Le top des nouveautés de mai Polar poche

Le Bureau Des Affaires Occultes, Tome 3 : Les Nuits de la peur bleue – Éric Fouassier (LGF)

Il y a deux ans, Éric Fouassier quittait l’univers brutal des Mérovingiens pour les bas-fonds de la capitale sous la Monarchie de juillet (1830), période éruptive et politiquement troublée où la science progresse parallèlement à un engouement populaire pour le surnaturel. C’est dans ce contexte explosif, propice au fantastique, qu’il place à la tête du Bureau Des Affaires Occultes un jeune et brillant inspecteur de police chargé de pourchasser les malandrins qui abusent de la crédulité des gens. Dans Les Nuits de la peur bleue, troisième tome de la série, alors que Paris fait face à une désastreuse épidémie de choléra, Valentin Verne s’engage dans une course contre la montre pour stopper un tueur en série qui retire un organe différent à chacune de ses victimes…

La Faille – Franck Thilliez (Pocket)

Alors qu’il vient de mettre sur pause le cycle Sharko-Hennebelle pour son nouveau roman, Franck Thilliez restait fidèle à son couple vedette l’année dernière avec un thriller comme toujours haletant, éprouvant et à connotation scientifique. Axé sur la thématique de la fin de vie, notamment en s’intéressant aux EMI (expériences de mort imminente), La Faille ouvre cette fois sa fenêtre documentaire sur les mécanismes de la mort et les questions éthiques qu’elle soulève. Côté intrigue, on retrouve un commandant Sharko suspendu par sa hiérarchie suite à l’interpellation tragique d’un tueur nécrophile. Affligé mais obstiné, le flic de choc se lance alors dans une enquête officieuse et ténébreuse qui va le mettre, entre autres horreurs, sur la piste d’un trafic d’organe, d’une sinistre communauté religieuse et de médecins sans foi ni loi aux allures de Frankenstein des temps modernes.

Rouge karma – Jean-Christophe Grangé (LGF)

Après avoir bouclé vingt ans plus tard le cycle des Rivières pourpres puis s’être intéressé aux Promises du III^e Reich, Jean-Christophe Grangé avance ses pions jusqu’à Paris durant les événements de Mai 68. Mais, fidèle à sa nature voyageuse, il déporte rapidement l’intrigue de Rouge karma des barricades parisiennes jusqu’au Vatican en passant par Calcutta. Tout commence par le meurtre atroce d’une jeune femme retrouvée en position de yoga, nue et mutilée. Traumatisé, l’ami qui l’a découverte appelle à l’aide son frère flic à la Brigade criminelle. Complété par une autre amie de la victime, un trio d’enquêteurs va alors spontanément se former pour résoudre coûte que coûte malgré un contexte politique chaotique un meurtre qui n’est que le premier d’une série motivée par une spiritualité dévoyée.

Le Silence – Dennis Lehane (Gallmeister)

Absent depuis six ans, Dennis Lehane fait un retour fracassant sur le devant de la scène littéraire avec un roman d’une cruelle acuité sur la société américaine d’aujourd’hui. Pour cet immense auteur de roman noirs, capable de fournir à Hollywood de quoi produire de grands films (Mystic River, Shutter Island, Gone Bay Gone), cette parenthèse aura été nécessaire pour comprendre puis traduire par la fiction les fractures morales et sociales qui lézardent dangereusement l’unité de son pays. Afin d’en saisir la complexité, il revient avec Le Silence en 1974, au moment où sa ville, Boston, proclame la fin de la ségrégation dans les écoles publiques. C’est dans un contexte de tensions raciales que la fille d’une mère irlandaise élevée dans la violence et le racisme disparaît le même soir où un jeune noir meurt dans une station de métro. Lancée à sa recherche, Mary Pat sera lâchée par les siens avant d’entamer un douloureux chemin vers une déradicalisation que le policier en charge de l’affaire va l’aider à accomplir.

Livide – Patricia Cornwell (LGF)

Quand on a été journaliste de faits divers et informaticienne d’un institut médico-légal, difficile ne pas s’inspirer d’un tel vécu lorsqu’on a pour objectif d’écrire des thrillers. Mettant à profit ses deux expériences professionnelles sans son premier roman, Patricia Cornwell crée en 1990 le personnage de Kay Scarpetta, experte en médecine légale qui deviendra également son héroïne la plus emblématique. Aujourd’hui, l’ex-agent du FBI devenue légiste reprend du service pour la vingt-sixième fois en trente-deux ans d’existence avec Livide. Dans cette nouvelle enquête, Kay est d’abord appelée à livrer son expertise lors d’un procès pour meurtre avant de se rendre sur une scène de crime où la victime n’est autre que la sœur de la magistrate qui vient de l’entendre. Après avoir analysé les indices en présence, elle comprend que le crime aurait-été commis à l’aide d’une arme technologique aussi puissante qu’inconnue.

Sur la dalle – Fred Vargas (J’ai Lu)

Après une parenthèse de six ans, où elle s’est entièrement consacrée à défendre la transition écologique et l’environnement, notamment en publiant deux essais, Fred Vargas a repris en main l’année dernière le destin du commissaire Adamsberg. Pour le douzième épisode de la série, elle envoie le policier le plus rêveur de Paris se refaire une santé du côté de la Bretagne, Sur la dalle, entre menhirs et dolmens. Alors qu’il se ressource dans un village qu’il connaît très bien, la lecture d’un article dans le journal local au sujet d’un meurtre soi-disant commis par un fantôme va réveiller son instinct de détective. D’autant qu’une seconde affaire, un peu plus violente que la précédente va terminer de contrarier sa quête contemplative.

Là où le bonheur s’est envolé – Lisa Jewel (Hauteville)

Contrairement aux excellents thrillers psychologiques qui l’ont fait connaître en France, Lisa Jewel a publié en Angleterre plusieurs comédies qui n’ont toujours pas été traduites de ce côté-ci de la Manche. Ayant enfin trouvé son genre de prédilection, elle tisse depuis des intrigues à suspense où elle ne ménage pas la cellule familiale. Pour Là où le bonheur s’est envolé, c’est au tour de la famille Bird d’exploser en vol après un terrible drame survenu un dimanche de 1991 dans le grenier d’une maison qui semblait pourtant être celle du bonheur. Minée par les non-dits et les rancunes, la fratrie de quatre enfants va alors brutalement se décomposer avant d’être réunie vingt ans plus tard par un événement inattendu.

Lizzie Martin, Tome 9 : Les Émeraudes de sang – Ann Granger (10/18)

Vétérane du cosy crime anglais, Ann Granger ajoute une corde à son arc littéraire en initiant en 2006 une série de polars historiques ancrés à Londres sous l’ère victorienne. Menées par une dame de compagnie au flair particulièrement affuté, ses enquêtes de Lizzie Martin distillent un fond de noirceur urbaine aux trames cosy qui lui sont chères. Dans Les Émeraudes de sang, neuvième tome de la série, Ben Ross, inspecteur à Scotland Yard, peut une nouvelle fois compter sur la perspicacité de son épouse Lizzie pour enrayer une vague de cambriolages chez les familles fortunées de la ville. Mais, la partie va sérieusement se compliquer après le vol d’un bijou d’une valeur inestimable et le meurtre d’un important informateur de la police que Ben venait d’interroger.

La Cité des rêves – Don Winslow (Harpercollins)

Faut-il le croire ou non, Don Winslow a annoncé vouloir mettre un terme définitif à sa carrière littéraire après la parution, en mai, du troisième et dernier volet de sa trilogie épique consacrée à la mafia irlandaise de la côte est. Alors que l’échéance est là, paraît simultanément la version poche de La Cité des rêve. Dans ce second acte qui devait initialement clore la série, on retrouve un Danny Ryan en danger de mort, contraint de fuir loin de ses bases pour échapper à la fois au FBI et à ses rivaux mafieux. Expatrié à Hollywood où il est persuadé de pouvoir refaire sa vie en toute discrétion, il est retrouvé par les agents fédéraux qui lui proposent un marché qu’il ne peut refuser.

Bigoudis et petites enquêtes, Tome 5 : Panique au festival – Naëlle Charles (Archipoche)

Après avoir généreusement œuvré dans l’univers torride de la romance polissonne, Naëlle Charles change de registre en s’essayant aux codes plus chastes du polar cosy crime. Pour coller aux règles du genre, elle crée alors une série policière au titre farfelu – Bigoudis et petites enquêtes – menée par une détective en herbe, coiffeuse de son métier, au patronyme loufoque. Cinquième et dernière enquête alsacienne de Léopoldine Courtecuisse, Panique au festival met la famille de l’héroïne en alerte rouge après que la cadette du clan soit suspectée du meurtre de la bibliothécaire qu’elle venait de menacer lors d’une énième réunion houleuse sur l’organisation du salon du livre de la ville. Avec l’aide officieuse de son ami gendarme, pourtant dessaisi de l’affaire, Léopoldine va prendre les choses en main pour faire éclater la vérité qui innocentera sa sœur.

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