Test Labo du Xiaomi 14T Pro : un smartphone 4 étoiles alliant autonomie solide et performances CPU/GPU exceptionnelles

Notre test détaillé

Chez Xiaomi, la fin de l’année est traditionnellement synonyme de lancement des versions T de ses smartphones : il s’agit en l’occurrence ici des 14T et 14T Pro, des modèles haut de gamme, mais qui viennent cependant se placer un peu en dessous des ultrapremiums de la marque. Un positionnement intéressant qui serait synonyme d’expérience très haut de gamme pour des tarifs un peu plus abordables.

Nous avons pu prendre en main le 14T Pro dans un premier temps. Le smartphone est proposé en trois versions : 12/256 Go, 12/512 Go et enfin avec 1 To de stockage et toujours avec 12 Go de RAM. Pour les prix, ils sont respectivement de 801, 901 et 1 001 €, mais il s’agit là des tarifs officiels hors promos.

Dans cette zone de prix, nous trouvons le tout nouveau Samsung Galaxy S24 FE (809 € en 8/256 Go, que nous avons aussi pu prendre en main), tandis que le nettement plus compact S24 tout court est vendu lui 959 euros en 8/256 Go (retrouvez notre test Labo ici). Chez Honor, le 200 Pro (dont notre prise en main est juste là) est proposé à 799,90 € en 12/512 Go. On peut aussi évoquer le Moto Edge 50 Ultra qui est vendu 999 € en 16/1 To et même 899 € en promotion. Vous l’aurez compris, le Xiaomi 14T Pro ne manque pas de concurrents qui peuvent faire valoir quelques solides arguments. Celui-ci existe en trois couleurs : bleu titane, gris titane et noir titane.

Pour notre prise en main, la marque nous a confié plusieurs semaines un modèle bleu titane avec pas moins de 1 To de stockage interne ! Les mesures du Labo Fnac ont été effectuées quant à elles sur un exemplaire du commerce.

Design et prise en main

Le Xiaomi 14T Pro est un grand smartphone dont la façade est occupée à hauteur de 89 % par un écran de 6,67 pouces au format 20/9^e, soit précisément la même chose que le Xiaomi 13T Pro lancé en septembre 2023. L’écran protégé par une vitre en verre Gorilla Glass 5 est percé en haut pour permettre à la caméra frontale de trouver sa place. La dalle intègre aussi le lecteur d’empreinte digitale. Il est très rapide, mais situé un peu bas pour que le pouce vienne naturellement à son contact. Dommage.

La partie arrière est assez classique avec trois caméras placées sur un socle aux bordures biseautées. Les designers ont glissé un élément supplémentaire qui évoque la présence d’une quatrième caméra, sans doute pour équilibrer les lignes du mobile, mais il s’agit en fait de l’espace réservé au flash LED. L’ensemble dépasse de la coque en verre de couleur grise sur notre exemplaire.

Si Xiaomi a opté pour une finition satinée, cette partie se montre cependant un peu sensible aux traces de doigts. Peu visibles a prori, elles sautent cependant aux yeux lorsque l’arrière est exposé à une lumière rasante.

Les flancs sont en aluminium et seraient particulièrement rigides. Le bouton de mise sous tension sur la droite est bien placé, aucun problème pour le trouver, donc. Les commandes de réglage du volume seront un peu plus difficiles à atteindre.

La tranche supérieure dispose d’un port infrarouge pour les applications de télécommande universelle notamment et, à l’opposé, prennent place le connecteur USB-C et la trappe pour les deux nanoSIM potentielles.

La prise en main est plutôt agréable. On apprécie les quelques millimètres de gagnés par rapport au 13T Pro, puisque l’on passe de 162,2×75,7×8,5 mm à 160,4×75,1×8,4 mm. En revanche, la nouvelle génération est légèrement plus lourde que sa prédécesseure : 209 g contre 200 g. Les finitions sont impeccables et l’ensemble répond à la norme IP68.

L’écran

On pourrait penser que Xiaomi a tout simplement choisi de reconduire l’écran de son 13T Pro. Même diagonale, même format, même définition de 1 220×2 712 pixels pour une densité de 446 PPP, et même fréquence de rafraîchissement exceptionnelle de 144 Hz. Pourtant, ce n’est pas tout à fait la même dalle. En effet, la marque a choisi de booster sa luminosité afin d’améliorer encore le confort d’utilisation en extérieur et face à des contenus vidéos HDR, l’écran bénéficiant à cet égard de la double certification Dolby Vision et HDR10+. Ainsi, la luminosité maximale HBM (High Brightness Mode) passe de 1 200 à 1 600 nits, tandis que la luminosité en pic passe de 2 600 à 4 000 nits. Des chiffres impressionnants que l’on ne retrouvera pas forcément dans la réalité.

Les sondes du Labo Fnac ont passé au crible cet écran pour des résultats un peu décevants. En effet, le taux de contraste est moins élevé que sur la précédente génération, puisque l’on passe de 425:5 à 381:5. Le 13T Pro présentait une fidélité des couleurs quasi parfaite. Son successeur est excellent, mais il fait un petit moins bien. Même constat pour la directivité. La perte de lumière avec un angle de 30° est de 33 % contre 30 % pour le 13T Pro et de 65 % avec un angle de 45° contre 59 %.

À l’usage, nous avons apprécié la luminosité de cet écran qui demeure utilisable en plein soleil. Les couleurs se montrent trop froides par défaut, mais un bref passage par la case réglage améliore nettement les choses. Concernant la fréquence de rafraîchissement, le Xiaomi 14T Pro se passe de la technologie LPTO. Il y a cependant quelques possibilités de personnalisation. L’utilisateur peut opter pour un mode fixe à 60 Hz, parfait pour économiser la batterie du smartphone. Autre possibilité, basculer en mode dynamique : l’écran va faire varier sa fréquence de rafraîchissement de 60 à 120 Hz, le 144 Hz étant réservé à quelques applications compatibles, comme certains jeux. Pour le reste, rien à redire, c’est un bel écran procurant une bonne finesse d’affichage et une surface suffisante pour profiter de vidéos par exemple.

Performances et interface

Comme son prédécesseur, le Xiaomi 14T Pro fait confiance à une mécanique signée Mediatek. Le fondeur chinois met à sa disposition une de ses puces les plus puissantes, le Dimensity 9300+. Cette puce gravée en 4 Nm s’articule autour d’un cœur Cortex-X4 à 3,4 GHz, de trois cœurs Cortex-X4 à 2,85 GHz et enfin de quatre cœurs Cortex-A720 à 2 GHz. On remarque aussitôt l’absence de puces basse consommation, comme les Cortex-A520. L’objectif est donc clair : offrir des performances maximales.

Et c’est bien le cas ici : le smartphone affiche une fluidité exemplaire et signe d’excellents scores aux différents benchmarks auxquels nous l’avons soumis.

Et face au protocole du Labo Fnac qui simule des usages plus ou moins intensifs, comment se comporte notre compagnon du jour ? Il se montre très performant, au niveau des meilleurs très haut de gamme Android du moment. Il est même surprenant sur le plan graphique avec d’excellents résultats. Le gain par rapport au 13T Pro est sensible, surtout face à des utilisations complexes et extrêmes. Après plusieurs jours en sa compagnie, nous soulevons un bémol cependant : la chauffe est importante, très importante même, à tel point que la prise en main du 14T Pro peut devenir inconfortable. Autre conséquence, nous avons affaire à un sprinteur plutôt qu’à un coureur de fond : le smartphone répond à la montée en température par un abaissement rapide des fréquences de fonctionnement de ses composants, entraînant ainsi une baisse de leurs performances.

Le Xiaomi 14T Pro est animé par le duo Android 14 et HyperOS, l’interface maison qui a remplacé MIUI. Point fort de cette dernière, sa fluidité impressionne avec un gros travail d’optimisation. HyperOS offre de très nombreuses possibilités de personnalisation : l’utilisateur un peu chevronné pourra véritablement jouer sur tous les aspects de cette interface. Le smartphone embarque Gemini, l’IA générative de Google, ainsi que quelques fonctionnalités tirant profit de l’incontournable intelligence artificielle : résumé et traduction de notes, retouche photo, transcription en texte de notes vocales ou encore entourer pour chercher. Comme souvent chez Xiaomi, il faut faire avec un certain nombre de bloatwares, des applications pré-installées dont tout le monde, n’a pas l’utilité. Même s’il est toujours possible de désinstaller les indésirables, c’est une étape dont on se passerait volontiers.

La marque annonce par ailleurs que son smartphone bénéficiera des quatre prochaines versions d’Android (15, 16, 17 et 18 donc) et de cinq années de correctifs de sécurité.

Communication

Le Xiaomi 14T Pro embarque toutes les dernières technologies de communication avec notamment un modem 5G théoriquement très rapide et capable d’utiliser toutes les bandes de fréquences déployées aujourd’hui. Le smartphone dispose en plus du wifi 7 et du Bluetooth 5.4 ainsi qu’un port infrarouge. Difficile de faire mieux sur le papier. En pratique, il s’est parfaitement comporté et les mesures du Labo Fnac soulignent d’excellentes performances en 2G et en 3G. En 4G, c’est un peu moins bon avec les difficultés classiques sur la bande 8. Le wifi et le Bluetooth sont performants.

Photo

Le Xiaomi 14T Pro dispose d’un trio de caméras apparemment très proche de celui opérant sur son prédécesseur, pourtant il y a quelques différences plus ou moins subtiles. Le module principal s’appuie toujours sur un capteur de 50 mégapixels, mais qui n’est désormais plus fourni par Sony. Il met en œuvre par défaut le pixels binning, avec donc des photos de 12,5 mégapixels. Il est associé à une nouvelle optique grand-angle qui correspond à un 23 mm argentique. Celle-ci est plus lumineuse avec une ouverture à ƒ/1,6 contre ƒ/1,9 pour le 13T Pro de l’année dernière. Cela augure d’un meilleur comportement en basse luminosité.

La deuxième caméra est un téléobjectif qui a également recours à un capteur de 50 mégapixels, mais, là aussi, Xiaomi change de fournisseur. Le plus gros changement concerne l’optique ƒ/2,0 qui offre un grossissement supérieur puisque l’on passe de x2 à x 2,6, soit d’un 50 à un 60 mm environ en équivalent argentique. Enfin, la troisième caméra est sans surprise un ultra grand-angle qui, lui, semble bien être intégralement repris de la précédente génération. On retrouve donc un capteur de 12 mégapixels associé à une optique ƒ/2,2 équivalant à un 15 mm argentique. L’ensemble bénéficie de l’expertise de Leica qui a développé notamment les optiques.

Les experts du Labo Fnac n’ont pas tardé à se pencher sur les capacités photo du Xiaomi 14T Pro. Globalement, il fait un peu mieux que son prédécesseur, et ce, sur les trois caméras. On retrouve une excellente qualité optique avec une bonne définition. La colorimétrie manque un peu de précision et le comportement en basse lumière est moyen. La caméra frontale est très bonne grâce notamment à son excellente définition, merci le capteur de 32 mégapixels.

En journée, le smartphone produit donc de belles photos et on retrouve les modes de rendus colorimétriques signés Leica. L’autofocus est efficace. Les traitements numériques semblent simplement un peu moins fins lorsqu’ils doivent se confronter à des textures complexes, comme une végétation dense. L’ultra grand-angle est assez convaincant, mais il manque un peu de netteté, surtout lorsque l’on s’éloigne du centre de l’image. Il faut dire qu’il se passe d’autofocus. En basse luminosité, il s’en sort plutôt bien. Enfin, le téléobjectif produit des photos correctes en journée avec notamment des couleurs très proches de celles produites par les deux autres caméras. Le piqué est assez bon, mais, contrairement à certains concurrents, cela se dégrade très vite au-delà du grossissement optique. Le smartphone peut filmer en 8K à 30 images par seconde, mais le mode 4K 60 FPS est idéal à notre sens. On appréciera alors des vidéos dynamiques et fluides avec peut-être des couleurs un peu fades.

Autonomie

La batterie du Xiaomi 14T Pro affiche la même capacité que celle de son prédécesseur, soit 5 000 mAh. Malgré ce chiffre élevé, celui-ci n’avait pas pour autant particulièrement brillé face au test d’autonomie du Labo Fnac avec 11 h 32. Son successeur fera-t-il mieux avec sa mécanique certes plus récente, mais nettement boostée ? Le Labo Fnac a rendu son verdict et l’autonomie mesurée est de 11 h 45. 13 minutes de gagnées, c’est toujours ça de pris. Le Xiaomi 14T Pro affiche ainsi une autonomie correcte puisqu’il tient ainsi la dragée haute au Samsung Galaxy S24+ qui offre une durée de fonctionnement inférieure d’une heure.  

Sachez que nous avons pu utiliser le 14T Pro une très grosse journée sans recharger. Une durée de fonctionnement plutôt satisfaisante, donc.

Du côté de la recharge, le 14T Pro ne dispose pas d’un bloc secteur fourni. Dommage, car, idéalement, il faudra trouver un modèle compatible et capable de délivrer les 120 W que notre smartphone du jour peut accueillir. Dans ces conditions, Xiaomi annonce une pleine charge en 19 minutes. Le protocole du Labo Fnac est particulièrement exigeant et abouti lui à un temps de charge de 40 minutes, soit 1 minute de plus que son prédécesseur.

La recharge sans fil, absente de la précédente génération, fait son apparition et Xiaomi ne fait pas les choses à moitié avec une recharge plutôt rapide de 50 W. Le temps de charge serait alors de 45 minutes.