Les dix meilleures reprises des Beatles

I Wanna Be Your Man – The Rolling Stones

Techniquement, les Rolling Stones n’ont pas enregistré de reprise d’I Wanna Be Your Man : le titre, écrit par Lennon et McCartney, a d’abord été sorti par Mick Jagger et les siens avant que les Beatles ne publient leur version. Pour autant, cette chanson typique de la merseybeat des années 1960, a servi de tremplin pour les Stones, qui y prouvaient leur caractère à la fois foutraque et rock’n’roll. Jamais parue en album (mais disponible sur la compilation 1963-1966), la chanson sert de face A au deuxième single des comparses de Keith Richards et leur offre un premier succès.

With a Little Help From My Friend – Joe Cocker

Les images sont mythiques : en split-screen sont filmés d’un côté les musiciens et de l’autre un chanteur vêtu d’une chemise hippie. La scène se déroule à l’occasion du festival de Woodstock en 1969, et Joe Cocker se lance dans une interprétation bluesy à souhait de With A Little Help From My Friends, initialement paru sur le Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles. Conçu à l’origine pour le chant de Ringo Starr, le titre devient un canevas idéal pour une reprise hallucinée et progressive qui installe le crooner anglais dans la légende.

Oh Darling – George Benson

Dès le début du succès des Beatles, les jazzmen de tous bords se sont rendu compte du potentiel mélodique de leurs chansons, et ont choisi d’en reprendre les thèmes pour mieux improviser autour. À ce petit jeu, c’est George Benson qui, le premier, connut une belle réussite, avec son album The Other Side of Abbey Road. Reprenant les titres du chef-d’œuvre des Fab Four qui fut leur dernier disque enregistré ensemble, le guitariste livrait là un surprenant disque au croisement du rock, du jazz et de la variété orchestrée, un cocktail merveilleusement représenté par Oh ! Darling. Le disque inspira d’autres expériences du même type, comme McLemore Avenue, disque soul-jazz de Booker T & The M.G.’s et consacré au même répertoire.

Here Comes the Sun – Nina Simone

Dans le répertoire des Beatles, les compositions de George Harrison n’ont cessé de progresser au fil des années. Avec Here Comes the Sun, il réalisait un des morceaux les plus doux de l’histoire de la musique populaire. Nina Simone, sur l’album Here Comes the Sun, reprit évidemment ce morceau : la grande dame du jazz américaine y injecte son filet de voix et transforme cette perle en monument d’intensité.

The Long and Winding Road – Aretha Franklin

Piocher dans le répertoire des Beatles peut sembler un exercice de style compliqué, mais les grands noms de la Great Black Music qui s’y sont risqués ont plutôt réussi dans la discipline. En témoigne Aretha Franklin : pour son album Young Gifted and Black, elle reprit The Long and Winding Road, issu de Let it Be, et en fit un morceau étincelant de groove soulful, à mille lieues de la version originale, ballade façon McCartney orchestrée par Phil Spector.

Something – Elvis Presley

Les crooners de tout poil se sont frottés aux chansons des Beatles, de Sammy Davis Jr. avec son medley en passant par Sinatra ou Tony Bennett. Une autre de ses grandes voix, venues davantage du rock’n’roll, démontra le caractère caméléon du répertoire des Beatles : Elvis Presley intégra Something, de George Harrison, à son tour de chant dans les années 1970. Une excellente version est à retrouver sur le show live Aloha From Hawaii via Satellite !

Je veux te graver dans ma vie – Johnny Hallyday

Le Sous-Marin vert par les Compagnons de la Chanson avec Maurice Chevalier, Le Fou sur la colline d’Eddy Mitchell (d’après The Fool on the Hill), ou encore Et je t’aime de Michèle Torr… Les Français qui osent reprendre les Beatles ne sont pas très nombreux. Pour autant, Johnny Hallyday, avec le tonitruant Je veux te graver dans ma vie, réussit à intégrer le répertoire des Liverpuldiens, pourtant éloigné du sien, au sien. Cette reprise de Got to Get You Into My Life figure sur l’album La Génération perdue, et a été régulièrement interprétée sur scène par l’idole…

In My Life – Johnny Cash

Le Soleil noir de la mélancolie éclaire la dernière partie de l’œuvre de Johnny Cash. Aux reprises de Nine Inch Nails, entre autres, de sa série American, s’ajoute notamment une interprétation paradoxalement lumineuse d’In My Life, ballade de John Lennon publiée sur Rubber Soul, à retrouver sur le volume 4, The Man Comes Around. La voix de crooner de l’un des maîtres de la country music s’y trouve merveilleusement mise en valeur.

Come Together – Michael Jackson

Au cours des années 1980, Michael Jackson rachète les droits d’édition des chansons des Beatles. S’il en profitera bien peu côté interprétation, il livrera quand même une version assez funky du Come Together de John Lennon, à retrouver sur l’album History, pour une preuve fondamentale que le titre de « roi de la pop » n’a jamais été usurpé par le benjamin des frères Jackson.

I’m The Walrus – Brad Mehldau

Spécialiste de la reprise en trio jazz de la pop (titre qu’il dispute aujourd’hui avec des formations comme The Bad Plus), Brad Mehldau avait livré précédemment des reprises de Dear Prudence ou de Blackbird. Mais sur Your Mother Should Know, les Fab Four constituent l’intégralité des sources musicales. Le virtuose américain s’y montre toujours aussi vibrant, donnant aux versions initiales un nouveau souffle, loin de Liverpool, et plus proche de l’ambiance feutrée d’un jazz-club. À découvrir !