Sélection

10 reprises audacieuses qui éclipsent (presque) les versions originales

09 mai 2025
Par Thomas Chouanière
10 reprises audacieuses qui éclipsent (presque) les versions originales

Dans l’histoire de la musique pop et rock, l’exercice de la reprise est un incontournable : nombre de chansons ont bénéficié de relectures et réinterprétations originales, parfois particulièrement réussies. Voici des « covers » parmi les plus célèbres, mais aussi quelques perles cachées.

Si le jazz ou la variété d’avant les années 1960 se partageaient des répertoires entiers, l’essor du rock et de la pop, ainsi que l’arrivée d’auteurs-compositeurs-interprètes, ont contribué à la naissance de chansons clairement associées à un groupe ou à un chanteur.

La naissance du format album a aussi poussé les musiciens à panacher leurs disques entre compositions originales et reprises, susceptibles de faire revivre de grandes mélodies. Pouvant être un hommage, une revisite ou un pur exercice de style, la reprise est un art à part entière, comme en témoignent ces dix reprises.

Jeff Buckley – Hallelujah

L’émouvant répertoire de Jeff Buckley sur son unique album Grace – le jeune chanteur étant mort à l’âge de 30 ans en 1997 – était largement entrecoupé de reprises sur scène. Une, en particulier, est entrée dans l’histoire : l’artiste a repris le gospel Hallelujah, écrit par le chanteur canadien Leonard Cohen, pour le transformer en six minutes et quelques de guitare-voix absolument inoubliables.

La montée dramatique de la voix de l’auteur de Last Goodbye, les arpèges délicieusement chaloupés qui l’accompagnent et l’atmosphère spirituelle du morceau ont contribué à ce que la version Buckley soit aujourd’hui davantage identifiée que l’originale.

Jimi Hendrix – All Along the Watchtower

Si la virtuosité guitaristique de Jimi Hendrix et son flamboyant jeu de scène ont longtemps fait croire qu’il s’inspirait des Jeff Beck et autres Eric Clapton, le génie de la Stratocaster n’a pourtant jamais caché une autre influence majeure : Bob Dylan.

Guitariste-chanteur comme le héros dépeint dans le film Un parfait inconnu, Hendrix a repris le thème d’All Along the Watchtower et ses paroles pour complètement chambouler le morceau devenu, sous sa férule, une odyssée psychédélique digne de figurer au panthéon du folk-rock. À écouter sur l’indispensable troisième disque du guitariste, Electric Ladyland

À partir de
39,91€
En stock
Acheter sur Fnac.com

Joe Cocker – With a Little Help From My Friends

Dans le répertoire des Beatles, les chansons composées par Lennon ou McCartney pour Ringo Starr – moins chanteur que batteur – ont souvent des thèmes enfantins et une écriture simple.

Outre Yellow Submarine et Good Night, Ringo a posé sa voix sur With a Little Help From My Friends, morceau de pop traditionnelle que le futur crooner Joe Cocker a transformé en hymne rhythm and blues au début de sa carrière. L’intensité de sa reprise, notamment interprétée lors du festival de Woodstock, est restée dans la mémoire des fans de rock.

Cake – I Will Survive

Sid Vicious avait fait de l’émouvante My Way de Frank Sinatra une chanson punk nihiliste et frénétique. Dans les années 1990, le groupe Cake innove en métamorphosant un hymne disco (I Will Survive de Gloria Gaynor) en chanson de ralliement de tous les neurasthéniques de la planète.

Tirée de l’album générationnel Fashion Nugget, cette version nonchalante et maline est l’une des premières reprises décalées à avoir connu un succès important. 

À partir de
13€
Voir sur Fnac.com

Katerine – Partir un jour

En 2010, Katerine publiait 52 reprises dans l’espace, fruit d’une résidence nantaise en compagnie du groupe Francis et ses peintres. Les cinq artistes s’étaient donné pour défi de publier une cover par semaine, pendant un an.

Des hits de baloche à la chanson française, le recueil brasse large : du tube du boys band 2Be3, Partir un jour, il a tiré la substantifique moelle, à savoir une jolie chanson d’amour perdue, arrangée en ballade jazzy. 

Aimee Mann – One

Auteur-compositeur-interprète injustement oublié, Harry Nilsson a écrit des chefs-d’œuvre, pour lui et d’autres. L’autrice-compositrice-interprète et bassiste américaine Aimee Mann, à l’époque du film Magnolia en 1999, a contribué à la popularité de son One, à travers une reprise fidèle de cette chanson mélancolique et mathématique sur la solitude. 

15€
19€
En stock
Acheter sur Fnac.com

Faye Wong – Dreams

L’une des chansons occidentales les plus connues en Chine est Dreams des Cranberries. À l’origine de ce succès ? L’actrice-chanteuse Faye Wong. L’immense star hongkongaise des nineties a retranscrit les inflexions de la chanteuse irlandaise Dolores O’Riordan tout en interprétant le tube en cantonais… Pour un résultat exotique, rendu immortel par sa présence dans la bande originale du film Chungking Express de Kar-wai Wong

Scala & Kolacny Brothers – Barbie Girl

Apocalyptica qui reprend du heavy metal en version quatuor à cordes, The Baseballs qui transforme le R’B en rockabilly, Skameleon qui assaisonne du rock en version ska… Les groupes de reprises spécialisés ont fait florès ces trente dernières années.

La chorale Scala & Kolacny Brothers en est l’un des meilleurs exemples. À travers des versions a cappella de tubes pop ou rock, ce chœur féminin intensifie toutes les mélodies qui leur passent par la voix, à l’exemple de Barbie Girl, hit d’Aqua sur lequel on ne pensait pas pouvoir pleurer un jour. 

À partir de
33,37€
Voir sur Fnac.com

Richard Cheese – Down With the Sickness

C’est un des maîtres du décalage : depuis des décennies, Richard Cheese disperse façon puzzle les hits pour en faire des versions cocktail bar « cheesy ». Il s’est même penché sur le nu métal avec une reprise de Down With the Sickness, classique enragé de Disturbed, qui devient une hilarante chanson lounge à découvrir.

April March – Cet air-là

Si Julien Doré a brillé à travers ses reprises (à la Nouvelle Star et sur son dernier album Imposteur), il le doit en partie à April March, chanteuse américaine notamment repérée par Quentin Tarantino, qui s’est intéressée à des chansons comme Laisse tomber les filles ou Cet air-là de France Gall.

L’artiste est en effet, comme le projet Nouvelle Vague, le symbole d’une génération de musiciens liés à la scène indépendante qui ont su s’approprier le répertoire mainstream des sixties ou eighties à travers des covers étonnantes et souvent inoubliables.

À lire aussi

Article rédigé par
Thomas Chouanière
Thomas Chouanière
Journaliste
Sélection de produits