En résumé
Ce nouveau chaînon de la franchise la plus représentative du RPG japonais ne prétend pas évangéliser ceux qui y seraient encore hermétiques, mais il captivera immanquablement tous les autres. L’enchantement qui se dégage de cette aventure aux allures de conte de fées fait de Dragon Quest XI un passage obligé pour les passionnés.
Note technique
Les plus et les moins
- L'immersion immédiate dans un RPG qui ne renie pas son héritage passé
- Une version occidentale enrichie de plusieurs éléments exclusifs
- Une D.A. qui fait réellement des merveilles
- Tous les membres de l'équipe sont charismatiques et intéressants à jouer
- L'intégration de fonctionnalités qui démarquent cet opus de ses aînés
- Une aventure qui adopte plusieurs orientations différentes au fil de son avancée
- Traduction française vraiment impeccable
- La durée de vie impressionnante et les quêtes post-game
- Possibilité d'ajouter des contraintes précises pour augmenter la difficulté globale
- Le doublage anglais est-il réellement un plus ?
- La structure du monde du jeu, résolument à l'ancienne
- Sans doute pas la meilleure OST signée par Kôichi Sugiyama
- L'éviction de la version 3DS pourtant si complémentaire
Notre test détaillé
Avec plus d’un an de retard sur sa sortie japonaise, la fresque rôliste la plus emblématique des studios Square Enix nous dévoile enfin son visage lifté tout spécialement pour plaire au public occidental. À choisir, nous aurions largement préféré que l’éditeur oublie la question du doublage anglais pour assurer la distribution de la version 3DS de Dragon Quest XI, mais les voies du marketing en ont décidé autrement.
(Ce test a été réalisé sur PlayStation 4.)
Peut-être vous en moquez-vous totalement, mais il serait dommage d’oublier que la plus grande singularité de Dragon Quest XI au moment de sa sortie était de se décliner en deux versions bien distinctes. Si la mouture PS4 correspondait, à peu de choses près, à celle qui nous parvient aujourd’hui en version française, l’épisode 3DS versait davantage dans l’originalité en offrant la même aventure sous le prisme d’une réalisation old school irrésistible. Non seulement il était possible de mener à bien toute la quête en 2D avec une structure résolument dans l’esprit des premiers volets de la série, mais le jeu offrait même sa propre transposition en 3D pour une redécouverte plus moderne de l’aventure. À elle seule, la déclinaison 3DS proposait en somme deux façons très complémentaires de profiter de Dragon Quest XI sans avoir à rougir de son homologue PS4. Par conséquent, si l’on ne devait avoir qu’un seul regret au sujet de la sortie occidentale de ce onzième opus, ce serait évidemment l’absence de cette version-là.
Pour ou contre le doublage ?
Décidément convaincus que les joueurs occidentaux n’ont pas les mêmes exigences que les autres, les responsables de la localisation de Dragon Quest XI se sont donné un an pour modifier ce qui devait l’être afin de permettre au public étranger d’apprécier au mieux la découverte de cet épisode. Ainsi, là où la version japonaise se la jouait résolument rétro en ne proposant aucune forme de doublage, sa déclinaison occidentale s’agrémente de voix anglaises dont chacun sera juge de la pertinence. Si les plus jeunes peuvent sans doute y voir une amélioration utile, les puristes ne comprendront probablement pas l’intérêt de voir ainsi greffé un doublage à un jeu qui n’en proposait pas à la base, qui plus est en anglais uniquement. Nous n’irons pas jusqu’à y voir un défaut, mais sachez qu’il est possible de désactiver ces voix en les réduisant à zéro dans les paramètres afin de retrouver les conditions de la sortie d’origine. Le travail fourni par les responsables de la traduction française reste cependant remarquable compte tenu de la quantité massive de textes qui intervient sur l’ensemble de l’aventure.
Challenge draconien en option
Ses autres éléments distinctifs, la version occidentale de Dragon Quest XI nous les présente tout d’abord sous la forme d’un challenge accru via l’ajout d’une « quête draconienne » disponible seulement au moment de la saisie du nom, lors de la création d’une nouvelle partie. Il s’agit pour le joueur de s’imposer volontairement des contraintes précises dans le but de hausser certains aspects spécifiques de l’aventure : impossibilité de fuir, de faire des achats, de porter des armures, ou encore réduire l’expérience acquise ou augmenter le niveau des ennemis… Il est même possible de cumuler plusieurs handicaps ou de les désactiver en cas de problème. On ne peut en revanche pas les réactiver par la suite. Autant dire que cela concernera surtout les vétérans motivés à l’idée de refaire le jeu dans des conditions plus délicates, ce que l’on déconseillera évidemment dans le cadre d’une première partie. Surtout que la liste de ces malus s’affiche en permanence à l’écran tout au long de la partie, ce qui nuit grandement à sa lisibilité.
Créatures « shiny »
Pour le reste, il s’agit surtout d’optimisations pratiques concernant le contrôle de la caméra, l’interface plus visuelle des menus et la possibilité inédite de courir dans les environnements extérieurs. Il faut savoir que la structure du monde de Dragon Quest XI reste ancrée dans les racines de la série et ne s’aventure pas vraiment sur les terres de l’open world (ou monde ouvert pour les intimes). Les contrées sont ainsi découpées en de multiples zones reliées entre elles de différentes manières, et il est généralement possible de les parcourir à cheval pour gagner du temps en esquivant les monstres qui se baladent sur le terrain. Le fait que les ennemis soient visibles permet d’ailleurs de débusquer des adversaires brillants qui sont susceptibles de devenir des montures improvisées ! Ce onzième volet permet ainsi de voyager dans la peau de ces créatures insolites en exploitant leurs capacités physiques pour atteindre des endroits inaccessibles autrement. Grimper aux murs ou faire des bonds de six mètres contribuera à rendre l’exploration plus originale qu’en temps normal, tout en incitant à la fouille méthodique de chaque petite zone du continent.
La relance des objectifs
Tel un conte de fées à grande échelle, l’histoire de Dragon Quest XI nous rappelle que la saga sait toujours aussi bien se distinguer par la candeur de sa narration et ses moments plus épiques qui font basculer l’aventure vers des enjeux plus dramatiques. La grande force de cet épisode est d’ailleurs de parvenir à renouveler les types d’objectifs qu’il propose lorsqu’on franchit certains caps importants du scénario. L’enchaînement de quêtes indépendantes aux allures de petites fables laisse alors la place à une partie plus libre sur les traces d’orbes disséminés aux quatre coins du monde, avant que le tout ne prenne brutalement une orientation plus inattendue. En résumé, le titre trouve régulièrement les moyens de relancer notre façon d’appréhender l’aventure sans générer une quelconque lassitude malgré l’ampleur de la quête principale. Bien que très classique, le système de combat profite quant à lui autant de la diversité des compétences à développer que, des techniques combinées qu’il est possible de déclencher lorsque notre équipe franchit le stade de « l’hypertonicité ». Magistral et enchanteur d’un bout à l’autre, le titre brille par sa durée de vie impressionnante, digne des plus grands volets de la série et par la générosité de son contenu post-game.
Conclusion
Ce nouveau chaînon de la franchise la plus représentative du RPG japonais ne prétend pas évangéliser ceux qui y seraient encore hermétiques, mais il captivera immanquablement tous les autres. L’enchantement qui se dégage de cette aventure aux allures de conte de fées fait de Dragon Quest XI un passage obligé pour les passionnés.