Retiré des plateaux de cinéma depuis 2017, Daniel Day-Lewis peut s’enorgueillir d’être l’un des comédiens les plus récompensés de tous les temps et d’avoir une filmographie courte mais intense, dans laquelle il a pu témoigner de son goût pour la transformation radicale. À l’image de The Boxer, qui ressort prochainement en Blu-ray.
My Beautiful Laundrette
Dans ce film de Stephen Frears, Daniel Day-Lewis interprète Johnny, un jeune homme amoureux d’un immigré tenant une laverie automatique. My Beautiful Laundrette est une comédie dramatique à portée sociale dont Frears a le secret et dans laquelle le comédien irlandais apparaît frêle, doté d’une teinture blonde peroxydée. L’une des premières transformations dont il aura l’habitude, à l’instar de son homologue américain Christian Bale.
My Left Foot
Day-Lewis vient de l’école de l’Actors Studio et est prêt à toutes les concessions pour parfaire ses rôles. C’est le cas notamment dans My Left Foot de Jim Sheridan, biopic du peintre Christy Brown dont le handicap le contraignait à dessiner avec son pied gauche. Pour incarner au mieux l’artiste, Day-Lewis est parti à Dublin sur ses traces et s’est entraîné à peindre avec le pied. Mais droitier, les scènes où on le voit peindre ont été réalisées par le biais d’un miroir. Une prestation habitée qui lui permettra de remporter son premier Oscar du meilleur acteur en 1990.
Le Dernier des Mohicans
Deux ans plus tard, on le retrouve dans la peau d’un Européen élevé par des Mohicans et se faisant appelé Œil de Faucon. Pour Le Dernier des Mohicans de Michael Mann, Daniel Day-Lewis a donc décidé de vivre pendant plusieurs semaines dans la nature de l’État de l’Alabama, dans la solitude la plus totale, vivant de chasse et de pêche. Il a également appris tous les us et coutumes des Mohicans, à construire des canoës et à combattre avec un tomahawk. Et ainsi rajouter plusieurs lignes dans son CV, à la rubrique « compétences ».
Au nom du père
Pour Au nom du père, Day-Lewis retrouve Jim Sheridan et interprète un jeune voyou de Belfast arrêté pour un attentat terroriste qu’il n’a pas commis. Il signe toutefois des aveux après avoir été torturé par la police. Pour cette chronique d’une erreur judiciaire tirée de l’histoire vraie de Gerry Conlon, Daniel Day-Lewis a passé beaucoup de temps avec ce dernier. Il a aussi demandé à être enfermé dans une véritable cellule et à être réveillé par les gardiens tous les quarts d’heure, afin de comprendre l’état émotionnel de Gerry.
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The Boxer
Il poursuit sur sa lancée en collaborant une nouvelle fois avec Jim Sheridan pour The Boxer. Day-Lewis y incarne cette fois un boxeur ancien membre de l’IRA, sorti de prison pour un attentat dont il est innocent. Pour préparer ce rôle, le comédien a pris des cours de boxe pendant toute une année en Irlande et a affuté son corps pour être le plus crédible possible. Ce qui a parfaitement réussi au film, lauréat du Prix Goya du meilleur film européen en 1999.
Gangs of New York
Après cinq années éloignées des studios et avoir refusé nombre de rôles (dont celui d’Aragorn dans la trilogie du Seigneur des Anneaux), Daniel Day-Lewis retrouve Martin Scorsese après Le Temps de l’innocence. Dans Gangs of New York, il rugit dans son premier rôle de méchant sanguinaire. Il s’entraîne pendant toute une année avec Leonardo DiCaprio sur les techniques de combats du XIXe siècle. Il ne retrouve pourtant pas goût aux plateaux de tournage pour autant, puisqu’après ce film, il refera une nouvelle pause de trois années.
There Will Be Blood
À acteur rare, cinéaste rare. La réunion au sommet de Daniel Day-Lewis et Paul Thomas Anderson ne pouvait que faire des étincelles. Pour There Will Be Blood, drame passionnant et virevoltant autour de la course à l’or noir dans une petite ville de Californie, l’alchimie entre les deux hommes est telle que le réalisateur écrit le rôle-clé de Daniel Plainview à quatre mains avec le comédien, toujours très investi. Le film est un chef-d’œuvre, notamment grâce à la prestation hallucinante de Day-Lewis qui obtient pour la peine son second Oscar.
Lincoln
Et de trois ! Grâce à Lincoln, biopic sur le président américain Abraham Lincoln signé Steven Spielberg, Daniel Day-Lewis reçoit le troisième Oscar du meilleur acteur de sa carrière, faisant de lui le seul comédien à réaliser un tel exploit. Il y est non seulement physiquement méconnaissable, mais aussi vocalement, car le comédien a travaillé sa voix pour coller le plus possible au timbre supposé du président. Il a également effectué un titanesque travail de recherches pendant plusieurs mois, en lisant tous les discours de Lincoln et toutes les biographies parues sur lui.
Phantom Thread
Clap de fin pour Day-Lewis ? Après sa nouvelle collaboration avec Paul Thomas Anderson pour Phantom Thread, il annonce dans les médias son retrait médiatique et sa retraite en tant qu’artiste. S’il a perdu l’envie de jouer, il signe une prestation de haut vol pour cette histoire d’amour alambiquée et retorse, dans laquelle il interprète un couturier sans cœur. Fidèle à ses habitudes de travailleur acharné, il a appris à confectionner des vêtements pendant plusieurs semaines, allant jusqu’à créer une robe pour son épouse. Un acteur qui va cruellement manquer au cinéma.
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