En résumé
Visuellement magnifique pour un titre bâti avec les contraintes d’un jeu en monde ouvert, Horizon Zero Dawn se montre largement à la hauteur des attentes placées en lui. De par son bestiaire mécanique et les subtilités qu’une telle menace induit en matière de gameplay, le soft s’octroie une identité unique passionnante à appréhender. On en ressort avec le sentiment d’avoir joué à quelque chose de neuf qui risque d’inspirer toutes les grandes productions à venir.
Note technique
Les plus et les moins
- Un monde ouvert primitif passionnant à défricher
- Techniquement éblouissant et riche d'une atmosphère unique
- Des combats intelligents et nerveux contre la faune mécanique
- Les possibilités d'évolution de l'héroïne et de son arsenal
- La diversité des objectifs proposés dans l'open world
- Une durée de vie qui dépasse largement la trentaine d'heures de jeu
- Une map finalement pas si vaste que ça et un peu trop balisée
- Les affrontements contre les humains, nettement moins palpitants et originaux
- Parfois inutilement bavard
Notre test détaillé
Pressenti par beaucoup comme potentiellement voué à devenir l’un des futurs ténors de la PS4, Horizon Zero Dawn a su, bien avant son lancement, focaliser toutes les attentions. Et il faut bien admettre que, non content d’afficher une plastique prodigieuse, le nouveau titre des auteurs de Killzone ne déçoit pas et réalise la prouesse de nous entraîner dans un ailleurs fascinant dont on ne s’extirpe qu’à contrecœur.
Ce test a été effectué sur une PlayStation 4.
Malmenée par des événements qui dépasseraient n’importe quel être humain normalement constitué, Aloy n’est clairement pas de celles qui se laissent abattre par le poids de la fatalité. Née dans un contexte de fin du monde où l’humanité n’a plus vraiment sa place, l’héroïne d’Horizon aurait pu se contenter d’essayer de survivre dans cet environnement perpétuellement hostile qui l’oppresse elle et ses congénères, individus faits de chair et de sang. Au lieu de cela, elle choisit de prendre son destin en main, de dépasser son statut de paria et d’agir dans l’espoir de percer le secret véritable de ses origines.
Le point de départ de cet Action-RPG en monde ouvert s’incarne ainsi en premier lieu à travers l’évolution de ce personnage dont le devenir nous est confié, alors que l’héroïne a encore tout à apprendre de ce monde ravagé. De la jeunesse à la maturité d’Aloy, le joueur découvre à travers cette jeune femme courageuse et attachante un quotidien sans équivalent, partagé entre la chasse, la cueillette et le besoin de venir en aide aux tribus locales en dépit des préjugés et des rivalités entre clans.
David contre Goliath
La particularité du monde d’Horizon réside ainsi d’abord dans sa dimension désespérée via la menace constante qui pèse sur les fragiles épaules des derniers représentants de l’espèce humaine. Où que porte notre regard, la faune nous rappelle que nous ne sommes que des proies. Et si quelques lapins, renards et sangliers s’évertuent encore à survivre en dépit de toute probabilité, la réalité a transformé les prédateurs de jadis en de véritables machines de guerre.
Entièrement mécaniques et capables de rompre les os de quiconque aurait l’imprudence de pénétrer sur leur territoire, les créatures qui nous entourent et nous guettent dans l’ombre ont ainsi depuis longtemps gagné le droit à l’autonomie. Les terrasser n’est donc certainement pas à la portée du premier venu et c’est en cela que l’art de la chasse et de la survie a rendu Aloy apte à tenir tête à ces bêtes sauvages mécaniques qui se sont emparées de sa planète.
Piéger, pirater, neutraliser
Les premiers pas dans l’univers du jeu font par conséquent figure d’apprentissage, aussi bien pour l’héroïne que pour le joueur qui découvre d’abord comment exploiter les précieuses ressources de son environnement pour fabriquer lui-même ses flèches, ses pièges et ses potions.
Mais le véritable coup de génie d’Horizon réside dans la manière avec laquelle l’originalité du background se répercute sur le gameplay du jeu, les confrontations avec les machines ne pouvant être menées à bien qu’à la condition de détecter et de neutraliser les points faibles de celles-ci. Afin d’éviter des affrontements inutilement longs et fastidieux, le joueur apprend ainsi à respecter ses adversaires de métal en les prenant au sérieux. Connaître les faiblesses de l’ennemi en scannant l’entièreté de sa structure est le seul moyen de prendre l’avantage dans un conflit opposant Aloy à des créatures mécaniques infiniment plus puissantes qu’elle. L’expérience révèle bien vite que chaque type de machine réclame une approche bien précise, la végétation abondante étant souvent propice aux attaques furtives combinées à l’utilisation de pièges sournois.
Mais vaincre les machines, c’est aussi s’assurer l’opportunité de détacher certaines parties constitutives de ces monstres de métal pour les utiliser comme composants. Pouvant se revendre à des prix avantageux, ces derniers sont surtout là pour nous permettre de développer l’équipement de l’héroïne afin de lui constituer un arsenal suffisamment complet pour pouvoir exploiter les failles des ennemis. Chaque créature n’étant sensible qu’à certains types de dégâts bien précis, on comprend vite la nécessité de doter nos arcs et autres frondes de projectiles inflammables, électriques ou explosifs. Le plus jouissif reste néanmoins de pirater ces créatures à leur insu pour les reprogrammer, soit pour s’en servir de montures, soit pour les retourner contre leurs congénères.
L’avènement des machines
Avec en prime un arbre de compétences permettant de définir le type d’approche que l’on souhaite privilégier, le gameplay d’Horizon ne manque vraiment pas d’attrait et pousse à braver tous les dangers de l’environnement pour s’aventurer toujours plus loin. Le titre brille justement par la profusion et la diversité de ses objectifs de missions. Pister des machines dangereuses ou venir en aide aux autochtones pour renforcer ses alliances avec eux ne sont qu’un aperçu du quotidien d’Aloy qui n’hésite jamais à payer de sa personne pour enquêter sur des disparitions, nettoyer des camps de bandits ou explorer les vestiges d’anciennes civilisations.
Revers de la médaille, les affrontements contre les machines se montrent tellement prenants et inventifs qu’ils nous font regretter que les humains ne soient pas moins nombreux. À de trop nombreuses reprises, Aloy se retrouve dans l’obligation de débarrasser une zone des individus qui la peuplent, et la manœuvre s’avère alors au mieux ennuyeuse, au pire franchement pénible. Que l’on s’y prenne en mode furtif ou non, les altercations entre humains sont peu inspirées et s’éternisent souvent plus qu’on ne le souhaiterait. Le TPS redevient dans ces moments-là si classique que l’émerveillement retombe, jusqu’à ce que l’on débusque à nouveau une créature inédite ou que l’on procède à l’ascension grisante d’un « long-cou » pour voir ce qui se trame aux alentours.
Voilà en tout cas l’un des rares points négatifs que l’on pourra noter, avec peut-être un autre bémol concernant les animations faciales des personnages qui dénaturent un peu l’impact émotionnel véhiculé dans les moments-clés, et des dialogues inutilement bavards. Pour le reste, Horizon est un titre d’exception dans lequel on a sincèrement plaisir à s’égarer tant son univers renferme d’occasions de s’extasier.
Conclusion
Visuellement magnifique pour un titre bâti avec les contraintes d’un jeu en monde ouvert, Horizon Zero Dawn se montre largement à la hauteur des attentes placées en lui. De par son bestiaire mécanique et les subtilités qu’une telle menace induit en matière de gameplay, le soft s’octroie une identité unique passionnante à appréhender. On en ressort avec le sentiment d’avoir joué à quelque chose de neuf qui risque d’inspirer toutes les grandes productions à venir.