Prise en main

Prise en main de l’Asus ROG Strix Scar 18 : puissance à gogo et très grand format

24 mars 2023
Par Nathan Le Gohlisse
Prise en main de l’Asus ROG Strix Scar 18 : puissance à gogo et très grand format
©Asus

Comme plusieurs de ses concurrents, Asus adopte le format 18 pouces sur son nouveau ROG Strix Scar 18. Avec ce modèle XXL, le constructeur taïwanais passe également aux derniers composants mobiles hautes performances d’Intel et Nvidia pour développer des performances proprement ébouriffantes. Mais l’ensemble n’est pas parfait pour autant. Explications.

En résumé

L’Asus Strix Scar 18 est un PC portable gamer dont les performances feront certainement office de nouveau mètre étalon sur le marché, au moins pour quelque temps. L’appareil souffre néanmoins d’un tarif prohibitif, comme beaucoup de ses concurrents, et n’en propose peut-être pas assez pour son prix en dehors du duo CPU/GPU surpuissant qui l’anime. On regrette par exemple l’absence d’écran Mini-LED sur ce modèle (pourtant présent sur sa variante de 16 pouces) ou encore qu’Asus n’ait pas jugé bon d’ajouter quelques fioritures attendues en 2023 à ce niveau de prix, comme un clavier mécanique ou un système d’identification biométrique.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Des performances CPU et GPU stratosphériques
  • Le grand écran 18 pouces
  • Encombrement « raisonnable » pour le format
  • Des LEDs RGB dans tous les sens (si vous aimez ça)
  • Système de dissipation plutôt efficace
Les moins
  • L’écran non Mini-LED (contrairement au Scar 16)
  • Le bruit des trois ventilateurs
  • Pas de clavier mécanique
  • Trop de plastiques pour du haut de gamme

Notre prise en main détaillée

Lors du CES, en janvier dernier, Intel et Nvidia dévoilaient l’un comme l’autre leurs nouveaux composants mobiles hautes performances, rapidement adoptés par les fabricants de PC portables gaming. Parmi les modèles lancés dans la foulée, l’Asus ROG Strix Scar 18 combine justement les derniers processeurs Intel « Raptor Lake » HX aux surpuissants GPUs Nvidia GeForce RTX 4000 « Ada Lovelace ». L’idée ? Atteindre un niveau de puissance rarement vu sur laptop. Mais que vaut vraiment ce nouveau mastodonte de 18 pouces dans le feu de l’action ? Voici quelques éléments de réponse, en attendant un test complet du Labo.

Prise en main réalisée sur un ROG Strix Scar 18 prêté par Asus France, équipé d’un Core i9-13980HX, de 32 Go de RAM (DDR5), d’une GeForce RTX 4080 12 Go (175W) et de 1 To de stockage SSD.

Test Asus ROG Strix Scar 18
©l'Éclaireur Fnac

Design et ergonomie

Grand, certes, mais un peu moins encombrant qu’on l’aurait pensé (39,9×29,4×3,08 cm pour 3,1 kg), le Scar 18 est un appareil aux finitions sérieuses qui reprend le design agressif, très typé « gamer », que l’on connaît depuis longtemps sur la gamme ROG. Asus fait une nouvelle fois de son mieux pour intégrer un maximum d’effets RGB à son produit… quitte à lui donner des airs de sapins de Noël et à déplaire aux amateurs de sobriété. Le Scar mise d’ailleurs sur des effets de transparence plus ou moins bienvenus, selon les goûts de chacun, et adopte ce faisant un châssis en plastique qui ne lui donne pas une allure particulièrement haut de gamme.

Test Asus ROG Strix Scar 18
©l'Éclaireur Fnac

L’appareil compense avec un large éventail de connectiques (USB-A 3.2 Gen 2, USB-C Thunderbolt 4, HDMI 2.1…) réparties sur ses flancs et profite d’un grand clavier plutôt silencieux et confortable, orné d’un pavé numérique fort bienvenu. Sous ce clavier, Asus loge également un pavé tactile efficace (à défaut d’être parfait, il s’enfonce par exemple un peu trop sur le bas) aux dimensions généreuses.

Test Asus ROG Strix Scar 18
©l'Éclaireur Fnac

On regrette par contre qu’à ce niveau de prix, et contrairement à ses concurrents, le Scar 18 n’embarque pas de clavier mécanique low profile. Adopté par certains modèles Alienware ou encore MSI, ce type de clavier apporte un vrai plus en jeu au quotidien, avec un rendu proche de ce que l’on trouve sur un clavier mécanique de bureau.

Plus accessoirement, nous aurions aussi aimé qu’une inclinaison plus importante de l’écran vers l’arrière soit possible. En l’état, on ne va pas beaucoup plus loin que les 90 degrés, ce qui se montre parfois gênant quand on aime varier un peu les positions de travail ou de jeu.

Test Asus ROG Strix Scar 18
©l'Éclaireur Fnac

Dernière pierre d’achoppement : l’absence problématique de tout système d’identification biométrique. Comprenez qu’ici, il faudra se connecter à la main, et surtout à l’ancienne, puisqu’Asus a choisi de ne pas installer de lecteur d’empreintes digitales sur son PC. La webcam, limitée à une définition 720p pauvrette, ne dispose pas non plus des capteurs permettant la reconnaissance faciale via Windows Hello. Sur un produit lancé à partir de 4 000 euros, cela fait mauvais effet.

L’écran

Contrairement à son petit frère de 16 pouces, le Strix Scar 18 ne profite pas de la technologie d’affichage Mini-LED pour son écran. C’est dommage, mais pas trop handicapant : la qualité d’image offerte par l’appareil reste en effet de très bon niveau. Pour ce modèle, Asus adopte en effet une dalle IPS d’excellente facture… tout du moins à l’œil nu. Les mesures de notre Labo nous en diront plus sur les capacités techniques de cet écran, mais nous n’avons pas été malheureux en sa compagnie, loin de là.

Test Asus ROG Strix Scar 18
©l'Éclaireur Fnac

Dans le détail, notre exemplaire de prêt était équipé d’une dalle de 18 pouces au format 16:10. Ce dernier offre plus d’espace d’affichage vertical et donc un plus grand confort au quotidien, tout particulièrement en bureautique ou pour naviguer sur le Web. Autre atout : la définition QHD+ (2 560 par 1 600 pixels), qui propose une bonne densité de pixels malgré la grande diagonale de l’écran, et ce, sans pour autant être aussi gourmande que l’Ultra HD+ en jeu.

L’écran du Scar 18 peut aussi compter sur un taux de rafraîchissement de 240 Hz et sur un temps de réponse de 3 ms. Nous sommes ici sur une prestation tout à fait convaincante en jeu, particulièrement sur les titres multijoueurs. Asus annonce pour le reste une prise en charge à 100% du spectre de couleurs DCI-P3. Sur le plan colorimétrique, la dalle LCD IPS du Scar 18 semble d’ailleurs au point, même s’il faudra attendre les résultats du Labo pour en avoir le cœur net.

Test Asus ROG Strix Scar 18
©l'Éclaireur Fnac

De manière générale, et à première vue, l’écran proposé par Asus offre une qualité d’image tout à fait convaincante au quotidien comme en jeu, avec une excellente lisibilité, renforcée par une luminosité maximale suffisante dans la majorité des cas. Seul regret : le contraste. S’il paraît honnête pour une dalle IPS, il n’égale pas du tout l’expérience offerte en la matière par les panneaux Mini-LED installés sur les différentes configurations du Strix Scar 16. Sur ce point, son grand frère de 18 pouces qui nous intéresse présentement est donc moins bien loti.

Performances et rapidité

Comme évoqué plus haut, notre exemplaire de prêt était équipé d’un processeur Intel Core i9-13980HX (24 cœurs/32 threads, cadencés à un maximum de 5,60 GHz en boost), de 32 Go de RAM (DDR5) et d’une carte graphique dédiée Nvidia GeForce RTX 4080 12 Go (175 W de TGP, dont 25 W via la technologie Dynamic Boost). Le Strix Scar 18 peut toutefois adopter jusqu’à une RTX 4090 côté GPU… mais pour un prix qui s’envole alors bien au-delà des 4 000 euros.

Quoi qu’il en soit, notre configuration de test était monstrueusement performante. Le nouveau fer de lance d’Asus ne tremble en effet devant rien actuellement, avec une puissance de feu suffisante pour animer les jeux les plus gourmands du moment dans les meilleures conditions, y compris avec les réglages graphiques les plus élevés. Preuve en est avec Cyberpunk 2077, qui cumulait plus de 100 FPS en benchmark avec le preset Ray tracing Ultra (le plus élevé disponible) et en définition QHD+.

Test Asus ROG Strix Scar 18
©l'Éclaireur Fnac

Une performance d’autant plus sidérante que le DLSS 3.0 (qui permet de booster la fluidité en ajoutant artificiellement des images produites à l’aide de l’IA intégrée aux dernières RTX 4000) n’était pas activé pour cet essai. Sur Dying Light 2, dans les mêmes conditions, le constat est peu ou prou de même nature, avec une fluidité solidement installée à plus de 90 FPS cette fois.

En d’autres termes, les performances développées par le Strix Scar ont rarement été atteintes jusqu’à présent sur PC portable gaming. Un bilan dû à l’efficacité de la nouvelle RTX 4080 mobile, mais aussi à celle de l’Intel Core i9-13980HX. Ce dernier prend désormais les traits du processeur mobile le plus véloce du marché à date… Tout du moins sur secteur, car sur batterie ses performances s’érodent très vite. Sur le plan de l’efficacité énergétique, Apple et ses processeurs ARM « Apple Silicon » conservent donc une sacrée longueur d’avance. Leur niveau de performance reste pour rappel identique sur secteur comme sur batterie.

Côté dissipation, notre Strix Scar 18 s’appuie sur un total de trois ventilateurs, comme de nombreux modèles du marché à l’heure actuelle. Globalement efficaces, ces trois moulins empêchent la chaleur d’être gênante au toucher… mais ils sont par contre insuffisants pour réduire autant qu’on l’aimerait la chauffe du processeur. Le bruit en utilisation intensive, par ailleurs, se montre vite pénible, mais heureusement un peu moins que sur certains modèles concurrents comme le nouveau MSI GT77 Titan.

Autonomie

Les PC portables gaming sont souvent très mauvais sur le plan de l’autonomie et, sur ce point, le Strix Scar 18 est effectivement assez lamentable d’après nos premières mesures à l’aide d’outils non standardisés, et qui devront être confirmées par celles plus poussées du Labo.

Test Asus ROG Strix Scar 18
©l'Éclaireur Fnac

En lecture vidéo, l’appareil ne va jamais tellement au-delà des 2 heures sur batterie, tandis qu’on atteint parfois le cap des 3 heures dans le cadre d’une utilisation plus variée de l’appareil – en tout cas à condition de faire attention aux réglages appliqués.

La batterie de 90 W installée à bord de l’engin se recharge pour le reste en un peu moins de 1 heure 30 minutes grâce au bloc secteur de 330 W fourni.

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Article rédigé par
Nathan Le Gohlisse
Nathan Le Gohlisse
Journaliste
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