Disponible sur Netflix dans le Top 10 de la plateforme, Crazy Bear réinvente le film de slasher sous le prisme de la comédie noire pour offrir un divertissement surprenant et surdosé.
En 1985, Andrew Thornton est retrouvé mort dans une allée de Knoxville, dans le Tennessee, conséquence d’un saut en parachute qui a mal tourné. L’ancien policier devenu trafiquant de drogues avait, avant son fatal accident, largué en plein milieu de la forêt nationale de Chattahoochee (Géorgie), 40 kg de cocaïne, dans l’espoir de les retrouver, loin des regards de la police locale. Or, tout ne s’est pas passé comme prévu, et la mafia ne remettra jamais la main sur la drogue, les paquets ayant été engloutis par un ours noir.
Un slasher dans les bois
Cette histoire aussi triste que morbide constitue le point de départ de Crazy Bear, dernière proposition de la cinéaste Elizabeth Banks. Ici, la réalisatrice à qui l’on doit le dernier long-métrage Charlie’s Angels (2019) revient à la comédie en s’inspirant d’un fait divers, et en imaginant une suite aussi sanglante que délirante. Porté par un vaste casting, parmi lequel on retrouve Keri Russell, Alden Ehrenreich, O’Shea Jackson Junior, Jesse Tyler Ferguson, ou encore le regretté Ray Liotta, Elizabeth Banks s’amuse à imaginer les dégâts humains qu’un ours drogué et accro à la cocaïne aurait pu provoquer.
Pour cela, la réalisatrice emprunte plusieurs références de cinéma, et s’amuse à réinventer la formule du slasher-movie pour offrir une comédie noire dans laquelle l’ours va prendre la forme d’un redoutable prédateur assoiffé de sang. Le décor façon boot-camp, mais aussi la dose importante d’hémoglobine rappellent ainsi la saga Massacre à la Tronçonneuse, alors que le ton et l’humour du long-métrage pourraient se rapprocher de films tels que Shaun of the Dead (2005), ou Bienvenue à Zombieland (2009).
Ajoutez à cela, les décors et les costumes tout droit sortis des années 1980, son aspect rétro – hérité des teen-movies – ainsi que sa bande-son et Crazy Bear possède tous les ingrédients pour séduire les spectateurs friands de frissons façon Stranger Things. Malgré plusieurs longueurs en deuxième partie de film, témoin d’un problème de rythme plus général, et une résolution difficile de certains actes qui peine à inscrire l’émotion nécessaire, ce long-métrage à sketchs apparaît comme un divertissement honnête, capable de nous effrayer autant que de nous surprendre. Un spectacle parodique et déjanté, à découvrir actuellement sur Netflix.