En résumé
Super Smash Bros. a toujours su déchaîner les passions mais la série semble atteindre ici un point culminant en offrant une réponse réfléchie pour satisfaire l’ensemble du public. Que l’on soit plutôt solo ou multi, la densité des challenges contenus dans cet opus ne peut qu’estomaquer. Le plus difficile étant de savoir quand on parviendra à décrocher.
Note technique
Les plus et les moins
- Un best of prestigieux en matière de personnages et de variantes de jeu
- Du solide concernant la partie aventure et sa dimension fan service
- Des boss et défis propres à chaque héros en mode Classique
- Le renouvellement constant des attributs grâce aux Esprits à collectionner
- Une bande-son monstrueuse incluant de nombreux remix inédits
- Le nouveau système de bascule entre les arènes en mode Smash
- Difficulté ajustable qui récompense largement la prise de risque
- Durée de vie imposante, rythmée par l'obtention ininterrompue de récompenses
- Le déblocage des personnages : simple, mais long et aléatoire
- Des handicaps qui se contournent un peu trop facilement grâce aux Esprits
- Le mode aventure n'est pas scénarisé et on regrette les cinématiques de Brawl
- Une formule qui n'évolue pas autant que certains le souhaiteraient
Notre test détaillé
Comme si la Switch ne s’était pas déjà suffisamment infiltrée telle un cheval de Troie dans nos foyers, Super Smash Bros. Ultimate enfonce le clou avec la promesse de réunir tout le monde, sans exception, autour de la console.
Il va falloir se montrer concis pour faire ne serait-ce qu’un tour d’horizon approximatif des ambitions affichées par le dernier né de la série Super Smash Bros ! Avec ses 74 personnages sur la ligne de départ, sa centaine d’arènes, ses 800 musiques, ses modes de jeu en pagaille et sa kyrielle de bonus en tout genre à débloquer, le titre revêt des allures de boîte de pandore à ne pas mettre entre toutes les mains. Car l’ouvrir, c’est irrémédiablement s’exposer à une plongée longue durée dans les abysses du pugilat débridé signé Nintendo. Et quand on sait que la note d’intention de ce nouveau volet était de ne laisser personne sur le carreau, on peut s’attendre à une réunion de famille dont on se souviendra longtemps.
Chacun sa croix
Par quel bout doit-on prendre un serpent de mer aussi monstrueux pour en proposer une description suffisamment évocatrice ? Lorsque le coffre à jouets déborde littéralement de surprises et d’occasions de se divertir, l’individu normalement constitué optera généralement pour des valeurs sûres. À moins d’être cerné de volontaires prêts à se saisir de la manette pour une découverte conviviale du titre, le joueur solo reprendra logiquement d’abord ses marques en mode Classique en notant au passage que ce dernier se révèle parfaitement jouable en duo. Au programme : huit étapes successives dans le niveau de difficulté de son choix pour ré-assimiler les mécaniques de la série sous les traits de l’un des 74 combattants à débloquer sur la totalité du soft. Une tâche de longue haleine qui contourne intelligemment l’écueil de la répétitivité en remaniant ses enjeux en fonction du personnage incarné. Chaque protagoniste y affrontera ainsi ses boss dédiés et y relèvera des défis propres à son univers. À intervalles réguliers, nous sera donnée l’occasion de défier en duel les figures prestigieuses de la série afin de les rallier dans notre camp.
La Lueur du Monde
Un recrutement qui s’effectue dans une logique de collectionnite très différente de celle intervenant dans le nouveau mode Aventure. Baptisé « La Lueur du Monde », ce dernier s’apparente à une immense campagne dans laquelle les combattants ayant basculé du côté obscur doivent être secourus un par un. Parfait prétexte à une quantité astronomique de batailles dont le challenge s’adapte encore une fois à nos envies ! Si l’objectif principal est bien d’atteindre le repaire de Kilaire en ralliant à soi un maximum de héros tombés sous son emprise, cela implique surtout de surmonter des barrages de nature diverse qui nous obligent à collectionner des Esprits pour bénéficier de leurs capacités. Utilisables aussi bien sur la carte du monde que lors des joutes, ces talents renouvellent en permanence les spécificités de notre équipe qui ne se limite plus au seul combattant que l’on contrôle, mais à l’ensemble des Esprits qui lui sont assignés.
Compte tenu du nombre hallucinant d’Esprits primaires et de soutiens inspirés de franchises connues incorporés dans le jeu, on entrevoit assez vite le potentiel phénoménal de cette mécanique qui permet de déjouer – peut-être un peu trop facilement – les handicaps imposés dans le cadre des duels. La recherche automatique d’Esprits adaptés au challenge à venir évite en tout cas que l’on ne se noie dans une quantité trop vaste de choix en mettant en évidence les facultés les mieux appropriées. Très utile lorsqu’il s’agit de contourner des malus tels que l’inversion des commandes ou de la zone de combat tout en nous permettant de prendre l’avantage dans la roue de complémentarité des types qui caractérise chacun de ces Esprits. De manière plus poussée, l’entraînement dans les dojos pourra aussi considérablement changer la donne en redéfinissant le style de l’ensemble des cartes d’Esprits et donc influer sur les aptitudes de nos personnages. Quant à l’arbre de talents, il est là pour renforcer la spécialisation des protagonistes selon les préférences du joueur.
Seule ombre au tableau, la mise en situation ne passe pas par des cinématiques aussi délirantes que dans le mode Emissaire Subspatial de l’épisode Brawl et le scénario est aux abonnés absents. Malgré tout, la volonté de jouer sur l’aspect cross-over improbable reste fortement perceptible et confère une atmosphère inimitable à cet opus. On ne se lasse pas de ces associations farfelues imaginées entre les ennemis et les combattants censés les représenter, en jouant notamment sur les formes, les tailles et les coloris pour suggérer des points communs capillotractés !
Toujours plus généreux
Avec sa centaine d’arènes destructibles proposées en trois variantes chacune, ses aléas déstabilisants et ses situations qui ne répètent jamais, la formule Smash Bros. trouve ici un équilibre d’autant plus saisissant que viennent s’y greffer nombre de subtilités intéressantes. La possibilité, pour le joueur et ses opposants, d’équiper les combattants d’Esprits permet par exemple de débuter les matchs avec des armes ou des objets en main, sans compter les modifications affectant la physique des protagonistes. Facultative, la jauge de Smash Final offre une alternative bienvenue au déclenchement habituel du pouvoir spécial de chaque combattant. Surtout, le nouveau système de bascule entre les arènes, proposé dans les options du mode Smash, vient modifier complètement l’environnement après un délai aléatoire. Enfin, en marge des invocations qui permettent de sacrifier plusieurs Esprits mineurs pour en débloquer de nouveaux, le tableau des Esprits qui se renouvelle en continu est un bon moyen de compléter sa collection efficacement.
Disposant de nombreuses variantes de matchs et de tournois, Super Smash Bros. Ultimate ne manque certes pas d’atouts pour répondre aux exigences des fans. Et si le titre se veut résolument accessible à travers sa difficulté paramétrable, il récompense systématiquement la prise de risque. Une bonne raison de tester ses limites avant de se lancer en ligne, du moins après le déploiement du patch censé résoudre les soucis rencontrés actuellement online.
Conclusion
Super Smash Bros. a toujours su déchaîner les passions mais la série semble atteindre ici un point culminant en offrant une réponse réfléchie pour satisfaire l’ensemble du public. Que l’on soit plutôt solo ou multi, la densité des challenges contenus dans cet opus ne peut qu’estomaquer. Le plus difficile étant de savoir quand on parviendra à décrocher.