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Hymne à la beauté : Matthieu Ricard signe une expo photo empreinte de spiritualité

04 septembre 2022
Par Félix Tardieu
Statue de Padmasambhava, le « maître né du lotus », qui introduisit le bouddhisme au Tibet, regardant vers la vallée de Dewikota, à Pemakö, « Le lieu en forme de Lotus », Janvier 2020
Statue de Padmasambhava, le « maître né du lotus », qui introduisit le bouddhisme au Tibet, regardant vers la vallée de Dewikota, à Pemakö, « Le lieu en forme de Lotus », Janvier 2020 ©Matthieu Ricard

Depuis le mois d’avril, le moine bouddhiste et essayiste Matthieu Ricard, passionné de photographie depuis son plus jeune âge, présente sur le Toit de la Grande Arche de la Défense plus de 150 de ses clichés pris sur le toit du monde, dans des tirages en grand format magnifiant son appel à l’altruisme. À découvrir jusqu’au 30 novembre prochain. 

De sommet en sommet : sur le Toit de la Grande Arche de la Défense se tient, jusqu’au 30 septembre, une exposition photographique invitant à un voyage aux quatre coins du monde, de la Patagonie aux montagnes de l’Himalaya. Les clichés sont signés Matthieu Ricard, essayiste (co-auteur, entre autres, de Trois amis en quête de sagesse avec Christophe André et Alexandre Jollien), moine bouddhiste et interprète français du dalaï-lama ; auteur d’une thèse en génétique cellulaire à l’Institut Pasteur, Matthieu Ricard s’est installé dans l’Himalaya dans les années 1970, où il continue d’oeuvrer aujourd’hui (notamment à travers l’association humanitaire qu’il y a fondée au début des années 2000, Karuna-Shechen), vivant alors au contact de grands maîtres spirituels, à l’instar Dilgo Khyentse Rinpoché. 

Deux moines tibétains sur les rives du lac Yilung Lhatso, dans l’est du Tibet, 2005. ©Matthieu Ricard©Matthieu Ricard

«J’utilise la photographie comme une source d’espoir»

Le fils de la peintre Yahne Le Toumelin et de l’académicien Jean-François Revel, lequel publia avec son fils un dialogue philosophique reconnu à l’international, Le Moine et le Philosophe (1997), n’a cependant jamais délaissé cette passion pour la photographie cultivée dès son plus jeune âge. « La vie spirituelle de Matthieu et son appareil photo ne font qu’un, de là surgissent ces images fugitives et éternelles », disait à son propos l’éminent photographe Henri Cartier-Bresson, que Matthieu Ricard rencontra alors qu’il n’avait que 18 ans, avant de se lier d’amitié avec lui. « J’utilise la photographie comme une source d’espoir, dans l’intention de restaurer la confiance dans la nature humaine », déclare aujourd’hui le moine bouddhiste. 

Un ermite et calligraphe tibétain, Lama Wangchèn, disciple de Kanguiour Rinpotché. Darjeeling, Inde, 1967 ©Matthieu Ricard

Les photographies colorées de Matthieu Ricard se déploient ainsi dans un espace d’exposition de plus de 1200m2 propre à restituer sa conception spirituelle de la beauté, nourrie par un certain rapport à la nature et à autrui. Des paysages solennels et sacrés du Tibet aux portraits de maîtres pris dans la plus grande discrétion et avec le plus grand soin, des danses traditionnelles au visage d’une jeune tibétaine depuis devenu le symbole de Karuna-Shechen, les photographies de Matthieu Ricard invitent à une parenthèse de calme et de réflexion et pourquoi pas, comme en témoigne les larges poufs installés au milieu de l’exposition, à la méditation. 

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste