En résumé
Sans jamais s’éloigner des fondamentaux de la franchise et en dépit de certaines redites avec les épisodes inspirés de la licence Marvel, LEGO Les Indestructibles exploite suffisamment bien le matériau des films pour faire bonne figure. Ce n’est certes pas cette fois que la formule réussira à se réinventer, mais son accessibilité et sa convivialité devraient encore faire mouche auprès du grand public.
Note technique
Les plus et les moins
- Les deux films des Indestructibles revisités
- Les « Super » qui se prêtent bien aux routines des jeux LEGO
- Un gameplay qui met davantage l'accent sur l'entraide
- Une recrudescence d'indices vocaux plutôt bienvenue
- D'innombrables missions en open world, en marge de l'aventure
- Expérience de jeu accessible et conviviale
- Une formule qui n'évolue quasiment plus
- Des nouveautés de gameplay fonctionnelles, mais anecdotiques
- Réalisation à la traîne par rapport aux standards du moment
- D'éternels soucis de lisibilité en écran partagé
- Toujours aucune notion de challenge
Notre test détaillé
S’alignant depuis toujours sur les grandes tendances ciné du moment, la franchise LEGO anticipe la sortie du nouveau long-métrage d’animation Pixar avec un épisode retraçant les péripéties mouvementées des Indestructibles.
(Ce test a été réalisé sur PlayStation 4.)
Quatorze ans séparent les deux films réalisés par Brad Bird (à qui l’on doit aussi le savoureux Ratatouille), le lancement du premier opus des Indestructibles nous ramenant tout de même à l’année 2004 ! Il fallait donc bien un jeu LEGO pour marquer le coup… Actu oblige, c’est l’histoire des Indestructibles 2 qui sert de hors-d’œuvre au menu du jeu vidéo, les moments forts du premier long-métrage étant traités seulement dans la seconde moitié du titre. À l’instar des précédentes productions LEGO, le scénario se voit allègrement revisité dans le but d’accorder un maximum de place aux séquences d’action, humour et second degré étant l’apanage des nombreuses cut-scenes entièrement doublées en français.
La famille avant tout
Partagés entre leurs préoccupations familiales et leurs devoirs de justiciers, monsieur et madame Parr n’ont clairement pas un quotidien ordinaire. Chez les « Super », on les connaît mieux sous leurs pseudonymes de Monsieur Indestructible et d’Elastigirl, alliance imparable de la force brute et de la flexibilité. Manifestement héréditaires, leurs dons de super-héros se sont logiquement propagés à l’ensemble de leur descendance : un fils imbattable à la course, une fille invisible aux talents psychiques et un petit dernier métamorphe au potentiel démesuré. Tout cela, le jeu vidéo le reprend à son compte dans le but de truffer chaque mission d’une multitude de petits casse-têtes à résoudre, seul ou en compagnie d’un ami.
Dans la veine des précédents jeux de la série, la quasi-totalité des décors étant composée de briques LEGO, les environnements se veulent largement destructibles. Casser pour mieux reconstruire, tel est le credo de cette franchise qui, à défaut de se réinventer, fait toujours montre d’efficacité auprès des plus jeunes. Ces derniers devraient d’ailleurs lui pardonner assez facilement sa réalisation à la traîne en comparaison des standards du moment, pour louer plutôt sa convivialité et sa grande accessibilité. Comme toujours, la notion de challenge n’existe pas vraiment dans ce genre de titres où l’on peut mourir des dizaines de fois sans être réellement pénalisé, l’idée étant de pousser les joueurs à mettre leurs talents en commun pour surmonter ensemble une situation donnée.
Risque zéro
Autrement dit, même si la formule LEGO n’évolue quasiment plus, il faut bien admettre que l’univers des Indestructibles se prête plutôt bien à ses routines de gameplay désormais bien connues du plus grand nombre. En dehors des membres de la famille Parr, le titre renferme en effet plusieurs dizaines de personnages jouables à débloquer via les sachets surprises, chacun se démarquant par de nouvelles capacités qui invitent le joueur à parcourir les niveaux différemment. Le jeu semble en revanche avoir du mal à se démarquer véritablement des épisodes de LEGO Marvel qui s’appuyaient déjà sur une grande variété de super-pouvoirs que l’on retrouve parfois à l’identique dans LEGO Les Indestructibles. Les habitués de la série risquent donc d’avoir un sentiment de déjà-vu en parcourant ce nouvel opus, même si le gameplay s’efforce ici de mettre davantage l’accent sur la coopération.
Faut-il rappeler que la franchise se veut tout particulièrement recommandée pour des sessions de jeu à deux joueurs, et ce en dépit d’éternels soucis de lisibilité en écran partagé ? C’est d’autant plus vrai ici que la résolution de certaines énigmes repose justement sur la complémentarité des pouvoirs entre plusieurs personnages, incitant le binôme à s’entraider pour surmonter toutes les difficultés qui jalonnent l’aventure. La fille aînée de la fratrie pourra par exemple accueillir n’importe quel allié dans sa bulle psychique afin de le protéger, tandis que ce dernier lui fera profiter de ses propres facultés. Tout ceci fonctionne bien évidemment aussi en solo, mais l’expérience perd alors une grande partie de son charme, le joueur devant contrôler en alternance l’ensemble des membres du groupe actif. On reste tout de même mitigé quant à la pertinence des nouvelles mécaniques relatives au déclenchement des super-attaques, uniquement basées sur les combos, ainsi que sur la collecte de briques spéciales débouchant sur une technique combinée peu inspirée. Fonctionnel, mais sans doute un peu trop basique pour interpeller.
Spoiler inside
Si l’on a souvent pu reprocher à la franchise son manque de clarté ou de logique dans la résolution de certaines situations potentiellement bloquantes, il semble que l’équipe de TT Games ait cette fois bien compris le message, puisqu’une solution a été trouvée pour y remédier. Dans LEGO Les Indestructibles, les protagonistes présents à l’écran se montrent particulièrement volubiles et communiquent entre eux dans le but détourné de nous mettre sur la voie. De manière indirecte, le jeu s’efforce ainsi d’inclure un certain nombre d’indices précieux qui suffisent désormais à nous débloquer en cas d’incompréhension. Si l’idée nous paraît plutôt judicieuse, certains trouveront peut-être qu’elle facilite un peu trop le déroulement du titre en pré-mâchant systématiquement la solution. Cette recrudescence d’indices vocaux reste néanmoins ponctuelle et le titre abrite suffisamment de challenge en marge de l’aventure principale pour occuper les plus motivés. La taille du monde ouvert prolonge ainsi de manière assez intéressante l’expérience de jeu en proposant d’innombrables missions facultatives accessibles à tout moment de la partie.
Conclusion
Sans jamais s’éloigner des fondamentaux de la franchise et en dépit de certaines redites avec les épisodes inspirés de la licence Marvel, LEGO Les Indestructibles exploite suffisamment bien le matériau des films pour faire bonne figure. Ce n’est certes pas cette fois que la formule réussira à se réinventer, mais son accessibilité et sa convivialité devraient encore faire mouche auprès du grand public.