À l’occasion de sa 5e édition, la ville a fleuri douze de ses musées. Une manière résolument fraîche et colorée de célébrer l’été et la vie renaissante, jusqu’au 31 décembre prochain.
Après un report en raison de la crise sanitaire, la 5e Biennale des Arts de Nice place sa programmation sous le signe des fleurs. Un ensemble de douze musées décline alors le végétal sous toutes ses formes. Le Musée Masséna pose ainsi les bases et proclame la cité balnéaire Reine des fleurs. Pour asseoir ce titre, le Palais Lascaris donne à voir les Fleuraisons baroques qui inscrivent la thématique dans l’histoire même de la région.
Au Musée d’archéologie de Nice-Cimiez, Flos vitae renouvelle quant à elle ce bel héritage, tandis que le Musée de la photographie Charles Nègre en propose une variation. L’institution offre à ses visiteurs un bouquet de quarante-deux instants ou Roses from My Garden, cueillis par Nick Knight. Le Musée International d’Art Naïf – Anatole Jakovsky poursuit cette réactualisation du sujet avec une exposition subversive intitulée Les Fleurs du mâle. Loin d’être banal, le thème rappelle, à la manière d’un memento mori, que « peindre des fleurs au bord du moment où elle va faner, c’est la beauté du vivant et toute sa fragilité qui s’exprime », comme le suggère Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la Culture.
Un vent de légèreté non négligeable après la pandémie
Mais l’exposition phare de la Biennale se tient sûrement au Musée Matisse. Là-bas, les œuvres d’Henri Matisse et de David Hockney s’entremêlent en un Paradis retrouvé au sein duquel se conjuguent les biens naturels, artistiques et archivistiques. À ce titre, elle constitue même « une sorte de résumé des objectifs de cette manifestation qui est de tisser, pour un large public, le réseau des liens qui unissent le patrimoine et la création ainsi que la connaissance du passé et la confiance en l’avenir », déclare Jean-Jacques Aillagon, son commissaire général.
La lumière et les couleurs vibrantes de la Riviera, de même que sa flore, ont grandement inspiré les compositions d’Henri Matisse. Une empreinte telle que l’artiste a donné son nom à l’une des institutions niçoises. « [Il] a, de tout temps, été fasciné par les fleurs », souligne Claudine Grammont, directrice du musée. Si confronter son œuvre à celle de David Hockney – spécialisé depuis peu dans la nature morte sur iPad – peut sembler étonnant, il n’en est rien.
Au contraire, un superbe dialogue se crée et vient sublimer leurs arts respectifs. Car le peintre britannique « fait des portraits de fleurs comme [son prédécesseur] », assure la directrice avec enthousiasme. Pas de doute, immanquable, cette ode à la nature renaissante saura insuffler un vent de légèreté non négligeable après ces deux années de pandémie.
Fleurs !, à la Biennale des Arts de Nice, jusqu’au 31/12/2022.