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Test Labo du Nikon D500 : retour gagnant ?

14 décembre 2016
Par Romain Challand, Marielle Masounave
Test Labo du Nikon D500 : retour gagnant ?

En résumé

Note LABOFNAC

Nikon a pris son temps avant de renouveler le D300s, mais a fini par livrer un D500 qui conserve les atouts ergonomiques de son aîné et gagne un équipement plus actuel. En plus de sa conception soignée donc, le produit s’appuie sur un capteur APS-C de 21 mégapixels couplé à un système autofocus sur 153 collimateurs et à un processeur EXPEED 5, comme le D5, le D7500 ou le D850. Malheureusement, le système testé n’a pas brillé en matière de résolution, à cause d’homogénéité et de centrage en deçà de nos attentes. Il en va de même de la restitution des détails, plutôt bonne sur les focales extrêmes, mais moins en vue sur les focales intermédiaires. Testé avec l’objectif AF-S Nikkor 18-105 mm f3,5-5,6 G ED VR, comme le D7500, le D500 s’est donc montré moins habile que ce dernier, alors même qu’il s’adresse à un public de semi-professionnels et professionnels. Il reste cependant un appareil APS-C convaincant, aux finitions soignées.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Une conception solide et une ergonomie bien pensée
  • Bonnes possibilités de recadrage
  • Bonne restitution des détails, notamment aux focales extrêmes
Les moins
  • Des défauts d'homogénéité et de centrage
  • Certains détails gommés au 50 et au 70 mm

Notre test détaillé

Dans le catalogue de Nikon, le D500 a une place assez particulière. Successeur longtemps attendu du D300s – âgé de 6 ans déjà -, il est la proposition professionnelle à capteur APS-C DX de la marque. Justifie-t-il une si longue attente ? Réponse dans ce test Labo.

Le Nikon D500 est un appareil photo reflex doté d’un capteur APS-C CMOS (23,5 x 15,7 mm) / DX de 20,9 mégapixels, capable de shooter jusqu’à dix images par seconde. Le système autofocus passe ici à 153 points et le boîtier a la possibilité de filmer en 4K à 30 fps. Il est en outre équipé d’un large viseur optique à pentaprisme, d’un écran tactile inclinable de 3,2″ de 2,36 millions de points, d’une riche connectivité sans fil (Wi-Fi, Bluetooth, NFC, GPS), ou encore deux ports pour cartes mémoire (SD et XQD).

nikon D500

© Labo Fnac

Design et ergonomie

Puisqu’il est un appareil destiné aux professionnels, le Nikon D500 en adopte les codes esthétiques et ergonomiques. À ce titre, il est assez proche de ce que propose la série D800 dans ce domaine, et apparaît directement comme un appareil robuste à l’épreuve des conditions de travail les plus variées.

nikon D500

© Labo Fnac

Si l’on peut se permettre la comparaison avec le D7500, dont nous avons récemment publié le test et qui possède une fiche technique proche de ce modèle, le D500 intègre une poignée plus grande et plus profonde qui lui confère une prise en main plus sûre. Au rayon des petites améliorations, nous relevons également une couronne de sélection plus ergonomique, qui peut être utilisée à une main, ce qui n’était pas tout à fait le cas avec celle du D7500.

nikon D500

© Labo Fnac

Pour continuer dans la comparaison, l’écran de contrôle du D500 est plus large, permettant de mieux visualiser les informations affichées, tandis que l’écran inclinable possède un pourtour en plastique qui le rend moins vulnérable aux chocs. En plus, sa charnière offre une inclinaison d’environ 90 ° vers le haut et 90 ° vers le bas, pour des angles d’utilisation variés, notamment en vidéo. On préfère tout de même largement les écrans sur rotules, plus simples à utiliser que ces charnières certes compactes, mais plus fragiles. Dommage également que cet écran ne soit pas entièrement tactile, notamment dans les menus, puisqu’il est seulement question de mise au point tactile.

nikon D500

© Labo Fnac

Le viseur de type reflex avec pentaprisme est très agréable à utiliser, lumineux, et couvre 100% du champ. La mise au point est facilitée par l’intégration d’un petit joystick, qui permet de sélectionner le collimateur sans ôter l’œil du viseur. Tout comme son prédécesseur, le D300s, ce D500 fait l’impasse sur un flash rétractable, et estime que les utilisateurs de ce boîtier préféreront y installer un flash de meilleure facture via la griffe porte-accessoires. Équipé du même système AF que le D850, le D500 ne possède donc pas de LED d’assistance à la mise au point.

nikon D500

© Labo Fnac

Le boîtier ne fait par contre pas l’impasse sur les options de stockage puisqu’il intègre un port SD et un port XQD. Enfin, les dimensions de l’appareil sont assez imposantes : environ 147 x 115 x 81 mm, contre 135,5 x 104 x 72,5 mm pour le D7500. La différence de poids entre les deux systèmes, équipés du même objectif AF-S Nikkor 18-105 mm f3,5-5,6 G ED VR, n’est par contre pas aussi flagrante, le D500 étant 100 grammes plus lourd (1,3 kg).

nikon D500

© Labo Fnac

Connectiques

Le Nikon D500 présente une connectique riche. D’abord, l’appareil propose des connexions Bluetooth, Wi-Fi et NFC, mais aussi un connecteur HDMI Type C, un connecteur Micro-B USB 3.0, des fiches mini stéréo entrées et sorties 3,5 mm, une prise synchro-flash, et une prise télécommande à dix broches.

Résolution

Rappelons que la résolution correspond au plus petit élément pouvant être distingué dans l’absolu par le système de prise de vue. Il s’agit donc d’une qualité intrinsèque au système mesuré qui dépend notamment de l’optique, du capteur et de la fréquence d’échantillonnage. Cette mesure ne dépend donc pas des conditions de prise de vue. On peut calculer au préalable la résolution théorique en divisant par deux la dimension de référence, ici la diagonale.

Nous avons choisi une retranscription de nos mesures basée sur la perception humaine et sur une situation concrète d’utilisation. L’unité utilisée dans nos tests est le nombre de cycles par degré. Cette unité est une manière d’exprimer la résolution par rapport à une situation donnée : ici, une image tirée sur un 20 x 30 cm, observée à 30 cm par notre œil étalon. D’un point de vue schématique, on peut représenter un cycle par un noir + un blanc. Le nombre de cycles par degré correspond alors au nombre de noir et blanc discernables dans 1 degré. En l’occurrence, la résolution théorique du système testé est de 486 cycles par degrés, et nous mesurons 383 cycles par degré dans la zone centrale de l’image. Dans cette situation, le D500 offre une capacité de recadrage d’environ 60 %, ce qui permet de conserver un peu plus de la moitié de l’image. On remarque cependant que le D7500, positionné moins cher, possède les mêmes capacités de recadrage pour le même capteur et la même optique.

Là où le D500 et le D7500 se différencient, c’est en matière d’homogénéité et de centrage. Chez le D500, nous constatons un important écart de résolution entre les différentes zones de l’image, quelle que soit la focale. Un écart qui est bien supérieur à ce qu’on trouve sur les autres appareils, ce qui fait que l’homogénéité est ici vraiment médiocre. Ce défaut se fait aussi sentir sur le centrage, mauvais au 70 et au 85 mm, où la qualité est donc meilleure sur les bords qu’au centre de l’image. Attention à vos portraits centrés. Au 28 et au 50 mm, le centrage est cependant correct. Mais compte tenu des écarts évoqués, la promesse du constructeur n’est pas tenue.

Restitution des détails

Pour nos tests, nous avons choisi un niveau d’éclairage de 500 Lux, correspondant au niveau d’éclairement d’un salon en lumière tamisée. C’est aussi l’éclairement préconisé pour lire.

nikon D500 scene test

Notre scène test © Labo Fnac

Avec notre scène test, la mesure de restitution des détails se fait sur le tiers central de l’image, là où la résolution est généralement la plus élevée. Mais puisque l’appareil a quelques soucis de centrage, nous obtenons des résultats corrects, mais décevants pour un boîtier semi-pro. Au 28 mm, le D500 est très bon partout, quel que soit le sujet observé. Au 50 et au 70 mm, il est plutôt moyen sur les Lego, le réglet, la carte Ethernet ou la gamme de blancs. Enfin, sur notre focale de 85 mm, les résultats sont plutôt bons même si certains fins détails, comme les trames de tissus, sont gommés.

nikon D500 scene test

Zoom sur les détails des minéraux et des Lego, à 28 mm © Labo Fnac

De ce que l’on observe, dès lors que le sujet est peu contrasté, avec un détail subtil, le D500 a du mal à le restituer, et nous attendons mieux d’un appareil de cette gamme.

Qualités optiques

Sur les quatre focales testées, le Nikon D500 associé à l’objectif AF-S Nikkor 18-105 mm f3,5-5,6 G ED VR ne présente ni astigmatisme ni aberrations chromatiques. Quelle que soit la focale, la distorsion est imperceptible sur notre 20×30. On relève une légère distorsion en barillet pour le 28 mm, plus marquée que sur les autres appareils en tout cas, mais elle reste non significative sur notre tirage de référence.

Vidéo

Le Nikon D500 est le premier APS-C de la marque à proposer de la captation vidéo en UHD (3840 x 2160 pixels) à 30 images par seconde. Mais comme pour le D7500, la 4K entraîne ici un large recadrage 2,2x. Ce qui signifie qu’il sera impossible de filmer au grand-angle avec cet appareil.

Conclusion

Note LABOFNAC

Nikon a pris son temps avant de renouveler le D300s, mais a fini par livrer un D500 qui conserve les atouts ergonomiques de son aîné et gagne un équipement plus actuel. En plus de sa conception soignée donc, le produit s’appuie sur un capteur APS-C de 21 mégapixels couplé à un système autofocus sur 153 collimateurs et à un processeur EXPEED 5, comme le D5, le D7500 ou le D850. Malheureusement, le système testé n’a pas brillé en matière de résolution, à cause d’homogénéité et de centrage en deçà de nos attentes. Il en va de même de la restitution des détails, plutôt bonne sur les focales extrêmes, mais moins en vue sur les focales intermédiaires. Testé avec l’objectif AF-S Nikkor 18-105 mm f3,5-5,6 G ED VR, comme le D7500, le D500 s’est donc montré moins habile que ce dernier, alors même qu’il s’adresse à un public de semi-professionnels et professionnels. Il reste cependant un appareil APS-C convaincant, aux finitions soignées.

L’avis des clients Fnac

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Article rédigé par
Romain Challand
Romain Challand
Journaliste
Marielle Masounave
Marielle Masounave
Responsable des tests photo
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