En octobre, la romance moderne se conjugue en version dark avec d’anciennes égéries Wattpad comme Anita Rigins, Azra Reed et Marzia Meyers, plutôt chick lit tendance patin à glace du côté d’Aurore Payelle et Louise Langlois ou plus adulte et hawaïenne avec le duo Emma Green. Pour le reste, Gilles Legardinier repasse par la case thriller, Marie-Bernadette Dupuy retrouve Albane la Juste, Marc Dugain revient aux sources de la Russie poutinienne et Baptiste Beaulieu défend l’amour pour tous.
Beautiful Sinner, édition collector reliée – Anita Rigins (Addictives)
Contrairement à ce qu’évoque les titres de ses romans et son patronyme, Anita Rigins ne vient ni du Texas ni du Nebraska mais bien de quelque part en France. Nouvelle coqueluche de la dark romance hexagonale, elle a commencé, comme bon nombre de ses concurrentes, par rassembler une solide communauté de fans sur une célèbre plateforme d’auto-édition numérique avant d’apparaître sur les étals des librairies. Réédité en octobre dans une luxueuse édition collector qui en jette, Beautiful Sinner, son roman 2024, développe une intrigue incandescente au cœur de la mafia colombienne entre la fille vingtenaire pas farouche d’un baron local et un jeune caïd ténébreux et sulfureux avec qui elle va devoir cohabiter.
Valentina – Azra Reed (Hugo roman)
Comme Anita Rigins, Azra Reed n’est pas anglo-saxonne pour deux sous, mais bien française. Elle œuvre également dans la romance sombre et torride et s’est d’abord fait connaître sur Wattpad avant d’être éditée. En octobre, elle publie le premier tome d’une nouvelle série qui promet un cocktail décapant de sentiments extrêmes, d’érotisme et d’action. Valentina, l’héroïne de la série, est une jeune fille d’un quartier difficile qui n’aspirait qu’à vivre en paix entourée de ceux qu’elle aime avant de se retrouver impliquée malgré elle au cœur d’une sanglante guerre des gangs. Pour espérer se sauver, elle devra accorder sa confiance à un impitoyable, mais très attirant, chef de cartel, dont elle a bien raison de se méfier.
Attracted, édition collector – Marzia Myers (Nisha)
Très jeune espoir de la dark romance française venue comme ses consœurs de l’auto-édition numérique, Marzia Myers déboule en octobre avec une édition collector de son premier roman édité sur papier au début de l’année. Enemies to lovers d’apparence classique, Attracted se démarque de la concurrence en mettant en scène, avec beaucoup de sincérité, des personnages d’adolescents presque ou à peine majeurs, comme l’autrice. Poignante, brutale, parfois douce, l’histoire est celle d’une fille de 16 ans marquée par un terrible drame familial qui tente de se reconstruire tout en fréquentant quotidiennement, malgré elle, le meilleur ami de son frère qu’elle ne supporte pas.
Lonely Wolf – Aurore Payelle (Plumes du web)
Prolifique et éclectique, Aurore Payelle a la particularité de décliner la romance en version américaine, SF, psychologique, fantasy ou encore jeunesse. Après Red Falcon et son histoire d’amour étudiante où les patins se portent sur la glace et se roulent dans les gradins, la française reprend le chemin des vestiaires de hockey, professionnel cette fois, avec Lonely Wolf. Hockeyeur adulé, talentueux et passionné par son sport, Bill voit sa carrière menacée par un drame personnel. Pour sauver ce qui peut encore l’être, il est alors contraint d’héberger un joueur, dont il est le mentor, et sa superbe sœur. Pas insensible au charme puissant de Cassie, Bill freine alors des quatre fers pour ne pas se laisser distraire par cette tornade qui fait brutalement irruption dans sa vie.
10 bonnes raisons de te détester, édition collector – Emma Green (Addictives)
Pseudonyme unitaire rassemblant deux autrices passionnées d’histoires d’amour à toutes les sauces, Emma Green écrit des romances à quatre mains depuis plus de dix ans. Prolifique et varié dans sa production, le duo défend une ligne légère, drôle et réaliste de la romance qui aboutit à des romans entre chick lit et feel good. Publié en 2019, 10 bonnes raisons de te détester paraît en octobre dans une édition collector qui devrait enchanter celles et ceux qui ont succombé à la romance hawaïenne entre un ours mal léché et une de ses anciennes conquêtes revenue lui mener la vie dure avec ses jumeaux sous le bras.
J’ai commencé par mourir – Gilles Legardinier (Flammarion)
Auteur de best-sellers qui n’a pas que la littérature à son arc, Gilles Legardinier a acquis sa renommée et ses plus grands succès avec des comédies sentimentales aux accents feel good et une poignée de romans jeunesse. Pourtant, cet ancien artificier de cinéma est entré en littérature par le biais du thriller noir ou historique. Un genre qu’il retrouve d’ailleurs régulièrement comme aujourd’hui avec J’ai commencé par mourir. L’action se situe dans un petit village au passé tragique, perdu le long de la côte écossaise. On y suit la quête de vérité d’un nouvel habitant convaincu d’être la prochaine victime d’une inquiétante vague de décès inexpliqués. Entre secrets anciens et faux-semblants présents, Christopher va mettre toute son énergie pour parvenir à survivre dans cette ambiance vénéneuse où tout le monde semble avoir quelque chose à cacher.
Albane, Tome 3 : Le Sang des justes – Marie-Bernadette Dupuy (Calmann-Lévy)
Jeune institutrice de Dordogne révoltée par l’injustice et la barbarie nazie, Albane de Séguilières est une jeune châtelaine de 21 ans à la veille de la Seconde Guerre mondiale quand débute la saga de Marie-Bernadette Dupuy. Après une drôle de guerre qui met vite un terme à son mariage, l’occupation allemande de 1940 qui la convainc de s’engager activement dans la résistance, elle intensifie son accueil de familles juives dans Le Sang des justes. Un troisième volet tout en tensions où le retour de son amoureux devient source d’inquiétude et celui d’un ennemi oublié un immense danger, sans oublier la menace permanente que représente l’occupant nazi.
Endless Fall, édition collector – Louise Langlois (Nisha)
Bouillonnant de diversité, le monde de la romance gagne, avec la française Louise Langlois, une nouvelle représentante qui devrait continuer à faire parler d’elle. La preuve avec la parution en octobre d’une édition collector de son tout premier roman paru l’année dernière. Situé dans l’univers réfrigéré du patinage artistique et du hockey sur glace, Endless Fall parvient à faire grimper la température dans la patinoire par une histoire d’amour entre une ex-patineuse, harcelée dans son ancien lycée, en pleine reconstruction après une terrible chute et un hockeyeur en perte de talent à la suite d’un tragique accident de voiture. Deux être cassés qui vont se repousser avant de s’accepter puis s’aimer pour se soigner.
L’Avion, Poutine, l’Amérique et moi – Marc Dugain (Albin Michel)
Qu’il passe du roman à l’essai, du thriller politique au récit d’anticipation, de la fiction historique au récit autobiographique, Marc Dugain pose, quelle que soit la forme choisie, un regard acéré sur le monde qui l’entoure. Réalisateur, écrivain et bien d’autres choses, celui qui a eu au moins neuf vies avant de vivre de sa plume s’est imposé par son éclectisme thématique comme un auteur contemporain qui compte. De retour à la fiction politico-historique avec L’Avion, Poutine, l’Amérique et moi, il y dresse le portrait d’un ex-trader repenti après s’être acoquiné avec les oligarques à la chute de l’URSS. Devenu écrivain pour laver sa (mauvaise) conscience, il enquête sur un crash aérien de sinistre mémoire sur lequel plane de façon insistante l’ombre inquiétante de l’actuel président russe.
Tous les silences ne font pas le même bruit – Baptiste Beaulieu (L’Iconoclaste)
Médecin généraliste toulousain et écrivain, Baptiste Beaulieu propose des romans qui parlent de docteurs courageux, de vrais gens et de beaux et bons sentiments. Homosexuel, il milite à la fois pour les droits LGBT et pour une médecine à conscience sociale. Après avoir largement exprimé sa perception humaniste du rapport soignant-patient dans des romans qui ont pour certains connu un succès international, il est de retour aujourd’hui avec un texte pudique, sensible et engagé contre l’homophobie. Confession intime, réflexion profonde, Tous les silences ne font pas le même bruit est un manifeste bouleversant d’humanité qui défend avec puissance le droit universel de s’aimer.