En résumé
Si la sortie de LocoRoco 2 Remastered sur PS4 constitue une bonne opportunité de découvrir cet OVNI de la PSP en version HD, elle se révèle clairement dispensable pour quiconque connaîtrait déjà le titre original. Bien qu’avare en suppléments, cette nouvelle mouture nous rappelle tout de même à quel point la franchise demeure l’une des expériences les plus atypiques imaginées par Sony Japon.
Note technique
Les plus et les moins
- Une D.A. mémorable dont on peut profiter pour la première fois en 1080p/4K
- Un gameplay très particulier, aussi accessible qu'ardu à maîtriser
- Compatibilité avec le gyroscope du pad pour ceux qui ne galèrent pas assez
- Des niveaux truffés de secrets et de bonus finement dissimulés
- Certains mini-jeux qui poussent à retourner dans les niveaux pour tout dénicher
- La bande-son absurde, indissociable de la franchise
- Les cinématiques intermédiaires en basse définition
- Seulement quatre vrais boss à défier
- Une vision d'ensemble qui laisse souvent à désirer
- Trop peu de nouveautés par rapport à la version PSP
- Une durée de vie toujours aussi faible
Notre test détaillé
La mode étant au polissage des titres marquants de la précédente décennie, Sony invite LocoRoco 2 à rejoindre le catalogue des jeux dématérialisés de la PS4 et nous le propose pour une quinzaine d’euros. Une restauration HD dans la veine de celle du remaster du premier LocoRoco, mais qui s’intéresse au second volet sorti fin 2008 en exclusivité sur PSP.
Cette nouvelle refonte sortant à seulement quelques mois d’intervalle par rapport à celle de LocoRoco Remastered premier du nom, on y retrouve sans surprise les mêmes points positifs et négatifs, sans aucune remise en question particulière de la part de l’éditeur. Cela implique notamment le peu d’ajouts proposés par rapport au titre original, ainsi qu’un écart de rendu flagrant entre la résolution des scènes s’appuyant sur le moteur du jeu et celle des cinématiques. Visiblement reprises sans traitement quelconque à partir des cut-scenes de la version PSP, ces dernières sont caractérisées par un rendu flou plutôt désagréable sur les téléviseurs HD. En revanche, et fort heureusement, le travail de restauration concernant le reste du jeu s’avère très satisfaisant, le titre se démarquant toujours par sa direction artistique étonnante aux couleurs flashy dont ce remaster nous permet de profiter pour la première fois en 1080p, voire en 4K pour les possesseurs de PS4 Pro.
Mal de mer assuré
Puisque le jeu s’adresse essentiellement à ceux qui n’ont pas eu l’occasion de toucher à LocoRoco 2 sur PSP, rappelons que le titre repose sur un gameplay très particulier dans lequel il faut utiliser les gâchettes pour incliner, non pas le personnage, mais le décor tout entier ! Il convient aussi et surtout de discerner à quel moment il vaut mieux dissocier ou fusionner les petites boules jaunes qui composent notre LocoRoco selon la situation. Extensible et capable de rebondir n’importe où, le personnage doit régulièrement se diviser pour se faufiler dans des conduits étroits ou, à l’inverse, faire bloc en une seule entité plus massive afin de repousser certains éléments du décor. Plus on grossit, plus on a de chances de surmonter les embûches des niveaux, et la gestion du saut (en faisant « tilter » le tableau comme dans un flipper) combinée aux inclinaisons du décor se révèle véritablement la clé de la maîtrise du gameplay.
Patience et longueur de temps…
Pouvant compter, comme sur PSP, sur une plus grande variété de situations que dans le premier volet, LocoRoco 2 sait nous surprendre à travers ses phases de jeu sous-marines, ses séquences de tir aérien, ou lorsqu’il nous invite à nous glisser dans des coquilles et autres objets de formes diverses pour progresser de manière toujours plus insolite. Compatible avec le gyroscope de la manette pour ceux qui ne galéreraient pas assez, cette refonte devient alors un véritable test de précision tant il est ardu de maîtriser les rebonds en faisant pivoter le pad de la console. Quel que soit le style de maniement choisi, on regrette surtout que la vision d’ensemble des niveaux laisse régulièrement à désirer, ce qui complique inutilement certaines situations un peu délicates.
… font plus que force ni que rage
Fouiller minutieusement les environnements de LocoRoco 2 reste pourtant l’un des éléments les plus motivants du jeu tant ces derniers regorgent de salles secrètes et de bonus souvent finement cachés. Si les personnages que l’on débloque n’influent aucunement sur le gameplay, certains bonus trouvent en revanche une réelle utilité à travers certains mini-jeux qui ponctuent la progression. On pourra par exemple s’en servir pour compléter des cartes à l’aide de tampons à l’effigie des créatures du jeu, ou encore assurer l’agrandissement d’une maison MuiMui en ajoutant des salles et du mobilier à l’aide des divers objets collectés.
Rond mais creux
Résolument absurdes et toujours aussi indissociables de la franchise, la bande-son et ses bruitages venus d’un autre monde contribuent énormément à renforcer le caractère atypique du soft. Cet opus inclut d’ailleurs plusieurs salles musicales permettant d’obtenir des récompenses si l’on active des notes de musique suivant un rythme bien précis, mais encore faut-il remplir les conditions requises pour y accéder.
Misant sur une rejouabilité qui repose entièrement sur la collecte de bonus impliquant une revisite minutieuse des niveaux déjà terminés, le titre souffre toujours d’une durée de vie plutôt faible. Ses 25 stages se bouclent rapidement (5 heures environ) et les mini-jeux avouent assez vite leurs limites. Quant aux boss, ils se comptent sur les doigts de la main. On regrette alors d’autant plus que l’éditeur n’ait pas opté directement pour une unique compilation regroupant tous les opus de LocoRoco en version HD.
Conclusion
Si la sortie de LocoRoco 2 Remastered sur PS4 constitue une bonne opportunité de découvrir cet OVNI de la PSP en version HD, elle se révèle clairement dispensable pour quiconque connaîtrait déjà le titre original. Bien qu’avare en suppléments, cette nouvelle mouture nous rappelle tout de même à quel point la franchise demeure l’une des expériences les plus atypiques imaginées par Sony Japon.