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Test de The Seven Deadly Sins – Knights of Britannia : Une adaptation paresseuse

12 février 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de The Seven Deadly Sins – Knights of Britannia : Une adaptation paresseuse

En résumé

Les inconditionnels du manga de Nakaba Suzuki devront patienter encore un peu pour profiter d’une adaptation de qualité des Seven Deadly Sins, cet essai PS4 comportant bien trop de lacunes pour que l’on soit tenté de le recommander. Les rares bonnes trouvailles sont ternies par un déroulement dénué d’inspiration et une réalisation bas de gamme qui dessert le plaisir de la découverte.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • 25 profils de combattants jouables, malgré une poignée de doublons
  • L'alternance entre les versus et les combats de masse
  • Les voix japonaises de l'anime incluses
Les moins
  • Un système de combat basique, très largement perfectible
  • Les décors destructibles qui rendent l'action illisible
  • Les noms des techniques qui masquent tout l'écran
  • Une map linéaire et des « quêtes » qui n'en sont pas
  • Trop de combats inutiles pour glaner des matériaux
  • Répétitif, facile et plutôt court en ligne droite

Notre test détaillé

Lancé depuis 2012 dans les pages du Weekly Shônen Magazine au Japon, le manga The Seven Deadly Sins connaît déjà un joli succès dans l’Hexagone où il est publié chez Pika Edition depuis 2014. Alors que cette année voit le lancement de la seconde saison de la série animée, Bandai Namco nous livre sa vision du phénomène en jeu vidéo.
Ce test a été effectué sur PlayStation 4.)

La première adaptation vidéoludique dédiée au manga de Nakaba Suzuki étant restée exclusive au marché japonais sur 3DS en 2015, The Seven Deadly Sins : Knights of Britannia constitue, pour le public occidental, une occasion inédite de découvrir les personnages de la franchise sur console. Développé spécifiquement pour la PS4, le titre ne pousse toutefois pas la machine dans ses derniers retranchements, la réalisation n’étant pas le fort de cette adaptation qui se contente du strict minimum pour nous immerger dans son univers fantaisiste.

The Seven Deadly Sins

Réunir les sept péchés capitaux

Reprenant le thème du voyage cher à la série, The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia s’intéresse à la première période de l’histoire du manga et s’en inspire pour consteller notre périple d’une multitude d’affrontements sans grande envergure. Au cœur du scénario, la recherche des sept membres constitutifs du groupe des Seven Deadly Sins. Ces derniers, considérés comme des criminels vis-à-vis de la royauté, et leurs altercations musclées avec les Chevaliers Sacrés, tentent de nous faire oublier les multiples défauts du titre.

The Seven Deadly Sins 1

Titre qui s’éparpille pourtant très vite dans des directions pas forcément maîtrisées, cherchant quelque peu à innover dans une catégorie qui ne le permet que rarement. Car, au-delà de toutes les fantaisies que s’autorise le jeu dans son déroulement, The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia reste essentiellement un jeu de combat tout ce qu’il y a de plus classique, prenant place dans des arènes ouvertes pouvant accueillir parfois plusieurs dizaines de belligérants.

The Seven Deadly Sins 2

Orgueil, paresse, colère

L’idée est bel et bien de mixer le modèle classique du un contre un à celui du beat’em all de masse, comme si les concepteurs du titre avaient voulu tenter de masquer le manque de profondeur du gameplay (jouabilité) derrière une formule plus propice aux combats directs. Ainsi, les personnages ne disposent que d’une panoplie d’enchaînements limitée et d’attaques spéciales caractérisées par une lenteur de déclenchement dont on apprend vite à tirer parti. La possibilité de recourir facilement à une téléportation qui nous place directement dans le dos de l’ennemi fait que l’on abuse de cette technique à l’excès pour ne laisser aucune chance à nos adversaires contrôlés par l’IA du jeu.

The Seven Deadly Sins 3

Ces derniers ne peuvent finalement compter que sur les coups en traîtres de la piètre réalisation du soft qui nous piège régulièrement grâce à ses angles de vue désastreux et ses décors destructibles qui rendent l’action complètement illisible. Moyennement au point, le verrouillage de l’adversaire nous joue lui aussi des tours lors des combats contre plusieurs soldats. Surtout, l’impossibilité de recentrer la caméra pendant un combo n’aide pas à anticiper les aléas à venir. Même les noms des techniques qui accompagnent leur exécution ont la mauvaise idée de venir masquer la quasi-totalité de l’écran. Enfin, et bien qu’elle ne soit accessible qu’en de rares occasions, l’attaque ultime propre à chaque protagoniste s’avère d’une telle violence en termes de dégâts qu’elle crée un déséquilibre absurde en vidant beaucoup trop largement la jauge de vie de nos cibles.

The Seven Deadly Sins 4

Taram et le cochon magique

Si le système de combat de The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia est indéniablement perfectible, c’est également le cas de son déroulement, pompeusement placé sous le signe de l’aventure. En réalité, bien que le titre emploie le terme de « quêtes » pour qualifier ses objectifs, les missions en question ne sont que de simples prétextes à multiplier les affrontements lambda. Regroupés dans la taverne du « Boar Hat », les membres des Seven Deadly Sins parcourent les différentes régions du monde à la recherche de nouveaux lieux à explorer.

The Seven Deadly Sins 5

Mais là encore, il ne s’agit que de simples batailles ou de missions de collecte au cours desquelles la frêle Elizabeth doit esquiver les gardes pour mettre la main sur un certain nombre de matériaux. Censé la protéger durant ces épreuves ridicules, le cochon Hawk représente plus souvent un obstacle qu’un allié de poids, l’animal venant régulièrement bloquer la jeune fille qui bute dedans dès qu’elle s’en approche… Linéaires, ces voyages impliquent beaucoup trop de combats inutiles que l’on boucle uniquement dans le but d’obtenir les matériaux qui nous permettront de fabriquer quelques objets magiques supplémentaires.

The Seven Deadly Sins 6

Duos maladroits

Bien que seul l’équipage du Boar Hat soit jouable lors des sessions en mode Aventure, l’effectif s’élève péniblement à 25 combattants en mode Duel. Une petite vingtaine en vérité, si l’on met de côté les doublons de Méliodas et Hendrickson qui reviennent plusieurs fois à différents stades de leur « évolution ». Le titre ne reprenant que le début de l’adaptation animée, les Ten Commandments sont écartés de ces matchs accessibles en multi local ou en ligne, mais aussi dans un format coopératif. Les combats en équipe se démarquent par la possibilité de solliciter le renfort de notre allié pour s’acharner plus rapidement sur un même adversaire.

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Si l’entraide aboutit, elle débouche sur une attaque combinée, mais si l’entente entre les deux personnages n’est pas au beau fixe, l’allié peut très bien choisir de refuser notre proposition. Originale, mais anecdotique, cette coopération ne suffit pas à rendre les combats moins basiques qu’ils ne le sont en définitive, tout comme l’idée de multiplier les coups d’éclat en optimisant nos scores pour glaner davantage de rumeurs et débloquer ainsi de nouvelles missions. L’aventure s’avère d’ailleurs plutôt courte et surtout très facile, les « quêtes » se ressemblant beaucoup trop pour que l’on vous conseille d’aller jusqu’au bout ou même d’accorder à cette adaptation davantage qu’un rapide coup d’œil.

Conclusion

Les inconditionnels du manga de Nakaba Suzuki devront patienter encore un peu pour profiter d’une adaptation de qualité des Seven Deadly Sins, cet essai PS4 comportant bien trop de lacunes pour que l’on soit tenté de le recommander. Les rares bonnes trouvailles sont ternies par un déroulement dénué d’inspiration et une réalisation bas de gamme qui dessert le plaisir de la découverte.

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