Si les nouveautés semblent maigres du côté de la cuvée 2025 de l’iPad Pro, il n’en reste pas moins que le simple ajout de la nouvelle puce Apple M5 sur un produit déjà exceptionnel a de quoi éveiller l’intérêt. Ajoutez à cela un iPadOS 26 plus mature et vous avez le portrait-robot de ce qui pourrait être la meilleure tablette des 12 prochains mois. Voyons ensemble ce qu’elle vaut.
En résumé
Alors, faut-il craquer pour ce nouvel iPad Pro M5, ici testé dans sa version 13 pouces ? Si vous possédez un iPad Pro M4, la réponse est simple : non. Les gains de performance du M5 sont marginaux à l’usage, et la vraie nouveauté, l’excellent iPadOS 26, sera disponible gratuitement sur votre machine. En revanche, si vous possédez toute autre génération d’iPad, l’iPad Pro M5 est, sans l’ombre d’un doute, la tablette la plus puissante et la plus aboutie jamais créée. Rien que ça. Pour les illustrateurs, les designers 3D, les monteurs vidéo ou les développeurs d’IA qui peuvent adapter leur flux de travail à iPadOS, c’est un outil de création nomade assez fabuleux. Et si rien dans votre activité professionnelle ne justifie tant de puissance à l’heure actuelle, le fait d’opter pour un tel produit reste un gage pour sa pérennité dans les années à venir.
Note technique
Les plus et les moins
- iPadOS 26 offre une vraie expérience multitâche
- L'écran Tandem OLED, toujours une référence
- Le design fin et léger
- Les excellentes performances du M5
- L’autonomie au top
- 12 Go de RAM sur les modèles de base
- Enfin du Wifi 7 !
- Le navigateur web, toujours bridé par rapport à macOS
- Les accessoires indispensables toujours trop chers
Si vous suivez de près ou de loin l’actualité des nouvelles technologies, vous savez sans doute déjà que l’automne est généralement une période riche pour Apple. Le fabricant californien profite en effet des mois qui précèdent les grosses périodes commerciales du Black Friday et des Fêtes de fin d’année pour mettre à jour ses gammes. Après les iPhone 17 et le MacBook M5, c’est maintenant l’iPad Pro qui a droit à sa version 2025. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les changements ne sont pas légion, à l’exception très notable évidemment de l’intégration de la nouvelle puce M5 flambant neuve. Pour le reste, rien ne change à l’extérieur et nous retrouvons le même design que le modèle M4 de l’an dernier, le même excellent écran OLED tandem et le même positionnement tarifaire haut de gamme. On note tout de même l’arrivée du Wifi 7, du Bluetooth 6 et d’un support de charge rapide amélioré.

À cela, il faut ajouter un autre atout de taille : iPadOS 26. Bien sûr, de nombreux autres iPad ont également pu bénéficier de cette excellente version du logiciel. À commencer par l’iPad Pro M4 de l’année dernière à sa sortie.
Le design et l’ergonomie
Si vous espériez de nouveaux coloris ou un châssis repensé, il faudra (peut-être) repasser l’année prochaine. L’iPad Pro M5 est esthétiquement identique à son prédécesseur. Nous retrouvons donc le design en aluminium (Argent ou Noir spatial) d’une finesse remarquable. L’appareil reste d’ailleurs plus fin et plus léger que l’iPad Air M3, ce qui ne manque pas d’ironie.

La prise en main du modèle 13 pouces est celle d’une grande ardoise premium. Elle se montre très agréable pour travailler sur un bureau, mais son poids et sa taille le rendent moins confortable pour une lecture prolongée à bout de bras. Notez tout de même que nous avons pris l’habitude de lire des bandes dessinées pendant des heures en calant la tablette sur un genou.

Apple a aussi conservé la caméra frontale en orientation paysage, un acquis du modèle M4 qui rend les appels vidéo et l’utilisation de Face ID bien plus naturels lorsque la tablette est ancrée à son Magic Keyboard.

L’écran
L’écran non plus n’évolue pas. Et c’est une excellente nouvelle. Apple reconduit donc la dalle « Ultra Retina XDR », un écran Tandem OLED qui nous avait fait très forte impression l’an dernier. En un an, elle n’a rien perdu de ses qualités et sa qualité d’affichage trône toujours au sommet. Les couleurs sont vives sans être saturées, la luminosité est au rendez-vous et l’OLED offre des noirs absolus et un contraste saisissant, ce qui rend la consommation de contenus HDR (films, séries) particulièrement agréable.

Quant à la technologie ProMotion, elle assure une fluidité parfaite grâce à son taux de rafraîchissement adaptatif jusqu’à 120 Hz, que ce soit pour faire défiler des pages web, regarder une vidéo, jouer ou dessiner avec l’Apple Pencil Pro. Le confort visuel est indéniable.
Pour les professionnels de l’image travaillant dans des environnements lumineux, l’option de verre nano-texturé antireflet est toujours proposée. Malheureusement, Apple maintient sa politique frustrante : cette option n’est disponible que sur les modèles haut de gamme de 1 To et 2 To.
L’interface utilisateur (iPadOS 26)
Si le contenant n’apporte pas grand-chose de neuf, le contenu, lui, change radicalement la donne. La véritable raison de s’enthousiasmer pour ce nouvel iPad Pro se trouve du côté du logiciel. Avec iPadOS 26, Apple semble enfin avoir écouté les demandes (critiques ?) au long cours qui réclamaient à cor et à cri un rapprochement entre l’expérience de sa tablette avec celle d’un ordinateur portable.

Le changement le plus fondamental est l’arrivée d’un nouveau mode « Apps en fenêtre ». Celui-ci vient remplacer (ou plutôt améliorer drastiquement) l’ancien Stage Manager, que beaucoup (à commencer par nous) trouvaient rigide, compliqué et contre-intuitif. Autant vous dire que le changement est ici radical. Il est désormais possible de redimensionner et superposer les fenêtres avec une liberté identique à celle de macOS.
Le flux de travail multitâche devient enfin naturel. Lors de notre test, nous avons pu aligner Google Chat, Notes, des Google Docs et plusieurs fenêtres Safari sans ressentir les frustrations habituelles. Après un court temps d’adaptation, on se fait très vite à ce nouveau système, qui se montre aussi bien pensé qu’ergonomique. Toutefois, si vous préférez vous en tenir au fonctionnement séculaire des iPad (les applications toujours en plein écran) ou si vous avez réussi à dompter l’horrible Stage Manager), vous pouvez bien sûr continuer d’utiliser votre iPad de la sorte.


Passons maintenant à un autre ajout bienvenu, à savoir l’apparition de barres de menus en haut des applications, là encore à la manière d’un Mac. Cela rend l’ensemble plus lisible et professionnel. Et ce n’est pas la seule fonction volée aux ordinateurs puisque iPadOS 26 permet aussi désormais de lancer des tâches en arrière-plan. À titre d’exemple, Final Cut Pro permet de lancer un rendu d’exportation et de basculer sur une application comme Mail sans interrompre le processus. C’est un gain de temps considérable… si vous utilisez la bonne application. En effet, toutes les applications ne sont pas encore logées à la même enseigne. Lors de nos essais avec un autre logiciel de montage, DaVinci Resolve, la fonction n’était pas encore supportée, ce qui oblige à garder l’application au premier plan pour finaliser un export. Toutefois, nous pouvons affirmer sans trop de crainte que ce n’est qu’une question de temps avant que tous les développeurs mettent à jour leurs applications iPad pour qu’elles soient compatibles avec le fonctionnement en tâches de fond.

Enfin, malgré ces immenses progrès, il y a un point sur lequel l’iPad Pro n’est toujours pas un Mac : la gestion du navigateur web. Que ce soit Safari ou Chrome, la version iPadOS reste bridée par rapport à son homologue de bureau. L’OS continue de pousser l’utilisateur vers des applications dédiées pour des tâches qui, sur un ordinateur, se règlent en deux clics dans un onglet. Cette philosophie est particulièrement pesante pour ceux qui dépendent d’écosystèmes cloud, comme la suite Google, où les interactions entre Drive, Docs et Sheets semblent moins organiques que sur un PC ou un Mac.
Les performances
Le cœur de cette mise à jour est donc la puce M5, la dernière génération de silicium Apple gravée en 3 nm. Soyons clairs : l’iPad Pro M4 était déjà surpuissant, à la limite de l’absurde pour un OS de tablette. Le M5 ne fait qu’enfoncer le clou. Lors de nos différents benchmarks synthétiques (Geekbench 6), nous avons mesuré des gains de performance CPU variant entre 10 % et 14 % en multicœur par rapport à la puce M4. C’est un gain générationnel standard, mais pas une révolution. Les performances graphiques (GPU), testées via 3D Mark, montrent une amélioration plus nette, allant de 15 % à 30 %. De manière étonnante, le gain n’est pas aussi marqué qu’entre les puces M4 et M5 sur Mac.

À l’usage, la différence est imperceptible pour 99 % des tâches. L’appareil gère des applications 3D professionnelles comme ZBrush ou des jeux gourmands comme Resident Evil 4 Remake avec une aisance déconcertante, sans le moindre ralentissement. Mais le M4 le faisait déjà très bien.

On note aussi qu’Apple segmente dorénavant sa gamme de manière plus marquée. Ainsi, les modèles 256 Go et 512 Go se trouvent équipés d’un M5 avec un CPU neuf cœurs et, surtout, 12 Go de RAM. Ce qui est une excellente nouvelle car cette RAM plafonnait à huit Go sur l’iPad Pro M4. En passant à 12 Go, on gagne en flexibilité pour l’utilisation en multitâche. C’est cette version que nous testons ici. Quant aux modèles 1 To et 2 To, ils conservent le M5 « complet » avec un CPU à dix cœurs, ainsi que 16 Go de RAM.
Enfin, cette mise à jour interne renouvelle les puces de connectivité. L’iPad Pro M5 abandonne les composants tiers au profit des puces maison : l’Apple N1 (gérant le Wifi 7, le Bluetooth 6 et Thread) et le modem Apple C1X (pour la 5G). Voilà qui devrait assurer à l’appareil une très large compatibilité avec les normes réseau de demain.
L’autonomie
L’iPad Pro M5 reste un marathonien. Couplée à la technologie OLED, son efficacité énergétique lui confère une excellente endurance. Il frise les 13 h 30 dans nos deux tests de lecture vidéo en continue et de navigation web. C’est évidemment excellent dans l’absolu, mais c’est aussi près de deux heures de mieux que le modèle M4 dans des conditions similaires. Alors que ce dernier ne déméritait pourtant pas. La concurrence doit aussi s’incliner au passage.

L’autre nouveauté concerne la charge. L’iPad Pro M5 supporte désormais une charge rapide allant jusqu’à 60 W. Selon Apple, et nos tests le corroborent, cela permet de passer de 0 à 50 % de batterie en seulement 35 minutes. Un confort indéniable. Toutefois, le chargeur rapide n’est pas fourni. Dans la boîte, vous ne trouverez que la tablette et un câble USB-C. Pour profiter de cette charge rapide, il faudra investir dans un adaptateur 60 W ou éventuellement utiliser celui de votre MacBook.
Le Magic Keyboard
Nous n’évoquons pas habituellement les accessoires optionnels dans un test de produit. Mais à nos yeux, le Magic Keyboard est un cas à part. Avec iPadOS 26, la tablette d’Apple est plus proche que jamais d’un véritable ordinateur. Avec son excellent trackpad et ses touches confortables, le Magic Keyboard est de loin le meilleur clavier pour le nouvel iPad Pro.


Le duo offre un confort d’utilisation incomparable. Le seul « problème » ? Le prix de l’accessoire, qui ne baisse toujours pas. À 399 euros à l’heure où nous écrivons ces lignes, il s’agit d’un sacré investissement. Mais dans le cadre d’une utilisation professionnelle, cet accessoire nous semble tout simplement indispensable si vous cherchez la solution la plus ergonomique possible.
Conclusion
Alors, faut-il craquer pour ce nouvel iPad Pro M5, ici testé dans sa version 13 pouces ? Si vous possédez un iPad Pro M4, la réponse est simple : non. Les gains de performance du M5 sont marginaux à l’usage, et la vraie nouveauté, l’excellent iPadOS 26, sera disponible gratuitement sur votre machine. En revanche, si vous possédez toute autre génération d’iPad, l’iPad Pro M5 est, sans l’ombre d’un doute, la tablette la plus puissante et la plus aboutie jamais créée. Rien que ça. Pour les illustrateurs, les designers 3D, les monteurs vidéo ou les développeurs d’IA qui peuvent adapter leur flux de travail à iPadOS, c’est un outil de création nomade assez fabuleux. Et si rien dans votre activité professionnelle ne justifie tant de puissance à l’heure actuelle, le fait d’opter pour un tel produit reste un gage pour sa pérennité dans les années à venir.