Méconnaissable ou presque d’un long-métrage à l’autre, Christian Bale est un acteur physique faisant de son corps un véritable instrument. Bodybuildé ou au bord de l’anorexie, il n’hésite pas à se faire souffrir pour livrer des prestations époustouflantes. À l’image de The Machinist, en combo Blu-Ray/DVD le 3 mars et de ces quelques autres films…
L’Empire du soleil
On a tendance à l’oublier, mais Christian Bale est un enfant-star de Hollywood qui a eu la chance de voir sa carrière survivre au difficile passage à l’âge adulte. Pour voir le futur Batman version minot, il faut découvrir le trop méconnu L’Empire du soleil de Steven Spielberg. Bale a alors 13 ans, un air de jeune homme de bonne famille. Son personnage, fait prisonnier en pleine guerre entre le Japon et la Chine, va devoir s’émanciper lors de sa libération et affronter le monde extérieur. Un conte initiatique qui lui permet de recevoir sa toute première récompense, le Young Artist Award en 1989. Ce ne sera pas la dernière, loin s’en faut.
Velvet Goldmine
Dix ans plus tard à peine, on le retrouve maquillé comme un camion volé, lové au creux de l’épaule de Jonathan Rhys-Meyers dans Velvet Goldmine de Todd Haynes. Un vibrant et clinquant hommage à David Bowie période Ziggy Stardust, dans lequel il joue un journaliste fasciné par un chanteur de glam-rock. Sexe, drogue et paillettes sont au programme de ce film musical désenchanté qui a reçu le Prix de la meilleure contribution artistique au Festival de Cannes en 1998.
American Psycho
En 2000, il s’offre un corps affuté pour interpréter un tueur en série dénué de la moindre empathie. Visage impassible, cheveux gominés, costume trois pièces taillé sur mesure et couteau aiguisé complètent sa panoplie de Patrick Bateman. Le héros d’American Psycho de Mary Harron, d’après le roman de Bret Easton Ellis, trouve une parfaite incarnation en la personne de Bale. Ce dernier n’était pourtant pas le premier choix de la production qui lui préférait Leonardo DiCaprio et Edward Norton. Le film donne toutefois une reconnaissance internationale à l’acteur, dans ce premier rôle de psychopathe. Il faut dire que la folie lui va si bien…
The Machinist
Dans The Machinist de Brad Anderson, il passe au cran au-dessus. Ou plutôt en-dessous, puisque pour ce rôle d’insomniaque paranoïaque, il perd plus de 28 kilos en seulement trois mois. Il se nourrissait alors exclusivement d’une pomme par jour. Un thriller psychologique intense et dérangeant, dans lequel il confirme qu’il est prêt à toutes les concessions pour un rôle en valant la peine selon lui. Il défie ainsi sur leurs plates-bandes des acteurs tels que Robert De Niro ou Daniel Day-Lewis, également friands de transformations physiques impressionnantes.
La trilogie Batman
Pour son film suivant, Batman Begins de Christopher Nolan, Christian Bale doit reprendre tous les kilos perdus pour The Machinist, doublés d’une musculature digne d’un bodybuilder. Un régime en yoyo qu’il devra suivre à nouveau pour les deux suites, The Dark Knight et The Dark Knight Rises, passant ainsi d’un corps d’athlète à celui de crevette et inversement en une fraction de seconde, ou presque. De quoi faire frissonner plus d’un nutritionniste.
I’m not there
Il retrouve Todd Haynes en 2007 pour un film-concept dont le réalisateur a le secret : une adaptation de la vie de Bob Dylan où ce dernier serait incarné par six comédiens différents, dont une femme. Dans I’m not there, Christian Bale, choucrouté et les joues creusées, prend la guitare, l’harmonica et le micro pour livrer sa vision d’un simili-Dylan jeune. On retrouve d’ailleurs au casting Heath Ledger, son futur rival de The Dark Knight, à peine un an plus tard.
Fighter
Christian Bale se déleste de vingt kilos à nouveau pour Fighter de David O’Russell dans lequel il joue un ancien boxeur professionnel perdu dans les paradis artificiels. Une histoire vraie pour une prestation habitée et imprévisible de Bale version anorexique et psychotique. Un parfait combo lui offrant son tout premier Oscar, celui du meilleur second rôle masculin en 2011. Au moment de recevoir la statuette, l’acteur a déjà repris ses kilos perdus et sa musculature de Batman.
American Bluff
Après l’extrême maigreur de Fighter et The Machinist, voici venu le temps de la surcharge pondérale. Pour American Bluff en 2013, Christian Bale retrouve David O’Russell et prend 18 kilos de graisse. Pour la première fois, son corps lui fait faux bond : Bale subit une hernie et deux disques de sa colonne vertébrale sont détériorés. Ce qui ne l’empêche pas de livrer une performance de haut niveau en escroc à la petite semaine se retrouvant dans une histoire d’arnaque trop importante pour ses épaules.
Vice
Malgré la mauvaise expérience d’American Bluff, Christian Bale récidive. Après avoir interprété un capitaine de l’armée américaine du XIXe siècle au ventre plat dans Hostiles, il reprend une vingtaine de kilos pour Vice d’Adam McKay. Pour incarner au mieux l’ex vice-président des États-Unis Dick Cheney, il en profite également pour se raser le crâne. Il décroche pour la peine le Golden Globe 2019 du meilleur acteur dans une comédie et reperd ses kilos superflus pour Le Mans 66. Incorrigible !
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