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Guide d’achat : Comment choisir une carte mémoire ?

05 mars 2020
Par Laure Renouard
Guide d'achat : Comment choisir une carte mémoire ?

Appareils photo, caméras, lecteurs multimédias ou smartphones, les appareils mobiles disposent d’une mémoire interne insuffisante, voire inexistante. Dans ce cas, il est possible de leur adjoindre une carte mémoire. Il en existe pléthore, dont les caractéristiques diffèrent et dont les performances ne se valent pas toujours. Voici comment vous y retrouver parmi la foule de références disponibles, des microSD aux Compact Flash.

Ce dossier a été mis à jour le 05/03/20 pour inclure les cartes CFexpress.

Pour choisir une carte mémoire, il faudra d’abord examiner l’appareil dans lequel vous souhaitez l’insérer. Dans le cas des smartphones, l’affaire est vite réglée : si leur mémoire est extensible, elle le sera par le biais d’une carte microSD, dont le stockage maximum sera toutefois variable. Côté appareils photo et caméras, la très grande majorité des produits accueille des cartes SD ou microSD.

Quelques formats propriétaires subsistent toutefois sur le marché, bien qu’ils soient de moins en moins répandus, voire réservés à quelques appareils souvent destinés aux professionnels. On pense notamment au Memory Stick de Sony, lancé à la fin des années 1990 et toujours en cours d’amélioration. Ces cartes se déclinent jusqu’à 128 Go, en versions Pro, Duo… Bref, au choix de l’utilisateur.

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CompactFlash, XQD, CFexpress : pour les pros de l’image

Autre format encore présent, notamment chez quelques appareils photo haut de gamme, le CompactFlash a quant à lui fait ses débuts dès 1994. Un peu plus grandes que les cartes SD, plus épaisses et plus robustes, elles sont rapides, avec des vitesses pouvant atteindre les 600 Mo/s en lecture avec la norme CFast 2.0.  Plus récent, mais encore rare puisqu’il est le fruit d’une collaboration entre Sandisk, Sony et Nikon qui restent aujourd’hui encore ses principaux soutiens, le format XQD a été annoncé en 2010 et finalisé un an après. Son objectif est alors clair : détrôner le CompactFlash avec des performances encore meilleures. Le XQD s’appuie pour cela sur des bus PCI Express et promet, depuis l’arrivée de la version 2.0 en 2012, des vitesses jusqu’à 1 Go/s. À ce jour, toutefois, la plupart des cartes XQD sont limitées à 440 Mo/s, et le format est concurrencé par le CFexpress qui pourrait d’ailleurs bien l’enterrer sous peu. On note d’ailleurs que les appareils photo à succès de Nikon, ses hybrides plein format Z6 et Z7 accueillant à leurs débuts des cartes XQD, on bénéficié d’une mise à jour en fin d’année dernière : leur nouveau firmware leur permet de supporter les cartes CFexpress (type B).

Cette bascule vers le CFexpress s’explique simplement. Ce standard annoncé en 2016 s’appuie sur le même format de cartes que le XQD, et promet des vitesses encore plus élevées en adoptant lui aussi une interface PCIe (3.0), mais sur plusieurs lignes. Les cartes CFexpress devraient ainsi pouvoir monter à 8 Go/s, en théorie. En pratique, c’est une autre histoire. La vitesse maximale de transfert est limitée à 2 Go/s pour les cartes CFexpress au format XQD, dénommé type B. Cela reste évidemment plus rapide que ce que permet le XQD, mais les 8 Go/s promis ne pourront être atteints qu’avec des cartes plus grandes, et restant pour l’heure à spécifier. Le CFexpress 2.0 a néanmoins introduit, début 2019, deux nouveaux formats de types A et C offrant respectivement des vitesses théoriques de 1 et 4 Go/s grâce à une et quatre ligne(s) PCIe, contre 2 pour le type B évoqué plus tôt. On note également qu’en raison de leur nouveauté et des débits qu’elles autorisent, les cartes CFexpress (B) sont à la fois rares et onéreuses : comptez plusieurs centaines d’euros au moins. Il n’est donc pas étonnant que dans le cadre de son lancement, Canon offre une carte et un lecteur adapté avec son EOS-1D X Mark III…

SD/MicroSD : les cartes les plus répandues

Les cartes SD (pour Secure Digital) sont plus récentes que leurs concurrentes Memory Stick ou CF, mais se sont développées rapidement. Déclinées en version microSD depuis 2005, elles ont profité de l’avènement des smartphones, qui s’appuient exclusivement sur ce dernier format, mais aussi des tablettes et autres actioncams. Entre les deux, le format miniSD, initialement conçu pour les mobiles, a rapidement laissé sa place aux microSD plus compactes, et tout aussi rapides.

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Pour un usage standard, la question du format se pose peu. La compatibilité des SD/microSD avec la très grande majorité des appareils, leur large disponibilité dans les réseaux de distribution et leur prix souvent très attractifs en font une solution simple et efficace pour qui souhaite étendre facilement le stockage interne de ses appareils électroniques.

SD, SDHC, SDXC : quézako ?

Si vous vous penchez sur le cas des cartes (micro)SD, vous constaterez que leur nom ne s’arrête pas là. Certaines sont estampillées SD, et d’autres SDHC ou SDXC. Il ne se cache rien de bien compliqué derrière ces mystérieuses appellations, puisque SDHC correspond à une SD “High Capacity” et SDXC à une SD “Xtreme Capacity”. En somme, les cartes SD affichent des capacités inférieures à 2 Go, les SDHC (norme SD 2.0) s’étalent de 4 à 32 Go et les SDXC (norme SD 3.0) de 32 Go à 2 To. Cette limite est entièrement théorique, puisqu’à l’automne 2016, la première carte SD de 1 To, signée SanDisk, n’était qu’à l’état de prototype. Quoi qu’il en soit les appareils compatibles SDXC pourront accueillir ces cartes de 2 To lorsqu’elles existeront. On notera d’ailleurs que tout produit capable d’accueillir une SDXC saura faire fonctionner une SDHD comme une SD, la rétrocompatibilité étant de la partie.

Il est important de vérifier la compatibilité de l’appareil dans lequel on placera la carte mémoire avec sa norme, sans quoi elle risque de n’être pas prise en charge. Il faudra également être attentif au système de gestion des fichiers, c’est-à-dire la manière dont ils sont stockés et organisés à l’intérieur de la carte mémoire. Certaines cartes mémoires utilisent le système FAT16 (les SD), d’autres le FAT32 (les SDHC) ou exFAT (SDXC). Un point à prendre en compte puisque par exemple, pour le cas du FAT32, seuls les fichiers dont la taille est inférieure à 4 Go peuvent être enregistrés. Vous comptez filmer de longues vidéos en 4K ? Vous savez vers quelle solution de stockage vous tourner.

Les vitesses de transfert

L’espace de stockage n’est pas l’unique détail qui compte. Puisqu’il s’agit d’enregistrer des fichiers sur votre carte mémoire (d’écrire dessus), mais aussi d’en ouvrir le contenu sur une quelconque machine (lecture), deux données sont à prendre en compte : la vitesse de lecture et la vitesse d’écriture.

De la classe

À ce petit jeu, la notion de “classe” entre en scène, mais pas seulement. La classe d’une carte (micro)SD désigne sa vitesse d’écriture minimale en Mo par seconde. Ainsi, une carte de classe 2 (C2, le chiffre 2 étant inscrit dans la lettre C) sera capable d’écrire au moins à 2 Mo/s, une classe 4, à 4 Mo/s… et ce jusqu’aux cartes classe 10 (C10), assurant un minimum de 10 Mo/s en écriture. Pour de la vidéo HD ou Full HD, c’est une nécessité.

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Plus récemment, de nouvelles classes ont apparu, promettant des vitesses d’écriture minimales plus généreuses encore. Les cartes utilisant une liaison (un “bus”) UHS, pour Ultra High-speed, peuvent ainsi être de classe 1 (U1), ce qui correspond à une vitesse d’écriture minimale garantie de 10 Mo/s. Avec la classe 3 (U3), ce sont 30 Mo/s qui sont garantis. Il est alors possible d’enregistrer des fichiers 4K à 60 fps sans problème.

Les vidéastes pourront quant à eux se tourner vers une dernière norme. La classe V (Video Speed Class) démarre à V10, soit à 10 Mo/s en écriture. Elle poursuit en V30 (30 Mo/s), V60 et même V90, avec une vitesse d’écriture minimale garantie de 90 Mo/s. En théorie, ce type de cartes permet d’enregistrer des vidéos en 8K.

Classé X

Pour une idée plus précise de la vitesse de lecture (mais pas d’écriture) assurée par votre carte mémoire, les fabricants proposent un deuxième indicateur, sous la forme d’un chiffre suivi d’un x. Chaque unité, héritée des débuts de l’informatique grand public, correspond à un débit de 150 Ko/s. Comprenez qu’une carte mémoire (SD, MemoryStick, etc.) promettant une vitesse de 600x assurera un débit de 90 Mo/s… en lecture. Certains indiquent cette vitesse de lecture en Mo/s, d’autres cumulent les deux transcriptions, certainement dans un souci d’impressionner le chaland… Quoi qu’il en soit, il faut retenir que la vitesse de lecture sera plus élevée que celle d’écriture, d’où sa mise en avant, mais que la vitesse d’écriture sera a minima celle qu’indique la classe de la carte.

Les adaptateurs et lecteurs

Vous hésitez entre une carte mémoire SD et une microSD ? Posez-vous la question du transfert de vos données. Les deux formats proposant les mêmes caractéristiques, il est tout à fait possible d’investir dans une microSD à insérer dans un adaptateur SD, généralement fourni en pack. Vous pourrez ainsi transférer votre carte d’un appareil photo (où l’adaptateur sera requis) à un smartphone, compatible microSD. Attention toutefois lors de la manipulation, ces petits éléments restant fragiles : si vous avez stocké 128 Go de photos sur votre microSD, il serait dommage de perdre autant de données.

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D’autres adaptateurs sont également disponibles pour transférer les données d’une carte mémoire vers un ordinateur dépourvu de lecteur de cartes ou un appareil mobile. Certains prennent la forme d’un petit boîtier compatible avec plusieurs formats de cartes, quand d’autres se présentent comme des clés USB. Certaines peuvent accueillir d’un côté une microSD, voire une SD, et de l’autre, se branchent à un ordinateur via un port USB, voire à un mobile grâce à un port micro-USB ou un port micro-USB Type-C. Pratique si votre smartphone fait l’impasse sur le port microSD mais est compatible OTG (il fonctionne en “hôte” et reconnaît le contenu d’une clé USB).

Article rédigé par
Laure Renouard
Laure Renouard
Journaliste
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