Test

Test de Dragon Ball FighterZ : le Perfect !

26 janvier 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Dragon Ball FighterZ : le Perfect !

En résumé

Dragon Ball FighterZ n’a pas volé les superlatifs qui le présentent partout comme le messie et l’hystérie qui entoure sa sortie s’avère on ne peut plus légitime devant la qualité du travail accompli. Après une telle leçon, on ne peut qu’espérer voir d’autres œuvres maîtresses du shônen manga passer entre les mains de ces magiciens.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Visuellement subjuguant : une merveille de réalisation et d'animation
  • La nervosité des affrontements et leur dimension spectaculaire
  • Un compromis idéal en termes de gameplay, à la fois technique et d'une accessibilité rare
  • L'équilibrage des personnages qui évite les laissés-pour-compte habituels
  • Le mode Arcade pour son challenge évolutif et corsé
  • Une ambiance sonore détonante qui n'attend plus que le pack des musiques de l'anime
  • L'extrême fidélité à la série, notamment via les « dramatic finish » et les références cachées
Les moins
  • 24 personnages seulement (pour le moment)
  • Le scénario fantaisiste du mode Story et le manque d'attrait du solo en général
  • Les musiques incluses par défaut, en décalage avec l'esprit de l'anime

Notre test détaillé

Si l’œuvre de Toriyama n’est sans doute pas aussi maudite que d’autres en matière d’adaptations vidéoludiques tirées de mangas, aucun des jeux inspirés de la franchise n’était jusqu’à présent parvenu à imposer des arguments aussi percutants que ceux avancés par Dragon Ball FighterZ. Bien malin celui qui saura résister à son attrait !

Après s’être fait la main sur des conversions portables de l’univers de Toriyama (les excellents Dragon Ball Z: Supersonic Warriors et Extreme Butôden), l’équipe d’Arc System Works s’attaque enfin à une adaptation du mythe sur PC et consoles de salon. Le studio, déjà considéré par beaucoup comme la référence absolue en matière de jeux de combat, risque de voir sa cote de popularité exploser pour de bon avec la sortie de celui que tout le monde considère déjà comme le meilleur jeu de la franchise.

Dragon Ball FighterZ

Plein les yeux

Difficile de ne pas être tenté par l’abus de superlatifs lorsqu’on a pour dessein d’évoquer Dragon Ball FighterZ. Quiconque ayant des affinités avec le manga ou sa version animée risque en effet de rester bouche bée devant l’efficacité de ce titre qui efface des années d’errances en matière d’adaptations vidéoludiques rarement glorieuses. Il faut dire que la beauté sidérante de Dragon Ball FighterZ rend subitement bien ternes toutes les autres itérations de la licence, tant sa réalisation graphique se rapproche au plus près de l’anime. Servies par un dynamisme hallucinant et des effets visuels aux proportions monstrueuses qui déchirent littéralement l’écran, les joutes de Dragon Ball FighterZ captivent d’entrée de jeu. Nerveux, brutal et flamboyant, le gameplay traduit toute la science d’un développeur passé maître dans l’art de la baston après des années de perfectionnement sur Guilty Gear, BlazBlue et autres merveilles du genre. Et si, lors des premiers instants, on se laisse facilement déstabiliser par la magnificence d’un tel chaos, le jeu reste suffisamment lisible pour nous permettre ensuite de tout dévaster à l’envie en envoyant valser nos ennemis à des kilomètres pour pulvériser des décors tout entiers !

Dragon Ball FighterZ

Viser l’unanimité

Mais le véritable tour de force ne réside-t-il pas davantage dans le compromis réalisé en matière de gameplay par l’équipe d’Arc System Works ? Réputé et apprécié pour la technicité de ses jeux de combat, le studio japonais a su trouver l’équilibre idéal en termes de prise en main pour capter à la fois l’attention des connaisseurs et celle des néophytes. Une prouesse qui s’explique à plusieurs niveaux. D’abord par une simplification des contrôles pour une prise en main immédiate, notamment via les touches de raccourci facilitant l’exécution des combos. Ensuite, par le fait que les manipulations sont similaires pour l’ensemble des personnages, ce qui incite à les pratiquer tous sans qu’il soit nécessaire de réapprendre à chaque fois de nouveaux contrôles. En quelques minutes, les bases acquises via le menu d’entraînement garantissent déjà des affrontements spectaculaires, même en ne survolant qu’une facette du gameplay du jeu. En complément de cette accessibilité immédiate, Dragon Ball FighterZ recèle suffisamment de subtilités en tout genre pour transformer rapidement l’improvisation en quelque chose de beaucoup plus technique et maîtrisé. Ceux qui voudront bien se donner la peine de gratter la surface pourront alors développer des stratégies offensives et défensives qui feront toute la différence avec les joueurs ayant fait l’impasse dessus.

Dragon Ball FighterZ

Partant d’une base pourtant archi traditionnelle en termes de gameplay, le titre trouve dans la formule du tag battle le meilleur moyen de pimenter les parties en opposant systématiquement deux équipes de trois personnages interchangeables à tout moment. Un système qui colle parfaitement à l’esprit du manga où l’on s’attend toujours à voir un intrus surgir de nulle part pour transformer une défaite en victoire. Ici, le choix des membres de la team est d’autant plus important que la victoire ne s’obtient jamais sans une bonne gestion de tous les acteurs du trio, la simple intervention opportune d’un allié permettant de prolonger les combos pour causer un maximum de dégâts. Optimiser sa réserve de ki en fonction de son schéma de jeu est une autre composante clé des mécaniques de Dragon Ball FighterZ que l’on aurait tort de réduire à ses aspects les plus immédiats. On regrettera simplement que les conditions requises pour obtenir un vœu de Shenron via les sept Dragon Balls se prêtent assez moyennement au « beau jeu » et au caractère fulgurant des parties.

Dragon Ball FighterZ

Solo sans éclat

La pratique s’acquiert dans un premier temps via le mode Story qui permet d’assimiler tout cela en douceur dans un contexte narratif inédit. L’histoire, qui s’articule autour des ambitions d’une nouvelle venue, l’androïde C-21, dont le design est signé Toriyama, est certes loin d’être transcendante, mais vaut tout de même pour ses dialogues truffés de références à l’ensemble de la saga. Suivant un parcours à embranchements sur des maps en damiers, la progression reste très linéaire et fait intervenir des missions de différents types permettant, entre autres choses, de libérer de nouveaux alliés pour les intégrer à l’équipe. La plupart des combats incorporent d’ailleurs des fragments de tuto bienvenus pour les joueurs qui auraient tendance à zapper l’entraînement ou les défis combo. Chaque chapitre du mode Story s’achève par un affrontement contre un boss, le joueur ayant par ailleurs la possibilité de s’équiper de certains bonus qu’il débloque au fil de la partie afin de renforcer ses capacités.

Dragon Ball FighterZ

Fan service de l’extrême

Les autres modes de jeu donnent en revanche un accès direct à tous les personnages, ou plus précisément à 21 d’entre eux puisque trois sont à débloquer. Un score qui peut faire peur dans le sens où il s’avère nettement en dessous de celui auquel les derniers jeux DBZ nous avaient habitués, mais qui se voit largement compensé par l’absence de doublons ou de laissés-pour-compte.

Dragon Ball FighterZ

Ici, l’équilibrage des personnages est tel que tous les combattants sont mis sur un pied d’égalité, ce qui incite à donner sa chance à chacun. Les oubliés seront très certainement au programme de futurs DLC et certains s’immiscent même déjà dans les attaques de leurs acolytes, tel Chaozu, toujours dans l’ombre de Tenshinhan, ou C-17 en renfort de C-18. Dommage que les musiques proposées au lancement soient aussi éloignées de l’esprit de l’anime, car les voix japonaises et les bruitages sont d’une efficacité confondante. Soucieux d’assurer le fan service jusqu’au bout, le titre marque surtout par son extrême fidélité au matériau d’origine, multipliant les références cachées pour peu que les conditions soient réunies, à l’image des « dramatic finish » qui reprennent au plan près certains passages clés du manga et de l’anime. L’hommage dans toute sa splendeur !

Conclusion

Dragon Ball FighterZ n’a pas volé les superlatifs qui le présentent partout comme le messie et l’hystérie qui entoure sa sortie s’avère on ne peut plus légitime devant la qualité du travail accompli. Après une telle leçon, on ne peut qu’espérer voir d’autres œuvres maîtresses du shônen manga passer entre les mains de ces magiciens.

Article rédigé par