Agnès Martin-Lugand, c’est plus de 3 millions d’exemplaires romans vendus en France, mais aussi à l’étranger. Et elle figure aussi pendant plusieurs années consécutives au palmarès des dix best-sellers de L’Express. Avec des romans aux thématiques toujours universelles, cette auteure fait partie du beau ciel des plumes française.
Le saviez-vous ? Agnès Martin-Lugand a publié son premier roman en auto-édition : Les Gens heureux lisent et boivent du café.
Le charme opère immédiatement, des bloggeurs littéraires la repèrent, ce qui lui permet de rejoindre les éditions Michel Lafon. Il faudra attendre 2015 pour voir la suite être publiée, La Vie est facile, ne t’inquiète pas.
Depuis, chaque année, la romancière est présente sur les tables des libraires. De quoi ravir de nombreux lecteurs !
La bibliographie d’Agnès Martin-Lugand
Les Gens heureux lisent et boivent du café (2013)
Première thématique du roman Les Gens heureux lisent et boivent du café, celle du deuil et de la résilience. Un sujet complexe qu’Agnès martin-Lugand n’a pas hésité à coucher sur papier, signant par là le début d’une grande carrière.
« Ils étaient partis en chahutant. J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux. »
Diane perd brusquement son époux et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, c’est tout son monde qui s’effondre, le cœur entamant à chacun de ses battements, une chute mortelle vers un gouffre sans fond. Pourquoi continuer à vivre quand tous ceux à qui l’on tient ne sont plus là ? Comment ? À quoi s’accrocher ? Quel avenir construire ? Le mieux restant encore de se plonger dans le passé, les souvenirs défilant dans un présent figé.
Quelques temps plus tard, Diane finit par partir pour l’Irlande, seule. Loin de toutes les instigations (bienveillantes mais plus que maladroites) de son entourage à reprendre pied parmi les vivants. Mais la vie n’est pas quelque chose que l’on peut fuir éternellement…
Une histoire de résilience, où les sauts du cœur accompagnent les phrases courtes, ponctuées de points et de longs dialogues.
Entre mes mains le bonheur se faufile (2014)
« Je savais pertinemment ce que l’on attendait de moi ; que je sois une petite femme gentille et docile, souriant béatement aux exploits professionnels de son cher et tendre, et bientôt une mère au foyer exemplaire, enchainant les grossesses et accompagnant les sorties scolaires. »
Iris est passionnée depuis l’enfance par la couture. Donner vie par l’aiguille et le fil à tous ces modèles qu’elle dessine, voilà ce qui a de quoi la satisfaire et la rendre pleinement heureuse. Mais elle n’est ni soutenu par son mari qui la délaisse ni par ses parents qui voient cette passion comme une lubie « inconvenable ». Délaissée, la jeune femme étouffe : comment passer le reste de son existence en sachant que ses rêves n’atteindront jamais le seuil de la réalité ?
Un beau jour, pourtant, Iris devra reprendre sa vie en main, prenant par là le risque de s’ouvrir au monde et d’œuvrer à la réalisation de ses espérances.
Grâce à sa formation de psychologue clinicienne, Agnès Martin-Lugand nous offre un portrait de femme profond, à la personnalité complexe, en quête de son identité. Entre mes mains le bonheur se faufile est un roman d’espoir, poignant de réalisme.
Vivre n’est pas un choix mais choisir sa vie en est un.
La vie est facile, ne t’inquiète pas (2015)
J’aimerais l’entendre plus tard ce La vie est facile, ne t’inquiète pas, comme un mantra qu’on se répéterait pour soi-même afin de se rassurer sur l’avenir, toujours flou, toujours lointain, toujours bien ancré dans chaque action de notre présent.
« La vie n’avait épargné personne à cette table (…). Et pourtant, chacun faisait en sorte de rebondir, de vivre avec, de se contenter de petits moments heureux ; un mélange d’instinct de survie et de fatalité. Ils m’avaient accueillie avec mes casseroles, et continuaient à le faire. J’étais parmi eux et j’étais bien. »
Dans cette suite de son premier roman Les Gens heureux lisent et boivent du café, nous retrouvons Diane, décidée à se reconstruire une vie à Paris. Avec l’aide de son ami Félix, elle reprend en main son café littéraire. C’est d’ailleurs là-bas qu’elle y fait la rencontre d’Olivier, un homme comme elle en a besoin dans sa vie, après ce terrible drame qui a bouleversé son existence. Il est gentil, attentionné, comprend son refus d’être mère à nouveau. La perte de sa fille étant suffisamment dur à accepter pour penser ravoir un jour un enfant.
Pourtant, les certitudes de Diane se verront renversées les unes après les autres, suite à un événement inattendu. Sera-t-elle capable de prendre un autre chemin que celui qu’elle s’était imaginer ?
Désolée, je suis attendue (2016)
L’addiction au travail, voilà une terrible drogue… Thématique déjà beaucoup abordée et celle principale de Désolée, je suis attendue.
« J’ouvris les yeux et les vestiges de mon téléphone apparurent sous mon nez. […] Je fixai les lambeaux d’électronique qui avait failli nous coûter la vie, surtout la sienne. Puisque finalement, la mienne se résumait à ça. Cette chose. Le monde, les autres n’existaient plus, je n’avais plus aucune notion de ce qui était bon, mal juste ou injuste. Mon existence se résumait au prisme des informations délivrées par cette chose inanimée, sans émotions. J’étais une coquille vide de tout, sans considération pour mon entourage. »
Yaëlle n’a jamais de vacances. Pourquoi en aurait-elle besoin, elle qui n’a envie que d’adrénaline dans sa vie ? Très grande interprète dans une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners, juchée sur ses hauts escarpins. Crainte par ses collègues, absente des repas de famille et des verres entre amis, elle n’a pas le temps de respirer. Ce n’est pas faute de recevoir des reproches, remarques qui ne lui importent guère, préférant de loin réussir professionnellement.
Seulement, cette assuétude à tout mener tambours battants ne sera pas éternelle et les fantômes du passé sont bien décidés à imposer leur présence.
J’ai toujours cette musique dans la tête (2017)
Après l’addiction au travail, place à l’ambition avec J’ai toujours cette musique dans la tête.
« Je m’étais cru dans un jeu vidéo où les vies se rechargent au bout d’une heure ou deux, sauf que, dans la vraie vie, on n’a pas de seconde chance. Finalement, j’avais joué à la roulette russe, et j’étais tombé direct sur la balle. »
Sur le papier, Yanis et Véra ont tout pour être heureux : ils s’aiment comme au premier jour et sont les parents de trois beaux enfants. Yanis travaille en autodidacte dans le bâtiment et est associé au frère de Véra, un architecte pragmatique. Seulement, leur collaboration bat de l’aile. Alors, quand un client providentiel du nom de Tristan propose à Yanis un projet de concept store, celui-ci se lance en indépendant, le moyen pour lui de laisser libre court à ses idées et de prouver à sa famille qu’il a « réussi ».
« Jusque-là, j’arrivais à les faire rêver avec peu de chose, en construisant des châteaux-forts, en me déguisant avec eux. C’était encore facile d’être leur dieu. Dans quelques années, que penseraient-ils de moi, si je ne faisais rien de plus ? »
S’il est soutenue par Véra dans cette décision, les choses vont malheureusement prendre une tournure délicate, mettant leur couple à l’épreuve et faisant vaciller les fondations de leur l’entourage. Arrivera-t-il a protéger sa famille de cette spirale infernale ?
À la lumière du petit matin (2018)
« Le reste du temps, je donnais le change pour sauver les apparences, pour ne pas nourrir l’inquiétude, qui m’avaient portée à bout de bras, pour ne pas disparaître noyée par le chagrin. Ils ignoraient à quel point j’étais perdue, à quel point je ne savais plus ce que je voulais faire de ma vie. »
Peut-on être heureux quand l’on se ment à soi-même ? Telle est la question posée dans ce 6e roman, À la lumière du petit matin.
Hortense a bientôt 40 ans. Sa vie ? Rythmée par son métier de professeur de danse et par sa liaison avec Aymeric, un homme marié. Si on la questionne sur son bonheur, Hortense vous dira certainement qu’elle est heureuse. Pourtant, une ombre commence à poindre dans son esprit, comme un indicible vague à l’âme qu’elle ne veut pas voir en face.
Mais on a tous droit à une seconde chance et le coup du sort que vivra Hortense sera peut-être pour elle l’occasion de raviver sa flamme intérieure.
Une évidence (2019)
« —Mon fils n’avait jamais été et ne serait jamais mon confident—, je lui racontai l’appartement , les coffres de marin, la longue- vue, les livres d’aventures maritimes — en omettant tout de même « Ces messieurs de Saint- Malo »—, les remparts, le vent, la mer, les voyages. Je me repus des étoiles dans ses yeux. »
Dans Une évidence, Agnès Martin-Lugand nous raconte l’histoire de Reine, une mère passionnée par son métier et heureuse avec son fils de 17 ans. En réalité, cette petite vie aurait été parfaite si elle n’avait pas été construite sur un mensonge. Et révéler tout ce bonheur pourrait bien voler en éclat.
Ne reste plus qu’à répondre à cette question : faut-il se délivrer du passé pour écrire l’avenir ?
Nos résiliences (2020)
« Le manque, la faim de nous appartenir nous emmenaient dans un autre monde, notre monde. Il fallait le recréer, nous réadapter, nous le réapproprier. »
Xavier possède une clinique vétérinaire et Ava une galerie d’art. Cela fait une petite dizaine d’année qu’ils s’aiment, se regardant dans les yeux avec les mêmes éclats aux premiers jours, malgré les aléas de la vie et les enfants qui grandissent. Mais ce quotidien velouté se déstructure lorsque Xavier cause un grave accident à une violoniste en vélo.
Peu à peu, la culpabilité s’insinue en lui et le ronge. Et à mesure que tout se recroqueville, Ava jalouse cette attention que l’homme porte à cette femme qu’il a percuté, préférant la rejeter, elle. Irrémédiablement, la peur fait son chemin.
Arriveront-ils à accepter l’horizon alors même qu’ils savent que plus rien ne sera comme avant ?
Nos résiliences est un roman poignant.
La Datcha (2021)
« L’homme venait de me déposer dans un décor de rêve, dont je n’aurais même pas soupçonné l’existence. L’hôtel en lui-même était imposant, majestueux ; les pierres, les grands volets, les immenses platanes tout autour de la cour, la fontaine couverte de mousse qui lui conférait un aspect féerique. Je ne tiendrais pas deux jours, je n’étais pas à ma place. Devais-je fuir immédiatement, retrouver ma vie d’errance dont je connaissais les codes, où je savais comment survivre, ou bien rester et tenter ma chance dans ce monde inconnu, étranger, mais qui exerçait sur moi une attraction aussi soudaine qu’incontrôlable ? »
Dans La Datcha, nous suivons Hermine, une jeune femme en perte de repères et abîmée par la vie. Quand elle croise la route de Jo, le tenancier d’un hôtel provençal nommé « La Datcha », elle trouve grâce à lui un endroit où poser ses valises et une véritable famille.
Un roman émouvant, dardé d’une écriture riche. Il y a de ces lieux qui se vous rappellent à eux et qui vous habitent jusqu’à la fin de vos jours, vous donnant plus qu’un toit : une identité et l’avenir.
La Déraison (2022)
Nouveau roman d’Agnès Martin-Lugand, paru le 4 mars dernier, La Déraison nous emporte dans une folle aventure.
D’un côté, il y a cet homme qui s’accroche à la vie. De l’autre, il y a cette femme aux portes de la mort. Ensemble, les voix s’entremêlent nous confiant leurs histoires, leurs maux, leurs démons, et l’amour ! De celui qui inspire, envole, réunit et sauve… autant qu’il peut détruire et anéantir.
Des mots qui touchent, qui empoignent le cœur, coupent le souffle et emportent l’esprit.
Un roman à découvrir et à lire absolument.
« […]
« […] les roses sentaient si bon. On ne devrait jamais oublier le parfum des fleurs. Il a comme un goût d’enfance. Il procure une énergie paisible. J’avais oublié que j’aimais ça. »