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Test Labo du Panasonic Lumix GX9 (12-32 mm) : un hybride abordable adapté au quotidien

31 janvier 2019
Par Romain Challand, Marielle Masounave
Test Labo du Panasonic Lumix GX9 (12-32 mm) : un hybride abordable adapté au quotidien

En résumé

Le Panasonic Lumix GX9 est un petit appareil hybride pensé pour se situer au croisement des GX8 et GX80. Il se veut donc presque aussi compact que le GX80, tout en conservant un bagage technique proche du GX8. Certains aspects de sa conception et de son ergonomie sont clivants, comme la connectique limitée, la poignée peu creusée et le grip peu épais, et ce malgré d’autres éléments bien sentis, comme le viseur électronique orientable ou la trappe poussoir pour les ports USB et HDMI. En matière de qualités d’image, le système en présence est un peu inconstant, avec des capacités de recadrage optimales qui varient selon la focale, se montrant d’ailleurs plus intéressantes au 50 mm qu’au 28 ou au 70 mm. Le niveau de restitution des détails est très correct, et les capacités vidéo de cet hybride sont pertinentes avec de la 4K sans recadrage. Boîtier abordable et grand public, le GX9 propose des fonctions plaisantes, comme le mode Photo 8K, le mode Post Focus, ou des modes noir et blanc très travaillés. Bref, un appareil (avec l’objectif associé) qui n’est pas sans défaut, mais qui se présente comme une configuration pertinente pour de la photographie de tous les jours.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Bonnes capacités de recadrage au 50 mm notamment
  • Des fonctionnalités nombreuses et intéressantes
  • Un viseur orientable qui pourra en séduire certains
  • Vidéo 4K sans recadrage
Les moins
  • Pas de prises casque ni micro
  • Sélecteur de mode de prise de vue peu accessible
  • Préhension un peu limitée (vigilance est de mise)

Notre test détaillé

Présenté en début d’année 2018, peu de temps après un intéressant G9 spécialiste de la photographie, le Lumix GX9 est un hybride petit format qui souhaite surfer sur le succès du GX80. Il est passé par notre labo pour un test complet.

Successeur des GX8 et GX80, le GX9 s’appuie sur un capteur CMOS micro 4/3 de 20,3 mégapixels associé à un processeur Venus Engine. Le GX9 possède le même obturateur électromagnétique que le GX80, permettant des déclenchements au 1/16 000s, ainsi qu’un système de stabilisation sur 5 axes Dual IS 2, et de la mise au point DFD à 0,07s basée sur 49 collimateurs AF. Le produit propose une rafale à 9 images par seconde avec suivi autofocus et la captation vidéo se fait en 4K à 25 ou 30p, ou en Full HD à 50p. On y trouve aussi un viseur électronique d’une résolution de 2,76 millions de points couvrant 100 % du champ, et à la particularité d’être inclinable à 80 degrés. Son écran affiche une diagonale de 3 pouces, est tactile et affiche 1,24 million de points. Lui aussi est inclinable jusqu’à environ 80 degrés vers le haut et 45 degrés vers le bas.

Ergonomie, design et fonctionnalités

La prise en main

En développant son Lumix GX9, Panasonic a souhaité concevoir un hybride proposant le meilleur du GX8, l’ancêtre du produit ici évoqué, et du GX80, le grand succès commercial de la marque. Cela passe par un gabarit compact, proche du GX80, et par les caractéristiques plus musclées du GX8, à commencer par son capteur Live CMOS de 20,3 mégapixels et son processeur Venus Engine.

panasonic lumix gx9

© Labo Fnac

Le GX9 possède donc des dimensions contenues de 124 x 72,1 x 46,8 mm, quand le GX80 se montre tout de même plus compact avec 122 x 70,6 x 43,9 mm. Le GX9 se montre logiquement un peu plus lourd, affichant 450 grammes sur la balance, quand le GX80 pèse 426 grammes. À titre de comparaison, le GX8 affiche un gabarit de 133,2 x 77,9 x 63,1 mm et un poids de 487 grammes. Mais si son ossature est plus généreuse, c’est aussi parce que sa prise en main y est plus travaillée, notamment grâce à une poignée plus creusée qui offre plus d’assurance en utilisation. Le GX9 propose une prise en main moins sereine, la poignée n’étant que très peu dessinée et le grip ne proposant que peu de relief.

panasonic lumix gx9

© Labo Fnac

S’il se rapproche de l’ergonomie d’un GX80, le GX9 ne jette pas tout de son prédécesseur. Il reprend notamment l’idée du viseur inclinable qui fait la particularité de cette gamme. Ce viseur électronique OLED affiche 2,76 millions de points, mais certains lui reprocheront d’être un peu étroit, même s’il se montre pratique dans certaines situations. Quant au fait qu’il soit inclinable, il faut admettre que l’utilité est toute relative, puisqu’on a tendance à plutôt utiliser l’écran, qui possède à peu près la même inclinaison (80 degrés). Cet écran LCD TFT de 7,5 cm affiche environ 1,24 millions de pixels, et est également tactile, que ce soit pour naviguer dans les menus, se balader dans la bibliothèque de photos ou faire la mise au point.

panasonic lumix gx9

© Labo Fnac

Pensé pour une utilisation à une main quand il est associé à des objectifs courts ou à focale fixe, le GX9 embarque molettes et boutons sur sa partie droite. Il est effectivement possible d’effectuer quelques réglages d’une main, d’autant qu’un repose doigt se situe au niveau du pouce. Mais il convient alors d’utiliser la sangle fournie avec le produit pour éviter toute chute. La molette de compensation d’exposition est surmontée de celle qui permet de régler le mode de prise de vue, et son utilisation n’est pas vraiment pratique puisqu’il faut avoir les doigts fins, et un peu de force aussi, vu la rigidité de la molette. Le déclencheur est caché dans la molette de réglage de la vitesse d’obturation, tandis que le bouton d’enregistrement vidéo prend place dans la touche d’allumage.

panasonic lumix gx9

© Labo Fnac

Au-dessus de l’écran, Panasonic place son sélecteur de mode AF, ainsi qu’une touche servant à déployer le flash rétractable, imbriqué sur le dessus de l’appareil. Sa puissance est toute relative, mais permet de déboucher quelques ombres au besoin. Ceux qui souhaitent adapter un plus gros flash à l’appareil pourra le faire depuis la grille porte-accessoires. Pratique également pour y glisser un microphone externe vous dites ? Raté puisque le produit n’intègre pas de prise microphone ni de prise casque. La connectique se limite d’ailleurs à une prise mini HDMI et une micro USB qui permet de recharger l’appareil. Panasonic les a toutefois placés sous une petite trappe qu’il faut presser pour ouvrir, ce qui constitue un détail ergonomique peu commun. Wi-Fi et Bluetooth sont disponibles, ce qui permettra par exemple de récupérer les clichés pris avec l’appareil sur un mobile équipé de l’application Panasonic.

panasonic lumix gx9

© Labo Fnac

Un mot de l’autonomie de cet appareil, qui est l’une des plus limitées du marché des appareils hybrides, avec 260 clichés possibles. C’est assez peu, et cela pourra rebuter certains consommateurs soucieux d’utiliser ce produit lors de journées de voyage bien chargées. Une seconde batterie glissée dans le sac à dos sera une bonne idée.

Fonctionnalités

Le mode L.Monochrome D est l’une des fonctionnalités phares de ce boîtier. Il s’agit d’un mode noir et blanc, sur lequel on peut ajouter du grain à sa guise. Il existe trois niveaux (bas, standard, élevé), mais le grain est désactivé par défaut. Il faut aller dans le même menu Style Photo que pour activer le L.Monochrome et trouver l’option sur l’écran. L’idée de Panasonic est ici de séduire un public qui apprécie l’effet rétro de l’argentique, et le constructeur ne s’est pas caché de mimer la célèbre pellicule Tri-X 400 de Kodak. C’est en tout cas une fonction facilement abordable, et qui donnera peut-être envie à certains de se remettre aussi à l’argentique.

panasonic lumix gx9

Exemple d’image avec le mode L.Monochrome D en grain standard © Romain Challand

Outre les différents filtres que l’on retrouve sur la plupart des appareils grand public, Panasonic propose d’intéressants modes, comme la Photo 4K, qui permet d’extraire une image de 8 mégapixels d’une rafale de 30 images par seconde, pratique pour les sujets en mouvement, ou le mode Post Focus, qui permet de régler la mise au point comme bon nous semble, l’appareil ayant effectué une série de clichés avec des mises au point allant du premier plan à l’infini. Il est alors possible de sauvegarder autant d’images qu’on le souhaite, avec des distances de mise au point multiples et variées.

Résolution

Le GX9 est, rappelons-le, équipé d’un capteur de 20,3 mégapixels hérité du GX8, ici associé à l’optique Lumix G Vario 12-32mm f/3,5-5,6 ASPH Mega OIS, ce qui équivaut à un 24-64 mm sur un format 24×36. Une configuration qui doit permettre à l’appareil de faire face à des situations photographiques courantes, hors gros plan. Sûrement pas assez polyvalent pour du voyage, et plus destiné à du petit reportage, de la photo de tous les jours, de nature, de paysage et de rue. Il faudra sûrement l’associer à un zoom couvrant de plus grandes distances focales pour en faire un allié de vos périples à travers le monde.

Les résultats obtenus par le système optique sur nos tests sont assez hétérogènes. Il se montre plutôt bon au 50 mm, avec un pourcentage de recadrage minimum garanti à 67 % sans perte de qualité visible, toujours dans le cadre de notre tirage 20 x 30 cm. Ceci signifie qu’il est possible de ne conserver qu’un tiers de l’image au besoin, sans dégrader la qualité. Notons d’ailleurs que le centrage et l’homogénéité sont excellents au 50 mm, c’est-à-dire que la qualité est meilleure au centre que sur les bords de l’image, mais que la différence de qualité entre ces zones n’est pas significative.

Ceci n’est par contre valable que pour le 50 mm puisque les résultats obtenus sont moins flatteurs sur les autres focales, particulièrement au 28 mm où la différence de résolution est plus importante entre les zones de bordures de l’image et le centre. La capacité de recadrage n’est que de 44 % sur cette même focale, ce qui ne permet pas de conserver plus de la moitié de l’image sans dégradation de la qualité. Au 70 mm, le recadrage est possible à 55 % environ, et l’homogénéité est bonne.

Restitution des détails

Pour évaluer la sensibilité, nous soumettons notre scène test aux appareils photo afin d’évaluer leur niveau de restitution des détails en situation. Cette scène test se compose de modules avec différentes matières, textures et couleurs, tandis que la situation choisie correspond à un niveau d’éclairement moyen (500 Lux), équivalent à celui d’un salon en lumière tamisée.

Panasonic Lumix GX9

Notre scène test, au 28 mm © Labo Fnac

Testé avec le Lumix G Vario 12-32mm f/3,5-5,6 ASPH Mega OIS, le Lumix G9 se montre plutôt homogène sur les différents modules de notre scène test, du moins au 28 mm. S’il n’égale évidemment pas le niveau de restitution d’appareils comme le Lumix G9 – l’hybride spécialiste de la photo de Panasonic -, le GX9 permet de lire le texte aisément jusqu’au corps 8, de distinguer de fins détails sur les trames de tissus ou sur les cuirs et les minéraux. Même les différents niveaux de blanc sont plutôt bien restitués.

Panasonic Lumix GX9

Le détail de la végétation (28 mm) © Labo Fnac

Panasonic Lumix GX9

La gamme de blancs (28 mm) © Labo Fnac

Cette restitution des détails est évidemment moins probante à mesure que la focale augmente, où l’on observe un peu de lissage de l’image. C’est également dû à la compensation de sensibilité de l’appareil puisque l’ouverture se fait moindre avec l’augmentation de la focale.

Qualités optiques

Le système testé ne présente pas de défauts optiques particuliers, particulièrement en matière de distorsion géométrique ou astigmatisme. Certaines situations complexes pourraient laisser apparaître quelques aberrations chromatiques, au 28 et au 50 mm notamment.

Vidéo

Concernant les compétences vidéo de l’appareil, le GX9 est capable d’enregistrement en 4K UHD (3840 x 2160 pixels) à 30 images par seconde, et il faut donc se passer de l’enregistrement à 60 images par seconde. Le bon point, c’est que cet appareil enregistre en 4K sans recadrage, ce qui n’est pas toujours le cas. Il est également possible d’enregistrer en Full HD à 60 ips.

Galerie d’images

Conclusion

Le Panasonic Lumix GX9 est un petit appareil hybride pensé pour se situer au croisement des GX8 et GX80. Il se veut donc presque aussi compact que le GX80, tout en conservant un bagage technique proche du GX8. Certains aspects de sa conception et de son ergonomie sont clivants, comme la connectique limitée, la poignée peu creusée et le grip peu épais, et ce malgré d’autres éléments bien sentis, comme le viseur électronique orientable ou la trappe poussoir pour les ports USB et HDMI. En matière de qualités d’image, le système en présence est un peu inconstant, avec des capacités de recadrage optimales qui varient selon la focale, se montrant d’ailleurs plus intéressantes au 50 mm qu’au 28 ou au 70 mm. Le niveau de restitution des détails est très correct, et les capacités vidéo de cet hybride sont pertinentes avec de la 4K sans recadrage. Boîtier abordable et grand public, le GX9 propose des fonctions plaisantes, comme le mode Photo 8K, le mode Post Focus, ou des modes noir et blanc très travaillés. Bref, un appareil (avec l’objectif associé) qui n’est pas sans défaut, mais qui se présente comme une configuration pertinente pour de la photographie de tous les jours.

Article rédigé par
Romain Challand
Romain Challand
Journaliste
Marielle Masounave
Marielle Masounave
Responsable des tests photo