS très prometteuse.©Intel

Nvidia : le leader

Voilà plusieurs années que Nvidia domine le marché des cartes graphiques grâce à des innovations remarquées (l’apport du ray tracing et du DLSS, notamment) et en proposant des modèles abordables et durables (la GeForce GTX 1080 Ti, sortie en 2017, est restée une référence pendant plusieurs années). Malheureusement, la pénurie de ces dernières années et l’inflation qui a suivi ont conduit à une augmentation notable des prix des GPU de la marque au fil des années.

La GeForce RTX 4090 est une carte surpuissante, mais très chère : comptez environ 1800 €.©Nvidia

Nvidia propose aujourd’hui la gamme la plus complète de la génération actuelle, avec pas moins de cinq cartes graphiques disponibles, de la RTX 4060 Ti à la surpuissante RTX 4090, pour un prix de départ à environ 440 € en France. Deux cartes supplémentaires ont été annoncées en entrée de gamme au moment où nous écrivons ces lignes, la RTX 4060 Ti 16 Go et la RTX 4060, et devraient sortir durant l’été pour un prix à partir de 330 € environ.

AMD : le concurrent historique

AMD a longtemps tenu la place d’outsider face à Nvidia en ce qui concerne les GPU, mais le constructeur a travaillé dur ces dernières années pour rattraper son retard, avec notamment l’inclusion du ray tracing en 2020, et celle du FSR pour concurrencer DLSS.

Pour l’heure, les Radeon actuelles d’AMD visent surtout le haut de gamme…©AMD

Les Radeon RX 7000 ont été lancées fin 2022 pour concurrencer les RTX 4000 de Nvidia, mais AMD ne propose toutefois pas de gamme aussi complète que son rival, avec seulement trois cartes disponibles sur la génération actuelle : les Radeon RX 7900 XT et XTX pour le haut de gamme (à partir de 1 000 €), et la Radeon 7600 en entrée de gamme, à partir de 300 € environ. Pour l’instant, la marque n’a pas encore annoncé de modèles de milieu de gamme, souvent très appréciés des joueurs pour leur rapport performance-prix intéressant.

Intel : le nouveau venu

AMD et Nvidia ont été les principaux constructeurs de cartes graphiques pendant plus de deux décennies, mais, depuis 2022, il faut également compter sur Intel. La marque est très réputée pour ses processeurs, et tente depuis quelques mois une incursion remarquée dans le monde des GPU avec ses cartes Arc Alchemist.

Nouveau venu dans le monde des GPU, Intel a beaucoup d’ambitions avec ses cartes Arc.©Intel

Pour son coup d’essai, Intel s’est cependant contenté de produire des modèles d’entrée de gamme avec deux cartes principales : l’Arc A750 et l’Arc A770. Pour un prix de départ situé sous les 300 €, ces deux modèles parviennent à tenir tête aux cartes d’entrée de gamme concurrentes, et en font donc des modèles particulièrement intéressants sur ce segment, d’autant qu’Intel travaille constamment à l’amélioration des performances via des mises à jour des pilotes. S’il n’existe pour l’instant que ces deux modèles, Intel a déjà annoncé que les prochaines générations auront beaucoup plus d’ambitions, et pourraient arriver dès 2024.

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