Si vous êtes un tant soit peu fan de FPS (jeu de tir à la première personne), le nom Wolfenstein fait forcément battre votre coeur de pixels. En effet, bien qu’il ne soit pas historiquement le premier du genre, Wolfenstein 3D a tout de même su populariser le Doom-like au début des années 90. Revenue en pleine forme en 2014 avec The New Order et l’année suivante avec The Old Blood, la série Wolfenstein vient aujourd’hui clore la trilogie uchronique avec Wolfenstein II The New Colossus dans laquelle les nazis ont gagné la Seconde Guerre mondiale. Mais c’était sans compter sur l’infatigable William B.J. Blazkowicz…
(Ce test a été effectué sur une Xbox One.)
En résumé
Wolfenstein II: The New Colossus ne déçoit pas les fans de la série et remplit bien son cahier des charges bas-de-plafond : tuer du nazi à tous les coins de rue ! Si en plus, la boucherie est agréable à traverser aussi bien artistiquement que ludiquement, pas de quoi bouder son plaisir. Mais soyez prévenus : si vous cherchez de la finesse, passez votre chemin. Avec Blazko le Barjo, les morts pleuvent à gogo !
Note technique
Les plus et les moins
- Tuer du nazi
- Graphiquement superbe
- Environnements ultra-fouillés
- Le premier Wolfenstein 3D complet parodié en Wolfstone
- Plein d'éléments cachés à trouver dans les niveaux
- Les disques de rock en allemand cultes !
- Le level design trop “couloir”
- I.A. des ennemis pas au point
- Un poil trop bourrin par moments
- Points de non retour qui frustrent l’exploration
- La V.F. très inégale
- Les sous-titres bien trop petits
Notre test détaillé
Faites pleurer le colosse
Même s’il n’est pas indispensable d’avoir fait les autres volets de la série des Wolfenstein pour apprécier cet épisode, il est tout de même bon de se rappeler le contexte dans lequel vous évoluez pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de votre quête.
Premièrement, sachez que les nazis ont gagné la Seconde Guerre mondiale ! Deuxièmement, le héros que vous incarnez dans les années 60 alternatives, B.J. Blazkowicz, est laissé pour mort après s’être sacrifié à la fin de Wolfenstein The New Order. Troisièmement et heureusement pour nous, il est sauvé in extremis pour commencer ce Wolfenstein II The New Colossus. C’est donc un héros en fauteuil roulant que vous incarnez dans les premiers niveaux de cette toute nouvelle croisade anti-nazis. Comme avatar, ce n’est pas bien folichon. Mais attendez ! C’est tout de même “Blazco le Barjo” qui se tient au bout de votre pad. Dès lors et même sans ses jambes, le bougre arrive à faire la nique aux nazis… Façon subtile s’il en est de prendre doucement les commandes en mains en jonglant petit à petit entre des attaques furtives, des poses de pièges électriques et des phases de tir à la pelle où les nazis tombent comme des mouches.
Plus tard, vous récupérez une armature en métal qui vous permet de vous tenir debout. Ouf ! Dès lors, vous êtes en mesure de rejoindre les États-Unis, afin de libérer les Américains du IIIe Reich et de déclencher une seconde révolution américaine. Alléluia ! Le jeu évolue pour sa part en alternant cinématiques dramatiques, élaborations de vos plans d’attaques en discutant avec vos différents alliés dispersés dans votre quartier général et bien sûr de l’action à proprement parler avec une dizaine d’immenses niveaux à traverser.
We’re all living in Amerika
La majorité de vos terrains de jeu se déroule donc dans une Amérique conquise par les nazis dans les années 60 (New York, Washington, Roswell…) . Le fait de se retrouver dans une telle uchronie est un véritable régal pour les yeux tant le travail sur l’atmosphère graphique est réussi. Tout est d’une crédibilité saisissante avec un niveau de détails sidérant. Impressionnant ! Comme dans les deux précédents épisodes, la démarche principale consiste le plus souvent à traverser les niveaux en éliminant le plus de nazis possible tout en ramassant les trousses à pharmacie et les armures qui traînent, afin de rester vivant jusqu’à la sortie.
Vous avez l’opportunité d’être un poil plus subtil en éliminant les généraux. En effet, leur mort évite de déclencher les alarmes et donc de faire rappliquer une armée entière de fous de la gâchette. Sachez que la manière dont vous éliminez vos ennemis fait progresser vos statistiques via trois approches : furtivité (morts sans être détecté), chaos (victimes à l’arme lourde) et tactique (utilisation de l’environnement). Ainsi, en fonction de vos exploits, vous gagnez différents atouts : résistance aux explosifs, augmentation de vos réserves de munitions ou dégâts infligés plus importants. En revanche, vos armes évoluent pour leur part avec des outils trouvés seulement sur le terrain. Vu la difficulté de certains passages, ces aspects évolutifs sont les bienvenus ! De plus, au cours de l’histoire, vous gagnez trois différents pouvoirs fantastiques : le harnais constricteur qui vous permet de passer dans des tuyaux, le plastron bélier qui explose les murs et le Mécupode vous donnant le double saut. Si avec ça, vous ne gagnez pas la révolution…
Instants émotions
Pour ce qui est des cinématiques, attendez-vous à des scènes d’une grande intensité qui se focalisent essentiellement sur la partie humainement dramatique des personnages. Ainsi, vous en apprenez plus sur Blazkowicz à travers des flash-back dans lesquels sont développés des thèmes comme le racisme ou la violence. Très bien montées, ces cinématiques apportent une lecture plus adulte et bienvenue sur le genre humain qui tranche bien sûr avec l’action grand spectacle d’un FPS.
En ce qui concerne les debriefs avant chaque attaque, vous avez la possibilité d’interroger les différents PNJ (personnages non joueurs) qui habitent dans votre quartier général, le sous-marin Le Marteau d’Eva. Cet immense niveau est libre de toute exploration et invite bien sûr à scruter le moindre recoin de votre Q.G. Votre curiosité et votre patience sont souvent récompensées. Vous avez ainsi tout le loisir d’écouter des conversations (souvent très drôles) entre PNJ, de trouver des missions secondaires (le stand de tir, la borne d’arcade Wolfstone, nourrir le cochon…) ou de rejouer les niveaux déjà finis pour tenter de décrocher le meilleur score.
Ich bin ein gros bourrin
Face à tant de réussite ludique, il y a quand même des choses qui fâchent. Tout d’abord, si vous tentez l’approche la plus furtive possible des niveaux, il existe des passages obligatoirement bourrins de chez bourrin, où les pics de difficulté font mal à l’ego. N’hésitez pas à sauvegarder très souvent pour ne pas péter un câble. En outre, l’I.A. des nazis est proche du zéro : soit ils ne vous voient pas du tout et se laissent berner comme des bleus, soit ils vous détectent à l’autre bout de la carte et rappliquent par paquets de douze comme s’ils communiquaient entre eux par télépathie. Pas génial pour l’immersion, vous en conviendrez aisément. Autre bémol ? Il existe un sentiment désagréable de parcourir des niveaux « couloirs » et ce, malgré l’immensité de ces derniers. La liberté d’exploration est donc à minimiser. Enfin, même si la jouabilité est au top, le changement d’armes doubles (vous pouvez d’ailleurs avoir deux armes différentes dans les mains, nouveauté de cet épisode !) s’avère d’une lenteur pénalisante. Agaçant lorsque vous mourrez alors que vous vouliez prendre les bonnes armes, mais qu’elles n’apparaissent pas assez vite !
Pas de quoi bouder votre plaisir ludique toutefois. La direction artistique est tout simplement fabuleuse (décors, costumes, animation des personnages…), la bande-son s’impose à vos oreilles avec brio et l’uchronie s’avère agréablement dérangeante. Mais ce qui fait le sel de ce Wolfenstein II reste les différents bonus à dégoter dans tout le jeu : les trésors (figurines des personnages), les cartes à collectionner, les illustrations (magistrales !), les jouets de Max, les cartes funestes, les documents (cartes postales, lettres et autres journaux), et last but not least, les vinyles de rock allemand. Vivement Wolfenstein III !
Conclusion
Wolfenstein II: The New Colossus ne déçoit pas les fans de la série et remplit bien son cahier des charges bas-de-plafond : tuer du nazi à tous les coins de rue ! Si en plus, la boucherie est agréable à traverser aussi bien artistiquement que ludiquement, pas de quoi bouder son plaisir. Mais soyez prévenus : si vous cherchez de la finesse, passez votre chemin. Avec Blazko le Barjo, les morts pleuvent à gogo !