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Test Labo du Nikon D7500 : le chaînon manquant ?

23 juillet 2017
Par Romain Challand, Marielle Masounave
Test Labo du Nikon D7500 : le chaînon manquant ?

En résumé

Le Nikon D7500 vient très habilement s’intercaler entre deux gammes. D’abord, les améliorations dont il bénéficie permettent de justifier son statut de renouvellement du D7200, mais surtout, il apparaît comme une version un peu allégée, et par conséquent plus abordable, du D500. Il faut dire qu’il lui emprunte une partie de sa fiche technique, et rempli plutôt bien ses promesses pour un boîtier amateur/passionné. Outre une résolution appréciable, il offre une restitution des détails convaincante, ce qui en fait un boîtier polyvalent. Il peut être conseillé pour le voyageur passionné de photographie, et comme second boîtier pour un expert.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Un boîtier agréable et sûr en main
  • Un écran enfin orientable et tactile
  • Qualité des images produites et restitution des détails
  • Capacité de recadrage d’au moins 60 %
  • Qualités optiques au rendez-vous
Les moins
  • Un important crop 2,2x en 4K
  • La disparition d'un port SD
  • Des couronnes de réglages peu accessibles à une main

Notre test détaillé

C’est en avril 2017 que Nikon a présenté son D7500, un boîtier qui semble appartenir à la même lignée que le D7200, mais qui se présente pourtant comme un proche parent du D500. Le D7500 est-il le chaînon manquant entre les deux ? Verdict dans ce test.

Si l’on se réfère à son nom, le Nikon D7500 est le successeur désigné du D7200, produit datant de 2015. Il partage d’ailleurs une partie de son ADN avec lui, à commencer par un capteur APS-C CMOS de 23,5 x 15,6 mm. Mais son héritage semble pourtant provenir de produits plus récents, et Nikon le concède lui-même en parlant de son modèle. Capteur DX de 20,9 mégapixels, processeur Expeed 5, vidéo 4K/UHD… Autant d’éléments qui le rapprochent d’un D500, boîtier avec lequel Nikon ose d’ailleurs la comparaison.

Ergonomie et design

De loin, le design de l’appareil ne semble pas avoir beaucoup évolué depuis le D7200. Pourtant, Nikon a retravaillé la poignée, qui se montre effectivement plus fine et plus creuse. La prise en main est agréable et surtout plus sûre, même si l’on espère toujours rencontrer un revêtement texturé qui accroche encore mieux sous les doigts. Le D7500 affiche des dimensions de 135,5 x 104 x 72,5 mm, légèrement plus contenues que celles du D7200 (135,5 x 106,5 x 76 mm). Le poids est également à prendre en compte pour qui se pencherait sur une comparaison D500/D7500, le premier pesant 760 grammes nu, quand le second n’en pèse que 640.

nikon d7500

La nouveauté qui saute aux yeux n’est autre que l’écran escamotable du produit, qui autorise des angles de prise de vue plus variés. Notez toutefois que l’écran passe de 1 229 000 points sur le D7200 à 922 000 points sur ce D7500, tout en gardant la même taille. L’écran est également tactile, ce qui permet par exemple de faire la mise au point ou de zoomer à deux doigts dans l’image, mais aussi d’accéder à tous les réglages du menu. Le tactile est entièrement désactivable, et il est aussi possible de ne l’activer que pour se déplacer dans la bibliothèque de photos.

nikon d7500

Pour autant, il n’y a pas que des nouveautés dont on peut se réjouir sur ce boîtier. La nouvelle conception du D7500 l’a par exemple amputé d’un port pour cartes SD. Là où le D7200 embarquait deux lecteurs compatibles UHS-I, le D7500 n’en possède plus qu’un. Le D500 embarque quant à lui un port XQD et un SD, et ne boxe donc pas tout à fait dans la même catégorie.

nikon d7500

Sur la partie supérieure gauche, le D7500 est équipé de molettes/couronnes avec sécurité, pratique lorsqu’il s’agit de ne pas les faire bouger par mégarde, mais beaucoup moins quand on doit effectuer des réglages d’une seule main, puisqu’il faudra maintenir l’appui sur ledit bouton de sécurité. La couronne supérieure donne accès aux modes M, A, S, P, Auto, Scène ou encore Effets, tandis que la couronne inférieure permet de sélectionner la prise de vue (simple, rafale lente, rafale 8 ips) ou encore le retardateur, et les modes silencieux (qui ne sont pas transcendants).

nikon d7500

En dessous, sur la partie gauche et côté écran, Nikon a disposé de nombreux boutons : play, suppression, menu, balance des blancs, zoom, et infos. À droite, on trouve le sélecteur de collimateur, qui peut lui aussi être verrouillé pour éviter les accidents bêtes. Dessous se trouve le bouton du Live View. La touche dédiée à l’autofocus n’est pas des mieux placée, puisqu’elle se trouve à l’avant et qu’il faudra aller la chercher avec l’index gauche. Enfin, au-dessus de l’écran de contrôle, sur la partie supérieure droite, le D7500 place le déclencheur, les molettes de réglage de la vitesse et de l’ouverture, ainsi que des touches dédiées au réglage des ISO, à la compensation d’exposition, et à l’enregistrement vidéo.

nikon d7500

Connectiques

Alors que le D7200 en était équipé, le NFC a ici disparu. Il est remplacé par du Bluetooth 4.1, qui permet notamment de partager les photos vers un mobile via l’application Snapbridge. Le Wi-Fi est toujours présent et compatible avec les normes IEEE 802.11b et IEEE 802.11g. La connectique, située sur le côté gauche de l’appareil, se compose d’une prise HDMI Type-C, un port USB 2.0, et des prises casque et micro.

nikon d7500

nikon d7500

Résolution

Rappelons que la résolution correspond au plus petit élément pouvant être distingué dans l’absolu par le système de prise de vue. Il s’agit donc d’une qualité intrinsèque au système mesuré qui dépend notamment de l’optique, du capteur et de la fréquence d’échantillonnage. Cette mesure ne dépend donc pas des conditions de prise de vue.

Comme toujours, nous avons choisi une retranscription de nos mesures basée sur la perception humaine et sur une situation concrète d’utilisation. L’unité utilisée dans nos tests est le nombre de cycles par degré. Cette unité est une manière d’exprimer la résolution par rapport à une situation donnée : ici, une image tirée sur un 20 x 30 cm, observée à 30 cm par notre œil étalon. Dans cette configuration, on observe que le D7500 offre, quelle que soit la focale, une capacité de recadrage d’au moins 60 %, assez similaire à celle du D500, lui aussi équipé d’un capteur DX. Il est donc possible de conserver presque un seul tiers de l’image sans perte de qualité perceptible sur notre tirage 20 x 30.

De plus, l’homogénéité est très bonne, tout comme le centrage, ce qui signifie que la qualité sera équivalente en tous points de l’image. Cependant, l’homogénéité n’est pas bonne au 85 mm, tandis que le centrage y est seulement correct. En situation, si vous faites un portrait au 85 mm avec un sujet décentré, ce défaut d’homogénéité est susceptible d’être perçu.

Globalement, la promesse du constructeur n’est pas parfaitement tenue, mais le D7500 affiche tout de même de belles aptitudes, particulièrement aux focales extrêmes.

Restitution des détails

Pour nos tests, nous avons choisi un niveau d’éclairage de 500 Lux, correspondant au niveau d’éclairement d’un salon en lumière tamisée. C’est aussi l’éclairement préconisé pour lire.

nikon d7500 scene test

© Labo Fnac

Sur notre scène test, quel que soit le sujet, le système testé s’est montré très bon et offre un niveau de détails élevé. La lecture du texte jusqu’au corps 8 est possible sans difficulté, tandis que les détails de la végétation, du cuir, ou des minéraux sont perceptibles. La qualité d’image est au rendez-vous, et en fait un système (boîtier + objectif) très polyvalent, habile dans toutes les situations, dont le profil se trouve par exemple adapté aux petits reportages photo ou aux voyages.

nikon d7500 scene test

Détails du cuir © Labo Fnac

nikon d7500 scene test

Police d’écriture © Labo Fnac

Qualités optiques

Sur les quatre focales testées, le Nikon D7500 associé à l’objectif AF-S DX NIKKOR 18-105 mm f/3.5-5.6G ED VR ne présente ni distorsion géométrique perceptible, ni aberration chromatique significative sur les quatre distances focales évaluées. Le système testé ne souffre pas d’astigmatisme particulier, défaut susceptible de déformer l’image.

Vidéo

Nikon a fait des efforts sur ses derniers boîtiers, et propose désormais de la 4K sur ses nouveaux appareils. C’est le cas aussi sur ce D7500, même si elle a ici ses limites, ce qui tend à prouver que le boîtier n’est tout de même pas spécialement pensé pour cet usage. Il y a d’abord un crop assez important de 2,2x, qui oblige l’utilisateur à se munir d’un grand-angle pour ne pas avoir à perdre trop de champ (un objectif 24 mm deviendra un 53 mm pour un tournage 4K avec ce produit). Les fonctions vidéo sont également assez limitées, et la vidéo semble être ici un plus, et non un élément primordial.

Conclusion

Le Nikon D7500 vient très habilement s’intercaler entre deux gammes. D’abord, les améliorations dont il bénéficie permettent de justifier son statut de renouvellement du D7200, mais surtout, il apparaît comme une version un peu allégée, et par conséquent plus abordable, du D500. Il faut dire qu’il lui emprunte une partie de sa fiche technique, et rempli plutôt bien ses promesses pour un boîtier amateur/passionné. Outre une résolution appréciable, il offre une restitution des détails convaincante, ce qui en fait un boîtier polyvalent. Il peut être conseillé pour le voyageur passionné de photographie, et comme second boîtier pour un expert.

Article rédigé par
Romain Challand
Romain Challand
Journaliste
Marielle Masounave
Marielle Masounave
Responsable des tests photo