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Commission de 30 % et magasins d’apps tiers : Google brosse le portrait d’Android 12

29 septembre 2020
Par Thomas Estimbre
Commission de 30 % et magasins d'apps tiers : Google brosse le portrait d'Android 12

Google évoque déjà l’avenir d’Android et annonce que la prochaine version facilitera l’installation des magasins d’apps tiers. La firme de Mountain View fait également savoir qu’elle sera plus stricte au sujet de la commission de 30 %.

Android 11 commence à se déployer dans le monde entier et Google pense déjà à la prochaine version. Dans un billet de blog, la firme de Mountain View évoque ses projets et affirme être à l’affût des commentaires des développeurs pour améliorer Google Play. Alors que la polémique gronde autour de la commission de 30 % imposée par Google et Apple, le géant de l’Internet fait le point et semble vouloir trouver un compromis avec les développeurs. Sameer Samat, vice-président chargé d’Android et de Google Play, évoque les pistes de Google pour Android 12 et annonce un assouplissement des règles concernant les magasins d’apps tiers. Si Android a toujours conservé une certaine ouverture, Google met en avant son Play Store depuis plusieurs années au détriment d’autres solutions comme l’AppGallery de Huawei, le Samsung Galaxy Store ou le magasin d’applications libres F-Droid.

 © LaboFnac
© LaboFnac

Avec l’arrivée d’Android 12, la firme californienne veut faire preuve de davantage de souplesse avec les alternatives au Play Store. « Nous pensons que les développeurs devraient avoir le choix de la manière dont ils distribuent leurs applications et que les magasins devraient se faire concurrence (…) Le choix a toujours été un principe fondamental d’Android, et c’est pourquoi les consommateurs ont toujours eu le contrôle sur les applications qu’ils utilisent, qu’il s’agisse de leur clavier, d’une application de messagerie, de numérotation ou d’un magasin d’applications », indique Google. La firme note au passage que « la plupart des appareils Android sont livrés avec au moins deux app stores préinstallé » et ont la possibilité d’en installer d’autres.

« Le choix a toujours été un principe fondamental d’Android »

« Chaque magasin peut décider de son propre modèle commercial et de ses propres caractéristiques. Cette ouverture signifie que même si un développeur et Google ne s’entendent pas sur les conditions commerciales, le développeur peut toujours distribuer sur la plateforme Android ». Cette sortie est aussi l’occasion d’évoquer un dossier brûlant, celui d’Epic Games et de son jeu Fortnite. « C’est pourquoi Fortnite, par exemple, est disponible directement dans le magasin Epic ou dans d’autres magasins d’applications, dont le Galaxy App store de Samsung », précise Google.

À l’écart de la polémique, qui cible essentiellement Apple avec la création de la Coalition App for Fairness, Google veut éviter d’être confronté à la fronde des développeurs d’applications. « Certains développeurs nous ont fait part de leurs commentaires sur la manière dont nous pouvons améliorer l’expérience utilisateur en installant une autre application store sur leur appareil. En réponse à ces commentaires, nous apporterons des modifications à Android 12 (la version Android de l’année prochaine) pour faciliter l’utilisation d’autres appstores sur les appareils, tout en veillant à ne pas compromettre les mesures de sécurité mises en place par Android ». Une réponse forte de la part du géant américain qui veut se tenir à l’écart d’iOS et d’Apple, moins enclins à laisser autant de libertés.

Reste toutefois à connaître les détails de la promesse de Google qui bloque, pour l’heure, les téléchargements effectués en dehors du Play Store par mesure de sécurité. Certaines boutiques sont en effet connues pour héberger des fichiers piratés ou vérolés.

Google durcit le ton concernant sa commission de 30 %

Autre sujet majeur évoqué par Google, celui de sa politique de facturation. Si le système d’exploitation veut conserver un esprit « ouvert », la firme américaine prévoit un nouveau règlement pour les développeurs. Concrètement, Google souhaite généraliser la commission de 30 % sur les transactions numériques des consommateurs effectués via son Play Store. L’annonce intervient en pleine affaire Apple contre Epic Games au sujet de cette commission que de nombreuses firmes jugent trop élevée. Le géant de Mountain View se montrait jusqu’ici plus laxiste qu’Apple et il a décidé de clarifier sa position. « Tous les développeurs qui vendent des biens numériques dans leurs applications sont tenus d’utiliser le système de facturation de Google Play », avertit Google.

Ce dernier ne veut toutefois pas brusquer les développeurs et va laisser un an à ces derniers pour s’adapter. « Pour ceux qui ont déjà une application sur Google Play qui nécessite un travail technique pour intégrer notre système de facturation, nous ne voulons pas perturber indûment leurs feuilles de route et donnons un an (jusqu’au 30 septembre 2021) pour effectuer les mises à jour nécessaires », explique la firme. Elle ajoute que les applications Google respecteront également ses règles.

Google marque sa différence avec Apple

Enfin, la firme note que cette décision ne devrait pas perturber les développeurs. « Moins de 3 % des développeurs ayant des applications sur Play ont vendu des biens numériques au cours des 12 derniers mois, et sur ces 3 %, la grande majorité (près de 97 %) utilise déjà le système de facturation de Google Play », précise Sameer Samat. Le dirigeant de Google garantit également une égalité de traitement et assure que sa boutique d’applications ne favorise pas ses propres services. « Nos algorithmes classent les applications et les jeux de tiers selon les mêmes critères que ceux utilisés pour classer les propres applications de Google ».

Avec cette annonce, le groupe californien se positionne et tente d’éviter une polémique tout en se protégeant. Alors que l’avenir de certaines applications telles que TikTok apparaît comme incertain, Google garantit leur présence sur Android via sa propre boutique ou une alternative.

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste
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