L’intensité chromatique de l’artiste indien S.H. Raza au Centre Pompidou

Dans cette nouvelle exposition temporaire, inaugurée le 15 février, le centre d’art rend hommage à l’une des figures majeures de l’art moderne indien et permet à ses visiteurs de découvrir de façon inédite la peinture de l’artiste indien Sayed Haider Raza (1922-2016). Le choix des œuvres s’est précisément porté sur les quarante années qui ont suivi son arrivée en France (1950-1990).

Une première exposition monographique consacrée

Comme un voyage dans ses paysages, où le figuré perd du terrain au fil du temps, laissant la couleur aller, texturer la toile. C’est l’évolution de la peinture de Raza sur les trois premières décennies présentées, plus tard un virage sera pris. Celui de la forme, géométrique, qui séquence la toile de la manière la plus abstraite qui soit, le rapprochant du courant développé internationalement après la seconde guerre mondiale. Mais peu importe la figuration, se sont des sensations qui émanent de chaque tableau et permettent de suivre l’artiste au fil des décors qu’il a traversé, Bombay, Paris, La Provence, Le Rajasthan… La chronologie, choisie ici pour présenter la centaine d’œuvres accrochées, permet d’autant plus d’apprécier le parcours stylistique de l’artiste, et de suivre son « développement formel et conceptuel. »

C’est une intensité chromatique forte qu’offre la peinture de Sayed Haider Raza qui fût l’un des membres fondateurs du Progressive Artists Group, mouvement d’artistes au projet moderne né dans l’Inde indépendante de 1947. L’énergie créative et transculturelle du collectif dessinera les contours d’une génération d’artistes cosmopolites. Trois ans plus tard Raza part s’installer à Paris où il entre aux Beaux-Arts, pour n’en repartir qu’en 2010 afin de retrouver sa terre natale. Il était donc grand temps de consacrer sa postérité dans un musée français.

Sayed Haider Raza , Centre Pompidou, Paris. Du 15 février au 15 mai.