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Jean d’Ormesson, l’ensorceleur de la langue française

28 janvier 2018
Par Melanie C.
Jean d'Ormesson, l’ensorceleur de la langue française

On avait fini par croire qu’il était immortel mais Jean d’Ormesson a décidé de suivre Simone Veil et ses autres camarades académiciens après 92 années de bons et loyaux services passées à honorer les trésors de la langue française. Il laissera une trace indélébile dans la littérature française et nous offre un beau cadeau pour le mois de janvier : la parution à titre posthume de Et moi, je vis toujours, aux Éditions Gallimard.

jean d'ormesson

L’homme aux plusieurs vies

Un sourire malicieux pour se présenter, un regard bleu perçant pour conserver l’attention et des mots, beaucoup de bons mots, pour convaincre son auditoire : Jean d’Ormesson était un charmeur aux multiples facettes aussi à l’aise à l’écrit qu’à l’oral… ou même devant une caméra. En 2012, il incarnait ainsi François Mitterrand dans Les Saveurs du palais avec un sens inné du jeu d’acteur. Tour à tour journaliste (il a entamé sa carrière à Paris-Match), directeur de presse (du journal Le Figaro en 1974), professeur de lycée (il est normalien et agrégé de philosophie) et même Président du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines à l’UNESCO (en 1992), Jean d’Ormesson a la passion des mots et c’est bien son œuvre littéraire qui marquera les esprits.

Une quarantaine de romans

La carrière de ce fils de diplomate bascule vraiment en 1971. Malgré l’échec de son premier roman, L’Amour est un plaisir, qui l’avait poussé à mettre fin à sa carrière littéraire, le Parisien écrit La Gloire de l’Empire, un pastiche de récits d’historiens récompensé par le Grand Prix de l’Académie française. Deux ans plus tard, il entre justement en tant que benjamin dans cette prestigieuse institution, succédant à Romain Rolland au fauteuil 12. Au fil de ses œuvres toutes à succès, Jean d’Ormesson parle de sa vie – un peu – mais surtout d’amour à travers des réflexions sur Dieu et la place de l’homme dans l’univers ou des hommages aux écrivains qu’il admirait tant (François Mauriac, Louis Aragon, Paul Morand…).

Dans ses dernières années, l’écrivain, si discret sur sa vie personnelle (il était marié à Françoise Béghin avec qui il a eu une fille, Héloïse) a signé des livres plus personnels et des chefs-d’œuvre tels que Je dirai malgré tout que cette vie fut belle qui fait office de testament spirituel. « Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit », disait le prophète « Jean d’O ». Aujourd’hui, il y a tant à dire sur lui !

Le titre amuserait presque, si le lecteur n’était pas aussi attristé de la dispartion de Jean d’Ormesson. Voyons Et moi, je vis toujours, comme le cadeau que nous offre l’Immortel à titre posthume, pour prolonger encore un peu sa présence sur terre.
Dans ce roman publié chez Gallimard, Jean d’Ormesson revisite l’Histoire, dans un récit monde, totalisant, des chasseurs cueilleurs aux grandes découvertes, avec un narrateur tantôt homme, tantôt femme. Une expérience inédite, curieuse et qui brosse, en creux, le portrait autobiographique de l’homme au regard pétillant d’intelligence et de gaieté.
Une très belle lecture pour la rentrée d’hiver 2018.

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Photo de l’auteur C. Hélie © Gallimard

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Article rédigé par
Melanie C.
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