Test Labo

Test Labo du PHILIPS 65PUS8949/12 : beaucoup trop de fausses notes

05 février 2025
Par Pierre Blanc, Driss Abdi
Test Labo du PHILIPS 65PUS8949/12 : beaucoup trop de fausses notes
©Philips

Censé être un modèle homogène capable de répondre aux besoins des utilisateurs, ce téléviseur n’est pas sans défauts.

En résumé

Note LABOFNAC

La gamme The One n’a jamais eu vocation a proposer le nec plus ultra en matière de téléviseur. D’après Philips, il s’agit surtout de proposer un modèle homogène capable de répondre aux besoins des utilisateurs. Alors, certes, le pari est plus ou moins tenu avec un design soigné et élégant, et un équipement correct à défaut d’être aussi complet que sur les téléviseurs haut de gamme du constructeur. Cependant, le Philips 65PUS8949/12 ne fait pas illusion pendant longtemps avec une qualité d’image difficilement acceptable de nos jours, et surtout à ce niveau de prix.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Le design réussi
  • Le système Ambilight
  • L'équipement correct avec quatre entrées HDMI et la prise en charge du HDR
Les moins
  • Le rapport performances-prix
  • Le taux de contraste et la colorimétrie très décevants
  • Les noirs qui tirent vers le gris
  • Les angles de vision

Détail des sous notes

Contraste
Le contraste d'un écran est sa capacité à afficher des images très sombres et très lumineuses. On parle de taux de contraste (le rapport d'intensité lumineuse entre le point le plus blanc et le point le plus noir).
Progressivité
Ceci est la mesure des dégradés. Chaque niveau de gris ne doit ni être trop clair, ni trop sombre.
Couleur
Nous mesurons la fidélité de la couleur. Plus la note est haute, plus les couleurs sont proches de la réalité
Directivité
Être capable de regarder l'écran quelque soit la position du spectateur (garder la même qualité d'image de face comme sur les côtés)
Uniformité
Une image de même qualité, couleur, luminance sur toute la surface de la dalle

Notre test détaillé

Prise en main et ergonomie

Lancée il y a de cela plusieurs années, la gamme The One de Philips ambitionne de proposer non pas le meilleur téléviseur, mais celui dont vous avez besoin. Au-delà de la simple promesse marketing, le Philips 65PUS8949/12 avance une fiche technique a priori attrayante. Mais qu’en est-il réellement ? C’est ce que nous avons cherché à savoir.

Alors que le Philips 65PUS8949/12 est un modèle 4K Ultra HD de 65 pouces, la gamme The One se décline dans d’autres diagonales, de 43 pouces à l’imposant 75 pouces. Tous arborent le même cadre gris anthracite, qui s’inspire des modèles haut de gamme du constructeur. Les bords ne sont pas aussi fins que sur les téléviseurs OLED de la marque, mais on retrouve le même pied central en chrome satiné qui lui confère une certaine élégance. Ce dernier est également très pratique quand il s’agit de poser le Philips 65PUS8949/12 sur un meuble qui n’est pas non plus très large. Il est aussi possible de l’accrocher au mur à l’aide d’une fixation standard de 300×300 mm.

©Philips

Dans tous les cas, il est recommandé d’installer le Philips 65PUS8949/12 devant un mur pour pleinement profiter du système Ambilight exclusif. Pour mémoire, ce dernier repose sur trois rangées de LED réparties à l’arrière du téléviseur : une sur chaque côté et une sur le dessus. Elles diffusent un halo de lumière sur le mur de sorte à renforcer l’immersion et donner l’impression que l’image déborde de l’écran. L’effet est plutôt réussi, d’autant que la couleur et l’intensité de l’Ambilight varient en fonction du contenu. Le système continue d’évoluer pour proposer d’autres fonctionnalités, par exemple en synchronisant les effets lumineux au son de la musique ou à un jeu vidéo. En revanche, impossible désormais pour les utilisateurs d’ampoules Philips Hue de les associer au téléviseur pour déployer l’Ambilight dans toute la pièce comme c’était le cas auparavant.

À l’instar des téléviseurs OLED haut de gamme de la marque, le Philips 65PUS8949/12 est équipé de quatre entrées HDMI. Toutefois, seule la deuxième est compatible HDMI 2.1 pour prendre en charge l’eARC (qui permet de diffuser le son du téléviseur vers une barre de son ou un home cinéma), la 4K à 120 images par seconde ainsi que l’ALLM et le VRR dans les jeux vidéo. En clair, il faudra faire un choix si vous utilisez à la fois une console de dernière génération et un système audio. Le reste de la connectique est très classique avec deux ports USB (mais toujours pas de type C), une sortie audio numérique optique, une sortie casque et un port Ethernet en plus des prises antenne-satellite.

La partie audio du Philips 65PUS8949/12 repose sur quatre haut-parleurs qui délivrent une puissance de 40 W. Le téléviseur est compatible avec les formats Dolby Atmos et DTS:X. Philips propose également des fonctionnalités comme l’ajustement du volume pour éviter les montées lors des coupures publicitaires ou encore un système de renforcement des graves. Dans tous les cas, rien qui ne puisse réellement rivaliser avec un système audio dédié en 5.1.

©Philips

Alors que les téléviseurs Philips OLED sont équipés de Google TV, le Philips 65PUS8949/12 est animé par le système Titan – qui s’en inspire fortement. L’interface est ainsi directement inspirée de la solution de Google qui est intuitive et personnalisable. En revanche, s’il est bien possible de télécharger des applications, l’utilisateur devra se contenter de celles qui sont disponibles dans la galerie. L’essentiel est néanmoins bien là avec notamment les services de streaming habituels. Titan OS prend en charge le protocole Matter et intègre Google Assistant tout en étant compatible avec Amazon Alexa. Ainsi, le Philips 65PUS8949/12 peut s’intégrer dans un ensemble domotique et contrôler des objets connectés.

Résolution
3840 X 2160
Diagonale écran (en pouces)
65 "
Diagonale écran (en cm)
165 cm
Ratio d’image
16/9
Ecran incurvé
plat

Fidèle à son habitude, Philips assure la prise en charge des formats HDR10 et HLG sur le 65PUS8949/12. En revanche, le HDR10+ Adaptative et le Dolby Vision ne sont pas au programme sur ce modèle. Quoi qu’il en soit, toutes ces fonctionnalités sont désactivées avant les mesures du Labo Fnac afin de comparer les téléviseurs sur un pied d’égalité.

Contraste

Contraste
5
Le contraste d’un écran est sa capacité à afficher des images très sombres et très lumineuses. On parle de taux de contraste (le rapport d’intensité lumineuse entre le point le plus blanc et le point le plus noir).
* Les écrans OLED n’affiche aucune lumière dans le noir, donc aucun taux de contraste n’est calculable.
©Labo Fnac

Le Philips 65PUS8949/12 affiche une luminosité élevée de 328 cd/m2 dans l’axe de la dalle. Cette valeur est d’autant plus remarquable que le HDR est désactivé par le Labo Fnac, comme nous le disions ci-dessus. Malheureusement, la dalle LED déçoit quand on s’intéresse au niveau des noirs. Le Labo Fnac a mesuré 0,173 cd/m2, soit un niveau qu’on ne croyait plus vraiment possible de nos jours. En résulte un taux de contraste de 1896 seulement. On a vu mieux et de loin, surtout à ce niveau de prix.

Progressivité

Progressivité
7.7
Ceci est la mesure des dégradés. Chaque niveau de gris ne doit ni être trop clair, ni trop sombre.

Après des débuts laborieux, on espérait que le Philips 65PUS8949/12 ferait mieux lors du test de progressivité. Cependant, comme c’est souvent le cas avec les dalles LED, la luminosité, pourtant élevée dans l’axe, chute fortement dans les angles du téléviseur. Ainsi, le Labo Fnac a mesuré 56 cd/m2 aussi bien dans l’angle gauche que droit, quand les téléspectateurs assis bien en face profitent d’une luminosité de 328 cd/m2. Une baisse drastique, mais qui a au moins le mérite d’être homogène. On se console comme on peut.

Directivité

Directivité
6.6
Être capable de regarder l’écran quelque soit la position du spectateur (garder la même qualité d’image de face comme sur les côtés)*Les écrans OLED n’ont pas de rétro-éclairage, il n’y aura donc pas de fuites de lumière dans les noirs

Le test de directivité a pour but d’évaluer la dérive des couleurs en fonction du point d’observation. Pour ce faire, la luminosité est réglée sur la valeur maximale et elle ne varie pas durant les mesures. Le balayage est réalisé sur plusieurs points avec des positions d’observation différentes. Dit clairement, le Labo Fnac évalue une fois encore les angles de vision du Philips 65PUS8949/12, en ce concentrant cette fois sur le niveau des noirs et le taux de contraste.

Alors que le niveau des noirs n’était déjà pas fameux dans l’axe, il empire encore en se positionnant dans l’angle gauche, passant d’un piètre 0,173 cd/m2 à 0,194 cd/m2. Rappelons au passage que plus ce chiffre est proche de zéro, plus les noirs sont profonds. Ce n’est donc pas le cas ici, loin de là même. À l’inverse, la valeur aussi élevée soit-elle a le mérite de ne pas changer dans l’angle droit. De la même façon, le taux de contraste, déjà bien faible dans l’axe, continue de dégringoler pour qui est assis sur le côté du Philips 65PUS8949/12. Mieux vaut donc être assis en face du téléviseur pour y voir quelque chose dans les scènes un peu sombres.

Colorimétrie

Couleur
3.8
Nous mesurons la fidélité de la couleur. Plus la note est haute, plus les couleurs sont proches de la réalité
Richesse des couleurs
5.2
©Labo Fnac

La déception est jusqu’ici de mise avec le Philips 65PUS8949/12. Pire, alors que les différentes mesures du Labo Fnac, et notamment de taux de contraste, le placent en bas de tableau, ce modèle termine de s’écrouler dans le test suivant. Incapable de s’approcher du triangle de référence DCI-P3, le téléviseur affiche une colorimétrie très moyenne. Ce manque de richesse dans les couleurs se traduit par un manque de réalisme dans les images à l’écran.

Uniformité

Uniformité
8
Une image de même qualité, couleur, luminance sur toute la surface de la dalle
Luminance
4
Chrominance
8

Si le Philips 65PUS8949/12 n’a absolument rien d’impressionnant pour un téléviseur 4K Ultra HD et pour ce niveau de prix, son dernier passage sur les bancs du Labo Fnac produit néanmoins un résultat très satisfaisant (c’est déjà ça). En effet, il obtient une note très correcte de 8/10, qui récompense notamment l’uniformité des couleurs sur toute la dalle de 65 pouces avec un delta U’V’ de 0,0042 seulement (plus ce chiffre est proche de zéro et plus les couleurs sont fidèles). Preuve que ce téléviseur peut faire aussi bien que la concurrence, au moins sur ce point.
 
Uniforme dans la restitution des couleurs, la dalle l’est aussi en matière de luminosité. En la divisant en 35 zones, le Labo Fnac a pu relever celles où la luminosité est la plus élevée et la moins élevée, avec un écart de 27 % seulement entre les deux. Le point le plus lumineux se trouve juste à gauche du centre de la dalle de 65 pouces avec 306 cd/m2, quand le moins lumineux prend place dans le coin supérieur droit à 224 cd/m2.

Slot carte mémoire
0
Ports USB
2
Prises HDMI
4
Prises HDMI Comp. 4K
4
Compatible ARC sur 1 HDMI
Oui
Wi-Fi
integre
Ethernet
Oui
Bluetooth HID
Oui
Bluetooth Audio
Oui
Prise Casque
Oui
Sortie audio numérique
optique
OS
TPN248E_V248.00
Compatible HBBTV
Oui
Compatible HDR
Oui
Fonctions enregistrements sur USB
Oui
Consommation en veille (en W)
0 W
Consommation en marche (en W)
0 W

Conclusion

Note LABOFNAC

La gamme The One n’a jamais eu vocation a proposer le nec plus ultra en matière de téléviseur. D’après Philips, il s’agit surtout de proposer un modèle homogène capable de répondre aux besoins des utilisateurs. Alors, certes, le pari est plus ou moins tenu avec un design soigné et élégant, et un équipement correct à défaut d’être aussi complet que sur les téléviseurs haut de gamme du constructeur. Cependant, le Philips 65PUS8949/12 ne fait pas illusion pendant longtemps avec une qualité d’image difficilement acceptable de nos jours, et surtout à ce niveau de prix.

Note technique

Détail des sous notes

Contraste
Progressivité
Couleur
Directivité
Uniformité
Article rédigé par
Pierre Blanc
Pierre Blanc
Responsable des tests TV et écrans
Driss Abdi
Driss Abdi
Journaliste
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