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Festival d’Avignon 2025 : trois grandes lignes de force à retenir de la programmation

03 avril 2025
Par Sarah Dupont
L'édition 2025 du Festival Avignon débutera le 5 juillet.
L'édition 2025 du Festival Avignon débutera le 5 juillet. ©Festival d'Avignon

Une langue en partage, des corps en mouvement et une programmation qui cherche l’unisson dans la diversité : l’édition 2025 du Festival d’Avignon s’annonce comme un théâtre-monde à ciel ouvert.

Du 5 au 26 juillet 2025, la 79ᵉ édition du Festival d’Avignon investira à nouveau les pierres du Palais des papes, les cloîtres, les cours et les scènes de la cité vauclusienne. Fondée par Jean Vilar en 1947, la manifestation, aujourd’hui dirigée par Tiago Rodrigues, poursuit sa mue avec une édition placée sous le mot d’ordre « Ensemble ». Entre retours très attendus, ouvertures nouvelles et créations, la programmation déployée cette année célèbre les croisements de disciplines, de langues et de voix.

1 Une édition portée par la langue arabe

Après l’anglais et l’espagnol les années précédentes, c’est au tour de l’arabe d’être célébrée comme langue invitée. Ce choix, loin d’être anodin dans le contexte politique actuel, se traduit par une programmation plurielle, tournée vers la richesse des formes issues de cette langue, partagée par une multitude de cultures. « Mettre sur scène la langue commune au Liban, au Maroc et à la Palestine, à l’Algérie et à la France, c’est avant tout choisir des œuvres », a précisé Tiago Rodrigues lors de la présentation du programme.

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La chorégraphe Marlene Monteiro Freitas ouvrira donc le festival avec Nôt, inspirée des Mille et une nuits, où elle entremêle danse, récit et extravagance. La scène rendra aussi hommage à Oum Kalthoum, 50 ans après la disparition de la chanteuse égyptienne, avec une soirée mêlant les voix de Camélia Jordana, Souad Massi ou encore Natacha Atlas.

Le chorégraphe libanais Ali Chahrour présentera Quand j’ai vu la mer, pièce sur les travailleuses migrantes éthiopiennes et libanaises. À leurs côtés, des artistes comme Bouchra Ouizguen, Mohamed Toukabri, Selma et Sofiane Ouissi, ou encore le metteur en scène Wael Kadour, viendront explorer les dialectes, les rythmes et les mémoires d’un monde arabe en constante réinvention.

2 La danse au cœur du dispositif

Pour cette édition, un tiers des spectacles présentés relèvent de la danse. Tiago Rodrigues le reconnaît dans Libération : c’est dans cette discipline qu’il a trouvé cette année « les créations les plus excitantes, les écritures les plus libres ». Outre Nôt, Marlene Monteiro Freitas signera trois autres spectacles. Anne Teresa De Keersmaeker fera résonner la voix de Jacques Brel dans la Carrière de Boulbon, tandis que la danoise Mette Ingvartsen promet un carnaval dionysiaque avec Delirious Night.

Parmi les propositions les plus singulières, Magec / le Désert du chorégraphe belgo-marocain Radouan Mriziga, au cloître des Célestins, explorera les langues de l’Atlas et la mémoire des corps. Le parvis du Palais des papes sera investi par They Always Come Back de Bouchra Ouizguen, réunissant des hommes amateurs d’Avignon dans des danses traditionnellement féminines.

3 Une programmation sous le sceau du collectif

Choisi comme fil rouge, le mot « Ensemble » irrigue la programmation, autant dans sa conception que dans ses partenariats. « Je suis toi dans les mots », écrit le poète palestinien Mahmoud Darwich, cité par le directeur Tiago Rodrigues en ouverture du programme traduit en arabe, anglais et français.

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Le collectif s’incarne autant dans les œuvres que dans les dispositifs scéniques. Le sommet de Christoph Marthaler réunit six personnages à la veille d’un forum international, entre théâtre musical et absurdité diplomatique. Thomas Ostermeier revisite Le canard sauvage d’Ibsen à l’Opéra Grand Avignon.

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Le metteur en scène suisse Milo Rau propose La lettre, spectacle itinérant, et une soirée hommage à Gisèle Pelicot autour du procès qui porte son nom. Enfin, la Comédie-Française revient dans la Cour d’honneur avec Le soulier de satin, chef-d’œuvre fleuve de Paul Claudel, mis en scène par Éric Ruf. Un retour aux racines du festival, près de 40 ans après la légendaire version d’Antoine Vitez.

Pour d’informations sur la programmation, rendez-vous sur le site officiel du Festival d’Avignon.

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