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Test de la Microsoft Xbox One X : la puissance sans concession ?

08 novembre 2017
Par Ludovic Pierillas
Test de la Microsoft Xbox One X : la puissance sans concession ?

En résumé

Une chose est bien certaine avec la Xbox One X : elle ne se destine pas vraiment à tous les publics. Plus onéreuse que les autres modèles du marché, elle demande un certain investissement pour pouvoir en profiter pleinement : celui de prévoir un support capable d’afficher la 4K. Ce qui n’est pas accessible à tout un chacun, et dans le cas contraire, diminue fortement l’intérêt de la console par rapport à une Xbox One S. De la même manière, c’est aux développeurs et éditeurs tiers de s’intéresser au « monstre » afin de délivrer des patchs aux améliorations plus ou moins notables. Le confort visuel est en revanche bien présent quand on se place devant un titre comme Forza 7, qui tourne sans broncher un seul instant, nous montrant si besoin est que la Xbox One X en a sous le capot et qu’elle est prête à délivrer des performances impressionnantes, et un potentiel intéressant pour les jeux multi-plateformes… sous réserve de réunir les conditions nécessaires à sa pleine exploitation.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • De la vraie 4K
  • La console la plus puissante du marché
  • Un confort visuel certain
  • Pouvoir choisir la fluidité
Les moins
  • Le catalogue de jeux toujours à la traîne
  • Nécessite une télévision 4K pour en profiter pleinement
  • Dépend surtout de l'investissement des éditeurs et développeurs...
  • ... qui n'est pas encore bien visible en dehors des studios first party

Notre test détaillé

Alors que la concurrence a dégainé la PlayStation 4 Pro l’an dernier, c’est au tour de Microsoft de faire évoluer sa dernière génération de consoles avec une version intermédiaire : la Xbox One X. Une machine se basant sur le même catalogue de jeux que la Xbox One premier du nom, de même que la Xbox One S.

Xbox One X 2

La différence ? La sacro-sainte 4K native qui s’impose comme une nouvelle tendance marketing. Un postulat censé amorcer le retour de la firme américaine sur le segment des consoles de salon, à l’heure où Sony domine avec un parc installé conséquent, et Nintendo fait un démarrage tonitruant avec sa Switch. Un postulat premium qui vaut également son pesant de cacahuètes, 499 (euros) très exactement. Mais est-ce que la Xbox One X justifie son prix ?

Xbox One X, quésaco ?

Vraie 4K”, “Monstre de puissance”, “6 teraflops”… Autant d’arguments commerciaux martelés pendant la communication de la firme de Redmond en amont de la sortie de son engin Xbox One X. C’est que le nouveau boîtier de jeu, s’il s’avère plus puissant que ses prédécesseurs, ou que n’importe quelle console de salon sortie à l’heure actuelle, s’inscrit dans la même sobriété que ses aînés. Anguleuse, simple, la X est aussi moins encombrante que la classique, pour des dimensions quasi similaires à la One S : 34,4 × 26,3 × 8 cm pour cette dernière, contre 29,9 x 23,9 x 6 cm pour la One X.

Elle pourrait se loger dans la plupart du mobilier, d’autant que sa couleur noire tout à fait classique permettra de la ranger parmi vos autres installations techniques nichées dans les recoins de vos meubles de salon. Du côté du poids, on se trouve toutefois en présence d’un objet relativement lourd par rapport à ses alternatives : 3,81 kilogrammes de technologie. Le caractère compact et “lourd” de l’appareil est d’ailleurs assez surprenant sur le premier contact, on imagine toutefois que l’alimentation interne à la console n’a pas aidé à alléger le résultat. Rien qui ne soit véritablement problématique en revanche.

Xbox One X 3

Ça sent la 4K

Techniquement, dans le ventre de la solution, on retrouve un APU (regroupant donc la partie calcul du CPU, et du GPU pour tout ce qui touche à la partie graphique) AMD Jaguar octo-cœurs cadencé à 2,3 GHz, contrairement aux 1,75 GHz de la Xbox One et Xbox One S. Le traitement graphique se trouve lui aussi rehaussé avec 40 CU sur une fréquence de calcul à 1 172 MHz. La puissance de calcul, quant à elle, passe de 1,3 à 6 teraflops. Autre changement technique opéré par les ingénieurs en charge de la conception de la console chez Microsoft : la RAM. Exit la DDR3, bonjour la GDDR5, et 12 Go qui plus est.

Les développeurs de jeux ont d’ailleurs accès à 9 Go des 12 Go pour gérer les titres, les 3 restants sont réservés au système, avec une bande passante à 326/Go par seconde, contre 68/Go par seconde pour la Xbox One S.

Traitement connectique tout à fait classique pour la Xbox One X : on retrouve un port USB 3.0 sur l’avant de la console, juste à côté du bouton d’appairage pour la manette en dessous du bouton d’allumage représenté par le logo de la marque. À l’opposé, et à côté du capteur infrarouge dédié à la manette sans-fil se trouve le bouton pour éjecter les galettes du mange-disque. À l’arrière, on retrouve tout naturellement le branchement de l’alimentation, une sortie ainsi qu’une entrée HDMI, deux ports USB 3.0, une sortie IR Blaster, une sortie audio S/PDIF ainsi qu’un branchement pour câble Ethernet. De l’archi-standard.

Xbox One X 1

Côté bruit, la Xbox One X ne semble pas se distinguer particulièrement de la concurrence de milieu de génération. Après quelques sessions prolongées, la console ne se faisait pas remarquer outre mesure aussi bien dans un environnement un peu bruyant, que dans un autre coupé de bruits extérieurs. Avec son alimentation interne, la chauffe se fait un peu ressentir sur la partie centrale de la coque de la console, mais surtout au niveau de l’aération à l’arrière. Rien qui ne soit démentiel pour autant, mais il est recommandé de ne pas laisser traîner d’objets derrière l’appareil afin d’assurer la bonne dispersion de chaleur. Ce qui est assez logique.

4K, 60 images par seconde, illusion ou réalité ?

La puissance pour finalement pas si cher – 499 euros n’étant pas une somme particulièrement élevée pour un équipement théoriquement 4K ready -, là est tout la promesse de la Xbox One X. Mais finalement, la problématique réelle qui se cache derrière, c’est surtout celle du bon vouloir des développeurs. Jusqu’à quel point se plongeront-ils dans l’optimisation de leurs jeux pour ce nouveau hardware ? Fluidifier l’expérience, donner de la 4K, affiner les textures, augmenter la distance d’affichage, les détails… autant d’éléments qui se bousculent au portillon des studios quand il s’agit de travailler avec cette console.

Pour la sortie du produit, ce sont une poignée de jeux qui ont déjà un vrai patch qui va dans ce sens, comme Assassin’s Creed : Origin, Forza 7, La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre ou encore Gears of War 4 – qui bénéficiait déjà d’un boulot en amont pour sa sortie sur PC via Windows 10. Pour l’heure, certains des titres proposent de choisir entre deux modes d’affichage : le mode “graphisme” où l’on pourra choisir d’afficher l’image en 4K, mais en 30 images par seconde (sauf pour Forza et Killer Instinct), ou le mode “fluidité” qui se positionnera sur de la HD classique (1080p) pour se caler sur un solide 60 images par seconde ; à l’image de ce qui se fait déjà sur PlayStation 4 Pro, mais sans upscale du côté de la résolution.

Une constante qui sera gênante pour les joueurs ne disposant pas d’une connexion solide : l’addition se révèle souvent salée en ce qui concerne le poids des jeux. 103 Go pour Gears of War 4, 112,2 Go pour Halo 5, 83,7 Go pour Quantum Break, Forza 7 tape dans les 95 Go… Quand la console propose 1 To de stockage, on peut imaginer qu’en installant une petite dizaine de jeux, cela signera la fin des haricots pour en installer davantage.

Exclu ou pas exclu, telle est la question

D’autre part, l’épine qui sévit actuellement dans les pieds de la firme de Redmond, c’est celle du catalogue de jeux plutôt mince en titres exclusifs et/ou indépendants qui pourraient justement amener les utilisateurs à se tourner vers le constructeur plutôt que la concurrence. Des titres mis en avant par Microsoft il y a moins d’un an, on retient Crackdown 3 dont le report n’est pas du meilleur augure, Scalebound, tout simplement annulé, ou encore la suite d’Ori and the Blind Forest qui n’est pas encore datée. On peut seulement se reposer sur des valeurs refuges comme Halo ou Forza.

Enfin, l’interface globale de Microsoft pour la famille Xbox One s’est indéniablement améliorée depuis le point de départ – en même temps ce n’était pas bien dur -, mais elle reste inutilement foutraque. Les enchevêtrements de menus peuvent largement perdre n’importe quel nouveau sur la plateforme, jusqu’à ce qu’ils n’en retrouvent plus leurs jeux pendant quelques minutes. Heureusement la page d’accueil reste un poil personnalisable dès que l’on a dompté un peu la machine, mais la marge de progression reste encore bien visible.

Xbox One X 4

Du côté des jeux

Sans véritablement s’attarder sur les points de gameplay – certains de nos tests sont là pour ça – on a pu lancer quelques-uns des jeux spécialement optimisés, en aval de la sortie des patchs prévus pour l’occasion. Forza 7 reste probablement le plus beau porte-étendard de la Xbox One X. 4K, 60 images par seconde, tout est là pour régaler les amateurs de courses automobiles sans concessions de fluidité – ce qui reste plutôt important pour un jeu du genre. Le rendu visuel est véritablement charmeur et convaincant, la prouesse technique bien visible.

Assassin’s Creed: Origins met en avant une distance d’affichage plus élevée, ce qui permet de profiter un peu plus de l’horizon de l’Égypte antique, ce qui a un charme indéniable et qui permet de s’immerger un peu plus profondément dans l’univers du jeu, les détails fourmillent forcément un peu plus, bien que l’on note quelques petites chutes de framerates bien visibles ici et là. Dommage. Gears of War 4, de son côté, propose une option “graphisme” ou “fluidité” et permet ainsi à l’utilisateur de choisir ce qu’il trouve le plus important dans sa philosophie de jeu.

Xbox One X 7

Pas forcément éblouissant en 4K, GoW 4 reste impeccable visuellement et ne souffre pas de chutes de fps lors des phases de jeu, alors que le mode 60 images par seconde est une aubaine pour un jeu où l’action est aussi présente. Enfin, La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre affiche également les deux options graphiques (une 4K native, et une en upscale proposant des options graphiques annexes un peu plus poussées), bien que capées à 30 images par seconde dans un cas comme dans l’autre. On décèlera tout de même quelques petites chutes de framerates ici et là, encore une fois. Rien qui ruine l’expérience de jeu, d’autant que certains panoramas passent quand même bien à l’œil. Une chose est certaine, c’est que dans la plupart des cas, les temps de chargements restent bel et bien là…

Conclusion

Une chose est bien certaine avec la Xbox One X : elle ne se destine pas vraiment à tous les publics. Plus onéreuse que les autres modèles du marché, elle demande un certain investissement pour pouvoir en profiter pleinement : celui de prévoir un support capable d’afficher la 4K. Ce qui n’est pas accessible à tout un chacun, et dans le cas contraire, diminue fortement l’intérêt de la console par rapport à une Xbox One S. De la même manière, c’est aux développeurs et éditeurs tiers de s’intéresser au « monstre » afin de délivrer des patchs aux améliorations plus ou moins notables. Le confort visuel est en revanche bien présent quand on se place devant un titre comme Forza 7, qui tourne sans broncher un seul instant, nous montrant si besoin est que la Xbox One X en a sous le capot et qu’elle est prête à délivrer des performances impressionnantes, et un potentiel intéressant pour les jeux multi-plateformes… sous réserve de réunir les conditions nécessaires à sa pleine exploitation.

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