Test de l’Apple iPad Air 11″ M3 : l’iPad au meilleur rapport qualité / prix ?

Apple a récemment étoffé sa gamme de tablettes avec une nouvelle génération d’iPad Air, dont le principal fait d’armes est cette année de proposer une puce Apple M3. Comme l’iPad Air M2 qui fut le premier l’année dernière à proposer ce changement : la dernière-née des ardoises d’Apple se présente en deux formats, 11 et 13 pouces. Nous testons ici le modèle de 11 pouces.

En plus de la puce Apple M3 évoquée à l’instant, cet iPad propose un écran Liquid Retina affichant une définition de 2360 × 1640 pixels, un espace de stockage débutant à 128 Go et une compatibilité avec des accessoires tels que l’Apple Pencil de seconde génération et le Magic Keyboard.

Le design et l’ergonomie

Quiconque a déjà eu entre les mains un iPad Air de la génération précédente ne sera guère dépaysé en manipulant celui-ci. Apple en reprend en effet les lignes épurées et les tranches plates. Quant au châssis usiné dans de l’aluminium recyclé, il procure une prise en main toujours aussi agréable. D’autant que les dimensions maîtrisées (247,6 × 178,5 × 6,1 mm) et (surtout) le poids contenu de 462 grammes autorisent une utilisation prolongée sans engendrer de fatigue excessive. Côté coloris, Apple en propose quatre : bleu, mauve, lumière stellaire et gris sidéral.

La sensation de qualité qui émane de l’appareil reste ce qui se fait de mieux dans le domaine. L’impression de robustesse s’accompagne de finitions irréprochables, tant au niveau des boutons physiques que du port USB-C.

Côté déverrouillage, on peut regretter l’absence de la technologie Face ID, qui reste l’apanage des modèles Pro. Comme ses devanciers, cet iPad a tout de même le droit à un capteur Touch ID. Ce dernier reste niché sur le bouton d’alimentation sur la tranche de la tablette. Son implémentation est si parfaite qu’on n’y pense même plus au bout de quelque temps, puisqu’il suffit de « réveiller » la tablette en appuyant sur ce bouton pour la déverrouiller du même coup. Simple et efficace.

L’écran et l’audio

Même s’il n’est pas OLED, l’écran Liquid Retina de 11 pouces s’impose comme l’un des atouts de cet iPad Air M3. Grâce à sa résolution de 2360 × 1640 pixels, soit une densité de 264 ppp, il offre une netteté appréciable pour la lecture de textes, de photographies ou de contenus vidéo.
Son rendu est également très bon, avec une calibration colorimétrique qui apparaît excellente, des noirs étonnamment profonds pour une dalle non-OLED et de beaux blancs, pour des contrastes qui flattent globalement la rétine. Quant à la luminosité, elle n’est pas en reste et procure un bon confort d’utilisation, même s’il est déconseillé de se servir de l’écran sous un soleil direct.

Passons maintenant au seul point qui nous semble perfectible sur cet afficheur. Si nous comprenons bien le fait qu’Apple garde la technologie OLED ou le traitement antireflet pour sa gamme iPad Pro, nous trouvons en revanche vraiment dommage que la marque en fasse de même pour le ProMotion. Rappelons que c’est le nom qu’elle donne à ses écrans capables d’afficher un taux de rafraîchissement pouvant grimper à 120 Hz. Celui de l’iPad Air M3 reste coincé à 60 Hz. Dans la grande majorité des cas, cette fréquence ne gêne pas outre mesure. En revanche, elle montre ses limites dans un domaine bien précis : le jeu vidéo. Ce qui est particulièrement frustrant au regard des excellentes capacités de la bête en matière de gaming.

Enfin, sur le plan audio, les quatre haut-parleurs intégrés délivrent un son étonnamment riche et puissant pour un appareil d’une telle finesse. Toutes proportions gardées, les basses sont bien présentes, sans écraser pour autant les médiums et les aigus, même à volume élevé. De plus, cette configuration stéréo s’ajuste automatiquement à l’orientation de la tablette afin de préserver une spatialisation sonore cohérente.

Les performances

L’intégration de la puce M3 au sein de cet iPad Air constitue évidemment le clou du spectacle. Son processeur, gravé en 3 nm, apporte un gain substantiel en matière de puissance brute et d’efficience énergétique.

Lors de nos tests de performance, l’iPad Air M3 s’est montré particulièrement véloce. Les applications à vocation professionnelle telles que Photoshop ou Lightroom se lancent de manière quasi instantanée. L’édition de clichés au format RAW ou le montage de séquences vidéo en 4K s’effectuent sans ralentissement perceptible, y compris sur des projets relativement complexes. Évidemment, avec autant de puissance sous le capot, la navigation dans l’interface et les menus ne souffrent d’aucun accroc. Tout est extrêmement fluide et réactif, en toute circonstance, y compris lorsque plusieurs applications sont ouvertes simultanément. Le multitâche est réellement exploitable, permettant d’afficher côte à côte un document de travail et un navigateur web, ou encore une application de prise de notes et une vidéo en mode « picture-in-picture ».

Les outils de mesure de performance corroborent ces impressions subjectives. Sur Geekbench 6, l’iPad Air M3 11 pouces obtient un score d’environ 3200 points en monocœur et frôle les 15000 points en multicœur. Des performances sensiblement supérieures à celles de l’iPad Air M2 de l’année dernière, et qui atomisent tous les iPad Air antérieurs. Même constat pour les performances graphiques, qui progressent également de manière conséquente.

Pour les amateurs de jeux vidéo, aucun des jeux les plus gourmands présents sur l’App Store ne résiste à cette puce M3. Cela vaut évidemment pour les jeux d’origine mobile les plus exigeants tels que Genshin Impact ou Call of Duty Mobile, mais aussi pour les portages de jeux console et PC comme les nombreux Resident Evil (2, 4, VII, Village) ou Assassin’s Creed Shadows. Ces derniers tournent ici à la perfection. Le seul petit bémol est à aller chercher du côté du système de refroidissement passif, qui montre parfois ses limites lors de sessions de jeu prolongées. Il peut alors se produire un léger échauffement perceptible au dos de l’appareil, sans toutefois jamais atteindre des températures inconfortables. De plus, même dans ces conditions, le système parvient à garder suffisamment de puissance pour ne pas avoir à dégrader l’expérience de jeu.

La photo

Située sur le haut de l’écran lorsqu’il est en orientation paysage, la caméra frontale se prête bien aux appels vidéo lorsque l’appareil est utilisé avec un clavier ou posé à l’horizontale. Elle se montre aussi capable de capturer des images assez nettes et correctement exposées, tant que les conditions lumineuses sont bonnes. On apprécie tout particulièrement la fonction Center Stage, qui ajuste automatiquement le cadrage pour suivre le sujet pendant les visioconférences.

À l’arrière, on retrouve un unique module photo, également de 12 mégapixels, et capable de filmer en 4K à 60 images par seconde. Ce n’est pas le but premier d’une tablette, mais les clichés produits par ce module sont d’une qualité tout à fait honorable en plein jour, avec un niveau de détail correct et une gestion décente de la dynamique.

Le système d’exploitation

iPadOS 17, qui anime cet iPad Air M3, offre une interface de mieux en mieux adaptée aux grands écrans. Cela facilite le multitâche grâce aux fonctionnalités Split View et Slide Over, qui autorisent l’utilisation simultanée de jusqu’à trois applications.

La fonction Stage Manager, accessible d’un simple geste depuis le centre de contrôle, pousse cette logique encore plus loin en proposant une gestion des fenêtres se rapprochant de celle d’un ordinateur.

Les applications peuvent être redimensionnées et superposées, avec un historique des fenêtres actives visible sur le côté gauche de l’écran. Nous la trouvons toujours un peu brouillonne par moments, mais elle peut rendre de fiers services lorsque vous devez jongler avec plusieurs fenêtres.

Mais cette progression d’iPadOS met toutefois encore plus en exergue certains points qui restent perfectibles dans le cadre d’une utilisation en remplacement d’un ordinateur traditionnel, comme le gestionnaire de fichiers d’iPadOS et le Finder, moins flexibles que sur macOS. Ces restrictions, davantage logicielles que matérielles, empêchent encore l’iPad Air de se substituer complètement à un ordinateur portable pour certains usages pointus.

L’autonomie

Sans surprise, l’efficacité énergétique de la puce M3 se répercute positivement sur l’autonomie de l’iPad Air. Apple annonce jusqu’à 10 heures de navigation web ou de lecture vidéo, des chiffres que nos essais confirment globalement. En usage mixte, combinant navigation Internet, consultation des réseaux sociaux, visionnage de vidéos et quelques sessions de jeu modérées, nous avons pu utiliser la tablette plus de 9 heures avant de devoir la recharger. Pour un usage bureautique plus léger, principalement axé sur la lecture et la prise de notes, les 10 heures annoncées sont sans doute dépassables facilement.

La recharge s’opère via le port USB-C, compatible avec la norme USB 3.2 Gen 2. Ce port peut d’ailleurs également permettre des transferts de données pouvant atteindre 10 Gb/s. Avec l’adaptateur secteur de 20 W fourni, il faut compter environ 2 heures pour une charge complète. C’est long. L’emploi d’un chargeur plus puissant (30 W ou davantage) peut réduire un peu cette durée, à environ une heure trente.

Les accessoires

Habituellement, nous n’évoquons pas les accessoires optionnels dans le cadre d’un test comme celui-ci. Néanmoins, ceux de l’iPad Air M3 nous ont semblé potentiellement trop importants pour ne pas être abordés ici. Cela va surtout dépendre de l’usage que vous comptez en faire.

En effet, si vous voulez remplacer de manière ponctuelle ou permanente votre ordinateur portable par cet iPad, alors le Magic Keyboard est quasiment indispensable. Son prix assez conséquent représente certes un investissement qui peut refroidir, mais il est le seul accessoire vraiment capable de transformer cette tablette en véritable ordinateur. Doté d’un mécanisme à ciseaux qui procure une excellente sensation de frappe, il propose aussi un trackpad assez confortable, et qui prend en charge l’intégralité des gestes multitouch d’iPadOS. Enfin, sa charnière flottante permet d’ajuster l’angle de vision. Et pour ceux qui préfèrent une solution plus légère et/ou moins onéreuse, le Smart Keyboard Folio reste un compromis intéressant, même s’il est dépourvu de trackpad.

Enfin, pour les créatifs ou ceux qui veulent juste transformer leur tablette en bloc-notes, l’iPad Air M3 conserve sa compatibilité avec l’Apple Pencil de deuxième génération. L’accessoire vient se fixer magnétiquement sur le flanc de la tablette, ce qui le recharge également. On note au passage que la fixation apparaît étonnamment solide. Ce stylet transforme la tablette en un outil de dessin ou de prise de notes d’une précision assez remarquable, grâce à ses 4096 niveaux de pression et à sa faible latence. Plus étonnant, cette nouvelle génération se montre aussi compatible avec l’Apple Pencil Pro, habituellement exclusif aux iPad Pro. Par rapport à l’Apple Pencil, ce stylet haut de gamme dispose de fonctionnalités supplémentaires, telles qu’une meilleure sensibilité à l’inclinaison et un retour haptique pour certaines actions.