Test

Test de The Swords of Ditto : L’éternel recommencement

26 avril 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de The Swords of Ditto : L'éternel recommencement

En résumé

Attachant, accessible et réellement plaisant à jouer, The Swords of Ditto n’a toutefois pas la consistance que l’on attendait de la part d’un action-RPG aussi gorgé de références. Alors que le titre mise tout son intérêt sur le passage de relais entre ses héros d’une génération à une autre, le fait que ses rouages autorisent une victoire prématurée dès les premiers runs condamne ses chances de nous retenir à plus long terme. Un écueil compensé malgré tout par la possibilité de le reparcourir à l’infini, seul ou en duo.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • L'exploration libre sur une map recréée à chaque nouvelle partie
  • L'ombre de Zelda, Binding of Isaac, Rogue Legacy et autres incontournables du genre
  • La D.A. charmante, sympathique et colorée
  • Menace permanente du chrono avec des astuces liées au contrôle du temps
  • La pertinence de certains jouets de légende
  • Customisation des capacités bienvenue
  • Le mode coopératif à deux joueurs en local
Les moins
  • Une lenteur de déplacement qui nuit au rythme global
  • Donjons peu marquants et boss insignifiants
  • Temps de chargement longuets entre chaque écran
  • Un univers qui manque d'âme et un scénario inexistant
  • L'aspect « boucle infinie », sans véritable fin à la clef
  • Jeu à deux inaccessible en ligne

Notre test détaillé

Combinant le charme nostalgique d’un Zelda à l’ancienne au potentiel infini d’une aventure renouvelée aléatoirement façon Binding of Isaac, The Swords of Ditto semble avoir consciencieusement choisi ses sources d’inspiration. Un « micro-RPG » à parcourir seul ou en duo avec un œil vigilant sur le chrono, car vous n’aurez que quatre jours pour sauver le monde !
(Ce test a été réalisé sur PlayStation 4.)

Quatre jours qui défilent à une vitesse hallucinante dans le cadre du jeu, preuve que l’on a bien affaire à un action-RPG ultra condensé dans lequel les errances sans finalité n’ont pas leur place. Paradoxalement, la très faible vitesse de déplacement du protagoniste semble aller plutôt à l’encontre du défi chronométré que représente notre objectif principal, mais la roulade améliorable et l’acquisition de « jouets de légende » salvateurs nous aideront à compenser le rythme étrangement poussif de l’aventure. Quoi qu’il en soit, la mort ne se révélera jamais définitive dans le monde de The Swords of Ditto, les fondamentaux du titre reposant justement sur le passage de flambeau entre les multiples générations de héros.

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Adventure Time

Avec sa direction artistique rondouillarde, ses donjons générés de manière procédurale et son arsenal de jouets insolites, le titre du développeur indépendant onebitbeyond doit manifestement beaucoup à l’incontournable Binding of Isaac. Pour autant, c’est dans un univers autrement plus soft que baigne The Swords of Ditto, en dépit d’un contexte de fin du monde omniprésent. Car si la menace d’une extermination totale plane sur eux, les habitants du village de Ditto savent qu’un nouvel élu se dressera tous les cent ans parmi eux pour faire échouer les plans de la sorcière Mormo. C’est donc dans un cadre plutôt guilleret que se déroule cette aventure colorée qui s’efforce de s’adresser à tous les publics via un challenge modulable à tout moment de la partie. Les cimetières peuplés de morts-vivants et autres donjons poussiéreux ne se veulent donc jamais effrayants, ennemis et boss s’animant de façon caricaturale pour accentuer cette tonalité enfantine.

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Rogue Legacy

Notre quête commence donc par le décès inéluctable du tout premier héros, trop téméraire pour avoir pris le temps de se préparer suffisamment avant d’affronter la sorcière Mormo, au grand dam d’un bousier parlant. Cette créature dévouée se chargera de briefer les successeurs du défunt héros à chaque nouveau game over, le passage de témoin se faisant par l’intermédiaire d’une épée sacrée qui gît sur la tombe même du dernier élu vaincu. En brandissant l’épée déchue, notre nouvel avatar héritera alors directement du pécule et de l’expérience acquis précédemment, mais la transmission de certains objets clefs ne pourra se faire qu’après avoir rencontré un personnage non joueur bien particulier. En cela, le titre réutilise précisément la logique de Rogue Legacy dont le concept reposait déjà sur l’héritage de certains traits de caractère transmis par les ancêtres à leurs descendants. Bien évidemment, la configuration de l’univers du jeu se recharge entièrement d’une partie à une autre, l’emplacement des trésors et des donjons étant à redécouvrir à chaque fois en sillonnant les quatre coins de la carte.

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Majora’s Mask

Pour rendre cette exploration approfondie compatible avec le caractère minuté de l’aventure, les concepteurs ont incorporé plusieurs trouvailles permettant d’influer sur le cours du temps. Au fil de ses expéditions, le joueur en découvrira par lui-même les ficelles, mais la plupart des secrets que renferme le titre restent du domaine de l’optionnel. En effet, le temps étant stoppé dans les grottes et dans les donjons, autrement dit dans les lieux où l’on passe le plus de temps, il est possible de mener à bien l’ensemble des objectifs durant une seule et même partie, sans nécessairement défricher tous les mystères du monde extérieur et autres quêtes facultatives confiées par les habitants. Et puisque l’essentiel est de mettre la main sur les jouets de légende (arc, frisbee-boomerang, rayon laser…) afin d’optimiser nos chances d’abattre les légions de Mormo, on peut quasiment « casser » le concept de Ditto en réduisant considérablement le nombre de runs. En prenant la peine d’améliorer nos jouets et d’équiper notre héros d’autocollants pour renforcer ses capacités, le challenge devient même extrêmement relatif.

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Breath of the Wild

Tout comme il était possible de tenter d’affronter directement le Fléau Ganon dans The Legend of Zelda : Breath of the Wild, rien ne nous empêche ici de partir à l’assaut de la tour de Mormo sans se soucier de détruire la totalité des Ancres qui renforcent les pouvoirs de la sorcière. Bien sûr, le défi se révélera alors autrement plus délicat, puisque le simple fait de faire l’impasse sur les fameux jouets réduira drastiquement nos chances de succès. Mais que reste-t-il une fois la mission accomplie ? C’est bien là que le titre révèle sa principale faiblesse. Sur le principe de la génération procédurale autour duquel s’articule tout le gameplay du soft, le joueur se retrouve à nouveau dans la situation de départ, aux commandes d’un énième avatar mais avec des objectifs identiques. Même dans l’optique d’une redécouverte en coopération à deux joueurs (en local uniquement) avec des niveaux d’expérience requis plus élevés pour chaque donjon, le titre ne propose rien de suffisamment motivant pour nous inciter à réitérer nos exploits une fois Mormo vaincue. Le caractère infini de cette micro-aventure qui tourne en boucle se révèle ainsi à double-tranchant.

Conclusion

Attachant, accessible et réellement plaisant à jouer, The Swords of Ditto n’a toutefois pas la consistance que l’on attendait de la part d’un action-RPG aussi gorgé de références. Alors que le titre mise tout son intérêt sur le passage de relais entre ses héros d’une génération à une autre, le fait que ses rouages autorisent une victoire prématurée dès les premiers runs condamne ses chances de nous retenir à plus long terme. Un écueil compensé malgré tout par la possibilité de le reparcourir à l’infini, seul ou en duo.

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