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Test du Panasonic Lumix S5 II X : le surdoué de la vidéo

20 juin 2023
Par Louis Cayatte
Test du Panasonic Lumix S5 II X : le surdoué de la vidéo
©Panasonic Lumix

Un S5 II peut en cacher un autre. Le S5 II X, annoncé en même temps que le S5 II, mais commercialisé plus tard, s’est retrouvé dans l’ombre de son presque jumeau. Maintenant qu’il est commercialisé, voyons s’il est aussi performant en vidéo que ce qu’annonce son fabricant Panasonic.

En résumé

Pour 2500 € (boîtier nu) à son lancement, le Lumix S5 II X offre l’équivalent d’une caméra pro, tant les possibilités en matière de vidéo sont impressionnantes. Alors, la première question qui vient à l’esprit est : à qui se destine un tel boîtier ? Aux vidéastes experts et pros, assurément, qui ont besoin d’un maximum de latitude en postproduction, en filmant en ALL-I et en enregistrant au format RAW… ce qui sera également possible avec le S5 II, moyennant une mise à jour payante (199 €).

Ce qui amène une autre question : pourquoi ne pas avoir un peu plus distingué le S5 II du S5 II X, en réservant le ventilateur à ce dernier, ce qui aurait accentué les différences entre ces deux modèles, l’un orienté photo, l’autre pour la vidéo, avec la possibilité d’opter pour le « look » du S5 II X, tout en noir, dans les deux cas…

En l’état, le S5 II X offre un niveau de performances supérieur aux précédents Lumix S en matière de mise au point, même si l’arrivée de la corrélation de phase ne s’accompagne pas encore de nouveaux modes de détection de sujets. Il reste encore quelques étapes à franchir pour Lumix, afin de lutter à armes égales face aux ténors du marché, mais le rapprochement est manifeste.

Tous les possesseurs du premier Lumix S5 le remarqueront (à condition que les optiques soient bien à jour, au niveau du firmware), mais aussi ceux qui utilisent les GH Micro 4/3 en vidéo et souhaitent investir le format 24 x 36. La question finale, et logique, étant : l’implémentation de l’autofocus à détection de phase dans les Lumix S5 II et S5 II X va-t-elle suivre sur toute la gamme Lumix, y compris en Micro 4/3 ? Cela confirmerait que la marque a totalement fait sa révolution sur le marché de l’hybride. À suivre, dans le prochain épisode…

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Qualité d’image (dynamique et gestion du bruit)
  • Performances de la stabilisation
  • Superbe colorimétrie
  • Autofocus en net progrès sur les Lumix S première génération
  • Pléthore de fonctions avancées en vidéo
  • Ventilateur intégré et tournage illimité
  • Construction robuste et ergonomie intuitive
Les moins
  • Recadrage en 4K 50p
  • Autofocus encore perfectible
  • Gamme optique Lumix S incomplète
  • Pas de rideau de protection devant le capteur
  • Touches non rétro-éclairées dans l’obscurité
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Lors de l’annonce de la seconde génération de S5, au mois de janvier dernier, Lumix a mis l’accent, à juste titre, sur l’arrivée de l’autofocus hybride à détection de phase et de contraste, une première pour la marque. Aussi, le S5 II commercialisé dans la foulée, a pris toute la lumière. À tel point que le S5 II X, lancé en même temps, mais mis sur le marché plus tard, a été un peu mis de côté. Maintenant qu’il est disponible, il est temps de faire le point pour savoir où le situer dans la gamme hybride plein format – ne serait-ce que par rapport au S5 II – et dans la jeune histoire de Lumix dans le domaine de l’hybride.

Test Panasonic Lumix S5 II X
Par défaut, le S5 II X autorise le tournage au format RAW, via la sortie HDMI. Cette option est payante (199 €) sur le S5 II. ©Panasonic Lumix

Ce qui frappe en premier lieu, c’est le design : le S5 II X est d’une sobriété absolue. Même le logo de la marque a été noirci, si bien que le seul élément coloré est la touche REC, sur le dessus, ce qui confirme la prédilection de ce boîtier pour la vidéo. Un choix qui séduira les adeptes de street photo, en quête d’une discrétion maximale. On aurait même aimé que Lumix aille encore un peu plus loin, en proposant une optique en kit (le Lumix S 20-60 mm ou bien le 24-105 mm) avec un design similaire. Quoi qu’il en soit, la distinction visuelle entre les S5 II et S5 II X est immédiate.

Test Panasonic Lumix S5 II X
Le S5 II X permet d’enregistrer avec le populaire codec Apple ProRes en interne.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

En interne, d’autres aspects positionnent le S5 II X sur une marche supérieure, dans le domaine de la vidéo : par défaut, il est possible de tourner au format RAW, via la sortie HDMI ; une option toutefois possible sur le S5 II, moyennant 200 € supplémentaires, pour accéder à la mise à jour. Sur le S5 II X, on peut enregistrer directement sur un disque SSD, via la sortie USB (à configurer dans les menus) ; ce qui sera par exemple précieux en choisissant le mode ALL-I (pas disponible sur le S5 II), bien plus gourmand en termes d’espace que le classique Long Gop : chaque image est enregistrée individuellement, ce qui facilite la tâche lors du montage. 

Test Panasonic Lumix S5 II X
Par rapport aux Lumix existants, le S5 II X arbore un design particulièrement sobre, le nom de la marque, du modèle, et les diverses icônes étant sérigraphiées en noir.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Autre corde importante à l’arc du S5 II X, l’adoption du format Apple ProRes en interne, très prisé des vidéastes. Enfin, dernière fonction propre au boîtier qui nous intéresse ici, la possibilité de faire du streaming en direct sans fil via l’application Lumix Sync (ou bien en mode filaire, recommandé en intérieur). Pour le reste, les deux appareils sont identiques.

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Il est possible, avec le S5 II X, d’enregistrer directement sur un disque dur externe SSD, relié en USB au boîtier.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Ergonomie et menus

La philosophie du S5 est conservée sur cette seconde génération. Et il semblerait que les S1/S1R, qui ressemblent plus à des reflex, avec leur gabarit plus imposant, ne soient quant à eux pas renouvelés, du moins pas dans l’immédiat. L’équilibre a été trouvé avec le S5, il est donc fort logique que la marque poursuive dans cette voie… quitte à rogner sur certains aspects appréciés sur les S1. Nous pensons à l’écran de rappel sur le dessus, qui affiche les principaux réglages, et qui a été supprimé sur les S5, pour réduire le volume : 134 x 102 x 90 mm et 740 g (avec batterie et carte) pour le S5 II X. La définition du viseur OLED est elle aussi inférieure aux S1 (5,76 Mpts), mais sur les S5 II/S5 II X, elle est en progrès par rapport au premier S5 : 3,69 Mpts contre 2,36 Mpts.

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Le S5 II reprend les fondamentaux du S5 au niveau de l’ergonomie, avec un écran LCD orientable dans toutes les directions.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Une autre façon de viser consiste à recourir à l’écran arrière ; s’il existe des partisans d’un LCD inclinable, Lumix a fait le choix, sur les S5, de l’articuler sur une rotule, ce qui permet de le déporter sur le côté, et de le rabattre, pour le protéger. En vidéo, à main levée, ce système reste le plus polyvalent. La disposition des touches, roues et molettes est identique par rapport au S5, ce qui est une bonne chose, car ce dernier donnait déjà pleine satisfaction.

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Un ventilateur est placé sous le viseur, pour dissiper la chaleur lors de tournages longs en ultra HD. Le viseur Oled voit sa définition augmenter par rapport au S5, on passe de 2,36 Mpts à 3,68 Mpts©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Mais au niveau du viseur, plus exactement entre le barillet de prise de vue et le sommet du l’appareil, on note la présence de grilles, de part et d’autre, aussi bien sur le S5 II que sur le S5 II X : les deux modèles disposent d’un système de ventilation en interne, visant à dissiper la chaleur en cas de tournage intensif. Si le procédé n’est pas nouveau (nous l’avons vu sur le S1H, chez Lumix), l’intégration du dispositif à cet endroit-là surprend, et séduit par sa discrétion.

Test Panasonic Lumix S5 II X
La connectique est complète pour la vidéo et on apprécie la prise HDMI Type A, plus fiable que la Type D, à l’œuvre sur le S5.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

La prise en main est toujours aussi intuitive et même un peu plus agréable encore, la poignée ayant été légèrement redessinée, offrant une meilleure tenue comparée à celle du S5. Pour alimenter le boîtier, on retrouve l’accu DMW-BLK22, qui officie sur le S5. Si la conservation du double port pour cartes SD n’a pas surpris, sur le S5 II, on pouvait penser qu’un emplacement pour CFexpress aurait été bienvenu, sur le S5 II X, afin d’exploiter au mieux les possibilités vidéo, même s’il faut noter que les deux ports sont désormais à la norme UHS-II.

Test Panasonic Lumix S5 II X
Les deux compartiments pour cartes SD sont compatibles avec la norme UHS-II.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

La marque a fait le choix d’aller un cran plus loin en proposant un enregistrement sur disque SSD, via la sortie USB. Il faudra donc prévoir l’achat d’un accessoire pour le verrouiller pendant le tournage, des marques comme Smallrig proposent tout ce qu’il faut pour se faire une configuration personnalisée. Pour les tournages nocturnes ou en basse lumière, il aurait été judicieux que les touches puissent être rétroéclairées, comme Lumix le propose sur les S1, d’autant que la sérigraphie sombre n’aide pas dans ces conditions. Il existe en tout cas un mode nuit pour l’affichage des menus, toujours aussi clairs. 

En matière de prix, ces différences se traduisent par un écart de 300 € entre les S5 II et S5 II X au moment de la sortie due ce dernier.

Test Panasonic Lumix S5 II X
Les possibilités de paramétrages fins sont nombreuses.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Taillé pour le « run and gun »

Le concept du « run and gun » est bien connu des vidéastes : il repose sur une pratique minimaliste, puisqu’il s’agit de tourner avec le moins d’accessoires possible, façon « caméra au poing », pour être le plus réactif possible sur le terrain. Chez Lumix, les GH, au format Micro 4/3, ont dès le départ parfaitement collé à cette idée. La série des S5 reprend le flambeau, au format 24 x 36, grâce à une arme fatale : le système de stabilisation sur cinq axes, d’une redoutable efficacité, surtout lorsqu’il est couplé avec des optiques OIS, stabilisées elles aussi, à l’instar du zoom Lumix S 24-105 mm f/4 OIS Macro. Nous n’irons pas jusqu’à dire que l’on atteint un niveau de fluidité comparable à ce que l’on obtient avec une gimbal. Néanmoins, l’efficacité du système a encore été améliorée par rapport au S5, et il est tout à fait envisageable de réaliser des plans stables ou des mouvements panoramiques, sans recourir à un trépied. En mouvement, l’activation du mode « Active IS » procure des résultats bluffants, quand on filme en mouvement ; attention en revanche avec des focales inférieures à 20 mm, car des déformations peuvent apparaître sur les bords, avis aux adeptes du vlog ! 

Test Panasonic Lumix S5 II X
La stabilisation en interne permet de filmer à main levée, mais une gimbal reste un précieux accessoire pour tourner en mouvement, à l’instar du Ronin SC.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Mais pour le reste, le S5 II X est taillé pour le reportage ou le clip « au corps à corps ». Pour la gestion du son, il est bien sûr possible de brancher un micro externe, comme le Sennheiser MKE 400 que nous avons utilisé pour nos tests, ainsi qu’un casque, pour avoir un retour. Mais il est également possible de concevoir un enregistrement à partir de quatre pistes, comme avec le GH6, puisque le S5 II X gère quatre canaux. 

Test Panasonic Lumix S5 II X
Un filtre ND variable est un accessoire indispensable pour filmer en plein jour, en jouant sur la profondeur de champ.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Les durées d’enregistrements sont désormais illimitées. En 4K 50p (4:2:2 10 bits en interne), avec la stabilisation activée, notre batterie pleinement chargée a tenu environ 1h50. De quoi envisager sereinement l’enregistrement d’une interview ou de la plupart des concerts. Mais pour des journées entières, il faudra prévoir un accu supplémentaire (ou un chargeur nomade, mais si on tourne avec un disque SSD, la sortie USB sera monopolisée…). Même par 30° en extérieur, le ventilateur intégré, paramétré sur « Auto », ne s’est pas déclenché, ce qui signifie que la surchauffe est bien gérée. Le fait que l’écran ait été déporté pendant l’enregistrement a sûrement participé à la dissipation de la chaleur générée par l’ultra HD.

Il faut noter qu’en 50p, en ultra HD, le recadrage est toujours de l’ordre de 1,5x, si bien qu’un 24 mm se comporte comme un 36 mm en équivalent 24 x 36. Pour exploiter toute la largeur du capteur, il faut tourner en 24 ou 25p. Il est également possible de filmer en 6K sur 10 bits, ainsi qu’en anamorphique (3,3K), avec une optique dédiée, au format 4/3. Vous pouvez consulter la copieuse fiche technique du S5II X sur le site de la marque pour faire le tour des pléthoriques possibilités d’enregistrement. Retenez qu’avec le S5 II X, vous pourrez filmer au format RAW, via la sortie HDMI, avec à la clé les codecs ProRes RAW, ProRes 422 ou 422 HQ. 

Test Panasonic Lumix S5 II X
En extérieur, par de fortes températures, on apprécie la présence du système de ventilation, qu’il est possible de configurer en mode Auto. Le fonctionnement est étonnamment silencieux.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Performances de l’AF

Nous l’avons mentionné en introduction, la principale nouveauté se situe dans les entrailles des S5 II/S5 II X, puisqu’elles inaugurent un système autofocus hybride à détection de phase et de contraste, une grande première chez Lumix. Nous l’avons déjà constaté en photo, avec le S5 II https://leclaireur.fnac.com/test/220599-prise-en-main-des-lumix-s5-ii-et-s5-iix%E2%80%89-il-etait-une-fois-la-revolution/ : les progrès, même s’ils ne placent pas encore ces hybrides à égalité avec les modèles haut de gamme Canon et Sony, sont patents, en comparaison avec les S1 et le S5 première génération. Mais attention, avant toute chose, il convient de vérifier les versions de firmware, à la fois du S5 II X, et de l’optique utilisée. Car ce changement de système autofocus a un impact sur la liaison entre le boîtier et l’optique. Nous l’avons constaté avec le Lumix S 24-105 mm f/4 OIS Macro, avant, et après la mise à jour 1.3. La réactivité est bien meilleure à l’issue de la mise à jour.

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Les menus dévolus à la détection des sujets sont moins fournis que ceux de la concurrence, Lumix a encore quelques progrès à effectuer dans ce domaine.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Le choix du mode de mise au point se fait à l’aide du curseur S/C/MF. La gestion des collimateurs passe par le joystick (huit directions contre quatre sur le premier S5), ou bien la surface tactile de l’écran. Passer du S5 au S5 II X permet de constater les progrès réalisés en matière de mise au point, aussi bien en photo (lire pour cela notre prise en main du S5 II), qu’en vidéo. L’autofocus continu peut être ajusté (Sensibilité AF et Vitesse AF) pour rendre les transitions plus ou moins rapides lors d’un changement de mise au point et cela fonctionne parfaitement, lorsqu’il y a suffisamment de luminosité ambiante. En revanche, la détection des sujets est encore perfectible.

Test Panasonic Lumix S5 II X
La vitesse et la sensibilité de l’autofocus en vidéo sont des réglages cruciaux à optimiser en fonction des conditions de tournage.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Parmi les options disponibles, seuls les humains et animaux sont pris en compte, quand des concurrents vont plus loin, permettant d’identifier des véhicules (avions, trains, voitures, vélos) ou différents types d’animaux (ici les oiseaux, les chats ou chiens sont reconnus), voire des insectes, ou des parties du corps, sur le Sony A7R V. Nous ne pouvons donc pas encore mettre le système autofocus hybride Lumix au même niveau que celui de Canon ou Sony, mais le rapprochement est manifeste, et dans bien des situations, les performances seront largement suffisantes pour suivre un sujet en mouvement et réaliser des travelings, interviews (la détection des yeux est très efficace). Rappelons en outre que les vidéastes experts filment le plus souvent en mise au point manuelle…

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L’arrivée de la corrélation de phase, en plus de la détection de contraste, améliore nettement les performances de l’autofocus. ©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Qualité d’image

De nombreux aficionados des appareils Lumix mettent en exergue le rendu des couleurs, particulièrement fiable sur les boîtiers de la firme d’Osaka, notamment la restitution des teintes chairs. Un argument solide, en photo comme en vidéo, complété par toute une batterie de fonctions poussées, pour avoir la mainmise sur cet aspect. Parmi celles-ci, les LUTs (lookup table) apportent une aide précieuse, pour visualiser le rendu final souhaité, tout en enregistrant avec profil V-Log activée (directement héritée des caméscopes professionnels Varicam). On exploite ainsi tout le potentiel d’un profil Log en vidéo, qui permet de tirer le maximum du capteur en matière de dynamique en postproduction, tout en bénéficiant d’un rendu fidèle grâce aux LUTs, car une image Log, par défaut, est « plate » et lisse toute forme de contraste ou de saturation. Il est même possible, avec un écran externe connecté en HDMI, de confier l’affichage d’un profil LUT à ce dernier, ou à l’écran arrière de son appareil, tout en ayant une image Log, sur l’autre, ou inversement. Le S5 II X peut accueillir jusqu’à dix profils LUTs personnalisés. 

Test Panasonic Lumix S5 II X
Cette fonction est précieuse pour optimiser la dynamique et la montée en ISO, en cas de passage brusque d’un environnement lumineux à un endroit plus sombre ; en mode Auto, la sensibilité nominale du capteur sera au choix de 100 ou 640 ISO. ©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Pour ceux qui se posent la question entre Micro 4/3 et plein format, voici un argument à ne pas négliger : la qualité d’image en basse lumière. Dans ce registre, les « grands » capteurs prennent le dessus. Avec son Cmos 24 x 36 de 24 Mpxl, le S5 II X est donc parfaitement armé pour les tournages dans des conditions de faible luminosité. Et un outil permet d’optimiser la gestion du bruit en hautes sensibilités : le mode double ISO natif. Pour résumer, cela signifie que le capteur possède deux valeurs d’ISO natif, alors qu’habituellement on parle d’une seule valeur nominale, que l’on va amplifier petit à petit, ce qui génère l’apparition de bruit, au fur et à mesure.

Test Panasonic Lumix S5 II X
Les LUT (Lookup tables) permettent de simuler un rendu final pendant le tournage sur son boîtier, tout en tournant en profil v-log. Il existe plusieurs LUTs à télécharger gratuitement sur le site de Panasonic. ©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Le S5 II X possède deux valeurs d’ISO natif : 100 et 640 ISO. Ce qui signifie, dans le second cas, que le fonctionnement du capteur sera optimisé pour que la dynamique et la présence de bruit soient préservées au maximum, là où la montée en ISO se traduirait par une augmentation du bruit plus manifeste sur un capteur « classique ». Un atout, pour les tournages minimalistes, quand la lumière vient à manquer. D’autant que sur le S5 II X, une position « Auto » fait son apparition, ce qui fait que l’appareil décidera quelle valeur nominale choisir en fonction des conditions de lumière. De quoi optimiser au mieux la qualité d’image et la préservation des détails et de la dynamique, pour récupérer de la matière en postproduction.

Test Panasonic Lumix S5 II X
Sur le banc de montage (ici Adobe Premiere Pro 2023), on voit le plan tourné en v-log à gauche, avec une image logiquement « plate ». Et l’application d’une LUT dans la fenêtre de droite.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Gamme d’optiques

Les Lumix S5 II/S5 II X adoptent tous les deux la monture L. Nous l’avons évoqué précédemment, il convient de bien vérifier les versions de firmwares des optiques que vous utilisez, qu’il s’agisse de la gamme Lumix S, mais aussi de modèles Sigma, dont le firmware a fait l’objet d’une mise à jour, depuis que Lumix a adopté l’autofocus à détection de phase et de contraste sur ses S5 seconde génération. Il y a toujours quelques manques, quand on contemple l’offre optique au catalogue Lumix en monture L, notamment du côté des longues focales. La plus longue à l’heure actuelle (sans tenir compte de l’apport des téléconvertisseurs) est un 300 mm, accessible avec le zoom 70-300 mm f/5,4-5,6 Macro OIS, proposé à 999 €, et qui offre des distances minimales de mise au point de 54 et 74 cm, respectivement à 70 et 300 mm. Les amateurs de téléobjectifs pourront toutefois se tourner vers l’offre Sigma en monture L, notamment les DG DN 150-600 mm f/5-6,3 OS Sports (1399 €) et 100-400 mm f/5-6,3 DG DN OS Contemporary ; ou encore le 105 mm f/2,8 Macro OS (749 €) en monture L, qui permet d’accéder au rapport 1:1, car là aussi, la gamme Lumix S affiche des lacunes.

Test Panasonic Lumix S5 II X
Ce trio de zooms dans la gamme Lumix S est abordable et octroie une polyvalence appréciable en vidéo. ©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Pour les aficionados des focales grand-angles en revanche, il y a l’embarras du choix. À commencer par le zoom 20-60 mm f/3,5-5,6 (699 €), très polyvalent en vidéo, idéal pour des sessions de vlogging. Il existe des focales offrant un angle de champ encore plus large, tout en étant accessibles financièrement. C’est le cas du 14-28 mm f/4-5,6 Macro (799 €). Placé un peu plus haut dans la gamme, le Lumix S 16-35 mm f/4 Pro (1699 €) bénéficie d’une construction flatteuse et d’une formule optique certifiée par Leica. Chez Sigma, il faut aussi considérer le 16-28 mm f/2,8 DG DN (899 €).

Test Panasonic Lumix S5 II X
Les modèles Sigma DG DN en monture L sont de grande qualité, tant au niveau de la fabrication que des performances. Ils viennent combler les manques du côté des longues focales, de la gamme Lumix S. ©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac

Le zoom transstandard Lumix S 24-105 mm f/4 Macro OIS (1399 €) est la solution la plus polyvalente. En vidéo, plutôt que de se tourner vers le duo 24-70 mm (1999 €) / 70-200 mm f/2,8 OIS Pro (2299 €), dont la qualité ne peut être remise en question, il convient d’accorder la priorité aux focales fixes ouvrant à f/1,8 : 18 mm (899 €), 24 mm (899 €), 35 mm (679 €), 50 mm (469 €) et 85 mm (649 €). Ces optiques partagent de nombreuses caractéristiques communes, notamment le poids et le diamètre pour visser des filtres, ce qui facilite énormément le calibrage sur une gimbal notamment, permettant de passer d’une focale à l’autre sans modifier les réglages.

Test Panasonic Lumix S5 II X
La gamme de focales fixes Lumix S ouvrant à f/1,8 est particulièrement pertinente avec une gimbal ou des accessoires comme les filtres ND, puisque les 18, 24, 35, 50 et 85 mm f/1,8 partagent de nombreuses caractéristiques communes.©Louis Cayatte / l'Éclaireur Fnac
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Conclusion

Pour 2500 € (boîtier nu) à son lancement, le Lumix S5 II X offre l’équivalent d’une caméra pro, tant les possibilités en matière de vidéo sont impressionnantes. Alors, la première question qui vient à l’esprit est : à qui se destine un tel boîtier ? Aux vidéastes experts et pros, assurément, qui ont besoin d’un maximum de latitude en postproduction, en filmant en ALL-I et en enregistrant au format RAW… ce qui sera également possible avec le S5 II, moyennant une mise à jour payante (199 €).

Ce qui amène une autre question : pourquoi ne pas avoir un peu plus distingué le S5 II du S5 II X, en réservant le ventilateur à ce dernier, ce qui aurait accentué les différences entre ces deux modèles, l’un orienté photo, l’autre pour la vidéo, avec la possibilité d’opter pour le « look » du S5 II X, tout en noir, dans les deux cas…

En l’état, le S5 II X offre un niveau de performances supérieur aux précédents Lumix S en matière de mise au point, même si l’arrivée de la corrélation de phase ne s’accompagne pas encore de nouveaux modes de détection de sujets. Il reste encore quelques étapes à franchir pour Lumix, afin de lutter à armes égales face aux ténors du marché, mais le rapprochement est manifeste.

Tous les possesseurs du premier Lumix S5 le remarqueront (à condition que les optiques soient bien à jour, au niveau du firmware), mais aussi ceux qui utilisent les GH Micro 4/3 en vidéo et souhaitent investir le format 24 x 36. La question finale, et logique, étant : l’implémentation de l’autofocus à détection de phase dans les Lumix S5 II et S5 II X va-t-elle suivre sur toute la gamme Lumix, y compris en Micro 4/3 ? Cela confirmerait que la marque a totalement fait sa révolution sur le marché de l’hybride. À suivre, dans le prochain épisode…

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