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Test de Lapis x Labyrinth : Le nouveau délire de Nippon Ichi

21 mai 2019
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Lapis x Labyrinth : Le nouveau délire de Nippon Ichi

En résumé

Si, de par son concept délirant et sa frénésie assumée, Lapis x Labyrinth donne parfois presque envie de crier au génie, il faut bien admettre qu’il manque d’épaisseur pour tenir la distance. Son instantanéité et sa dimension scoring en temps limité le rapprochent davantage d’un jeu d’arcade que d’un véritable action-RPG… à parcourir forcément en solitaire puisqu’aucun multijoueur n’est de la partie.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • La touche Nippon Ichi reconnaissable entre mille
  • Un concept jubilatoire et addictif
  • L'éventail des combinaisons offertes par l'empilement des classes
  • Prise en main frénétique et instantanée
  • Un level design labyrinthique qui donne le tournis
  • L'aspect scoring très arcade qui confère un vrai sentiment d'urgence
  • Le système de récompenses cohérent avec la logique du craft
Les moins
  • Aucune proposition multijoueur
  • Scénario qui tient sur un post-it
  • L'enchaînement un peu trop « mécanique » des missions
  • Léger manque d'ergonomie des menus de customisation
  • Jeu en anglais uniquement

Notre test détaillé

Ayant forgé son renom grâce au succès de son RPG tactique anticonformiste Disgaea, le studio Nippon Ichi Software est de ceux que l’on ne présente plus. Le retrouver aujourd’hui sur Switch (et PS4) par l’intermédiaire d’un action-RPG aussi survolté que peut l’être Lapis x Labyrinth nous rassure quant à sa capacité à nous surprendre, encore et toujours !
(Ce test a été réalisé sur Nintendo Switch.)

Jetez un œil aux visuels qui accompagnent cet article et essayez d’imaginer une seconde à quoi peut ressembler une partie de Lapis x Labyrinth. Vous le devinez sans doute, l’action se déroule dans le chaos le plus total et l’écran est parfois littéralement noyé d’éléments graphiques difficilement identifiables ! Rassurez-vous, le joueur sait exactement ce qu’il fait, toute la magie du studio Nippon Ichi étant justement de parvenir à rendre démentiel un concept pourtant extrêmement limpide à la base.

Lapis x Labyrinth

Mon précieux !

L’objectif de Lapis x Labyrinth est le même que celui de n’importe quelle chasse au trésor. Le joueur se retrouve lâché dans un univers de fantasy menant à différents donjons truffés de pierres précieuses et sa soif de richesse doit le conduire à prendre tous les risques pour amasser un maximum de trésors. S’il doit choisir un avatar en début de partie, c’est en compagnie de trois autres aventuriers recrutés au village qu’il s’aventurera dans les entrailles des donjons. Mais attention, c’est le joueur lui-même qui contrôlera l’ensemble des membres de son équipe. Nippon Ichi oblige, les classes de personnages sortent des sentiers battus pour nous permettre de jongler entre les jobs de chasseur, nécromancien, sorcière, défenseur, artilleur, destructeur, nonne, avec en prime une domestique armée d’une poêle à frire ! Sachant qu’il est possible de jongler à la volée entre ces différents héros pour changer de leader selon les besoins, on imagine facilement l’éventail des possibilités que le système ouvre en termes de combinaisons.

Lapis x Labyrinth

La tour de Pise

Tout cela serait évidemment bien trop conventionnel sans une trouvaille typique du développeur : l’empilement des quatre héros au-dessus desquels trône un coffre faisant office de caisse enregistreuse ! Pas question pour les membres de notre équipe de se suivre à la queue leu leu dans les étages des donjons, ils doivent s’empiler les uns sur les autres et frapper en même temps sur le crâne des ennemis pour faire des ravages en multipliant ainsi par quatre les dégâts infligés à leurs infortunés adversaires. Dans les faits, cette particularité n’a pas vraiment de conséquences problématiques sur le déroulement du jeu puisque la pile garde son équilibre en toutes circonstances. En revanche, le joueur doit veiller à récupérer les héros éjectés hors de la pile afin de conserver le plus longtemps possible l’intégralité des unités qui composent son édifice mobile. En changeant de leader, il devient possible de s’adapter facilement à la configuration des donjons pour exploiter les points faibles des ennemis en choisissant au moment opportun le personnage équipé des armes les plus appropriées.

Lapis x Labyrinth

La mort aux trousses

Présenté ainsi, le concept de Lapis x Labyrinth pourrait donner une impression de complexité qui ne reflète absolument pas le caractère intuitif et frénétique des parties. Avant d’être astucieux, le concept se veut surtout instantané, dans le sens où la prise de tête est aux abonnés absents tant le gameplay se veut avant tout jouissif. Même si l’on dispose d’attaques spéciales propres à chaque classe de héros et que l’on peut envoyer ses partenaires au loin pour utiliser leurs techniques à distance, la prise en main s’avère d’une simplicité enfantine. Lorgnant davantage vers le jeu d’arcade où les réflexes priment sur la réflexion, Lapis x Labyrinth s’apparente à une véritable course contre la montre où l’on fonce à toute allure dans les niveaux en quête d’une sortie avant la fin du chrono, de peur de voir la mort se manifester en personne et couper court à notre aventure. L’efficacité du titre réside alors surtout dans la conception labyrinthique des environnements, aucune carte n’étant là pour nous permettre de nous orienter dans des stages qui donnent rapidement le tournis.

Lapis x Labyrinth

Folie furieuse

Même basé sur une formule fatalement répétitive, Lapis x Labyrinth possède ce quelque chose qui donne constamment envie d’y retourner, ne serait-ce que pour tester cet équipement fraîchement amélioré à l’aide des matériaux collectés ou ces artefacts que l’on récupère à l’issue de chaque session d’exploration. Et tant pis si les menus old school manquent un peu d’ergonomie. Assumant sans complexe sa dimension scoring prononcée, le titre nous pousse à nous surpasser afin de faire exploser les résultats de fin de niveau pour débloquer les meilleures récompenses. Dès lors, tout est prétexte à abuser du mode Fever qui fait cracher aux ennemis des geysers de pierres précieuses envahissant littéralement l’écran durant une poignée de secondes !

Lapis x Labyrinth

Sous des airs complètement aliéné, Lapis x Labyrinth est un gigantesque défouloir totalement maîtrisé et donc passionnant à jouer, mais le déroulement du jeu aurait nettement gagné à s’affranchir de sa trop grande linéarité. Les quêtes se débloquent en effet de manière beaucoup trop mécanique sans offrir d’autre alternative que d’enchaîner les défis les uns après les autres dans des décors qui ne se renouvellent qu’une fois l’ensemble des défis de chaque région complété. Pour cette raison, l’intérêt du titre s’essouffle d’autant plus rapidement qu’il ne comporte aucune proposition multijoueur. Vous voilà avertis !

Conclusion

Si, de par son concept délirant et sa frénésie assumée, Lapis x Labyrinth donne parfois presque envie de crier au génie, il faut bien admettre qu’il manque d’épaisseur pour tenir la distance. Son instantanéité et sa dimension scoring en temps limité le rapprochent davantage d’un jeu d’arcade que d’un véritable action-RPG… à parcourir forcément en solitaire puisqu’aucun multijoueur n’est de la partie.

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