Test de Radiant Historia – Perfect Chronology : Le RPG qui réécrit son histoire

Notre test détaillé

Resté longtemps inaccessible autrement que par le biais de l’import sur DS, l’un des RPG les plus étonnants de ces dernières années s’invite à présent sur 3DS pour une session de rattrapage indispensable !
(Ce test a été réalisé sur Nintendo 3DS.)

Difficile de masquer notre enthousiasme lorsque l’on a l’opportunité de revenir sur un RPG méconnu dont l’Europe avait été injustement privée lors de sa sortie en 2010 au Japon et l’année suivante aux Etats-Unis. Pour ceux qui n’avaient pas eu la curiosité de se pencher sur la version import de Radiant Historia, la sortie providentielle de ce remake 3DS est une chance à saisir sans l’ombre d’une hésitation. Car, en dehors des joueurs anglophobes qui risqueraient de se retrouver bloqués dès les premiers chapitres, la compréhension de l’anglais étant indispensable pour avancer, Radiant Historia : Perfect Chronology a tout pour séduire les adeptes de JRPG les plus exigeants.

White Chronicle vs Black Chronicle

Radiant Historia : Perfect Chronology a choisi son sous-titre avec soin pour nous rappeler à quel point l’ensemble de son concept tourne autour de la notion de temporalité. Si vous êtes allergique aux théories des chronologies parallèles impliquant des retours dans le passé pour transformer un futur aux ramifications multiples, passez votre chemin. Car le scénario de Radiant Historia, et plus encore celui de cette version étendue, implique un investissement total de la part du joueur en termes de logique narrative. Sur un continent menacé par un phénomène de désertification ne pouvant le conduire qu’à sa disparition totale, un jeune homme nommé Stocke se retrouve subitement en possession d’un objet qui va changer sa vie.

Encore bouleversé par la mort de ses compagnons d’armes qui viennent de perdre la vie dans des circonstances imprévisibles, notre héros découvre en effet que le mystérieux grimoire qui vient de tomber entre ses mains a le pouvoir de le ramener dans le passé, et donc de changer l’avenir. Commence alors un périple aux embranchements tentaculaires pouvant conduire au meilleur comme au pire et durant lequel Stocke tentera de déjouer les plans d’un autre possesseur de grimoire aux intentions néfastes.

Vous êtes mort. Rendez-vous au paragraphe 14…

Avec des fondamentaux narratifs aussi inhabituels et ambitieux, Radiant Historia est indéniablement un jeu complexe qui fait voler en éclats tout soupçon de linéarité. Riches de ramifications multiples, les deux chronologies parallèles au sein desquelles l’histoire nous invite à voyager, doivent être parcourues de manière complémentaire si l’on veut espérer connaître le dénouement de l’histoire globale. A chaque fois qu’une situation semble inextricable, la solution se fera jour dans l’autre réalité, seuls des retours dans le passé à des moments bien précis et auprès de personnes bien ciblées pouvant défaire le nœud du problème.

Et si le fait de remonter le temps s’avère souvent salvateur, il permet aussi de tromper la mort en contournant les game over susceptibles de poindre à n’importe quel moment de l’histoire ! Innombrables, ces fins malheureuses n’ont toutefois jamais de conséquences funestes puisqu’il nous suffit de revenir à l’instant du choix crucial pour y apporter une issue nettement plus favorable. Surprenant, Radiant Historia l’est en permanence au travers d’une galerie de destinées marquantes ou simplement touchantes qui donnent envie de s’investir pleinement dans sa logique et ses enjeux.

Personnaliser son expérience de jeu

Loin de se contenter d’innover seulement sur le plan scénaristique, le titre se plaît aussi à mettre en scène des affrontements particulièrement novateurs sur le plan tactique. Bien que les combats se déroulent suivant un tour par tour en apparence classique, le fait de pouvoir modifier la position des ennemis sur le terrain ouvre la porte à un déferlement de combos incroyable. En jouant sur l’ordre des tours d’action, on peut ainsi s’amuser à projeter les cibles les unes sur les autres pour les frapper simultanément et prolonger les enchaînements le plus longtemps possible. Tout cela a néanmoins un prix et le caractère chronophage des affrontements peut les rendre à la longue fastidieux. C’est pourquoi le remake a eu la bonne idée d’intégrer une option permettant de limiter considérablement les combats en éradiquant les ennemis directement sur le terrain sans obligation de les vaincre à la régulière. Un bon moyen de se focaliser sur l’intrigue pour ceux qui auraient déjà parcouru la version originale, les autres pouvant à l’inverse accroître la difficulté pour un challenge maximal.

Une troisième chronologie alternative

Si la refonte que nous offre ce Perfect Chronology sur le plan visuel se limite malheureusement aux artworks ou au design de certains personnages, les graphismes ayant à l’évidence pris un coup de vieux en l’espace de huit ans, elle enrichit en revanche l’intrigue d’une toute nouvelle chronologie. Par l’intermédiaire de Nemesia, une jeune femme explorant le multivers des possibilités à bord d’un navire spatio-temporel, Stocke doit désormais se lancer à la recherche d’artefacts créés par des sorciers impériaux. En menant à bien de courtes missions pouvant impliquer des va-et-vient dans les deux autres chronologies, il lèvera ainsi le voile sur l’origine du fléau qui s’abat sur le continent. Si ces nouvelles quêtes ne sont en rien transcendantes, elles ont le mérite d’introduire des variations intéressantes par rapport aux autres réalités en affectant certains protagonistes importants.

Et s’il est possible de choisir de débloquer ces missions uniquement à l’issue de l’intrigue originale, on ne saurait trop vous conseiller de les intégrer au déroulement de la trame principale même si vous découvrez le jeu pour la première fois. Nettement plus anecdotique et dispensable, l’ajout du Vault of Time permettant d’obtenir des récompenses spéciales en gravissant les paliers d’un donjon truffé de montres dépannera surtout ceux qui voudraient augmenter rapidement le niveau de leurs personnages. Radiant Historia : Perfect Chronology n’avait de toute façon pas besoin de lui pour laisser son empreinte grandiose dans l’histoire du RPG sur consoles.