Après les prestations mémorables de Jack Nicholson et Heath Ledger, c’est sous les oripeaux de Joaquin Phoenix que le Joker renaît de ses cendres, terrorisant une nouvelle fois les habitants de Gotham et les spectateurs du monde entier. Le clown tueur s’est aussi livré aux pires méfaits dans des bandes dessinées rentrées dans l’histoire. Voici une sélection de 5 BD cultes.
La blague qui tue
Quoi de mieux que le génie d’Alan Moore pour transcender la folie du Joker ? The Killing Joke nous offre l’une des plus fameuses confrontations entre le clown fou et Batman, un combat psychologique si terrible et si violent qu’on en sort rincés et déstabilisés. Alan Moore et Brian Holland explorent la nature humaine dans ce qu’elle a de plus vile et de plus crasse. Pourtant The Killing Joke évite de sombrer dans le manichéisme de bas étage. Les personnages qui exacerbent autant de bonté que de noirceur nous font durablement douter. Et il n’y a rien de pire que le doute quand l’effroi nous étreint. Voilà l’aventure du Joker qui aujourd’hui sert de mètre étalon.
Les affres de la vieillesse
C’est dans la saga Batman : The Dark Knight returns que l’on découvre un Joker comme on le connaît peu, la cinquantaine passée, fatigué et désabusé. La série prend le risque de présenter tous ces héros et anti-héros au bout du rouleau, lassés par leurs échecs respectifs. Tout juste évadé d’Arkham, le Joker (qui tient davantage une place prépondérante dans le tome 3) considère sa confrontation avec Batman comme son dernier coup d’éclat. La patte de Frank Miller hante chaque page avec sa mise en scène virevoltante qui vire d’une planche à l’autre, de la plus pure tragédie au comique de situation.
Rendez-vous en terre inconnue
Quand Jim Starlin s’empare d’un univers, on sait d’avance qu’il va se l’approprier pour le meilleur. Batman : Un deuil dans la famille ne déroge pas à la règle tant ce roman graphique surprend par son originalité. En effet, c’est en suivant la quête personnelle de Robin que l’on croise un Joker au paroxysme de la folie. Jim Starlin prend le parti de nous sortir de notre zone de confort pour nous emmener aux confins du Proche et du Moyen-Orient. Loin de Gotham et loin d’Arkham se joue une folle tragédie où le clown givré, au centre du désastre, use à merveille de sa vilenie.
Vol au dessus d’un nid de coucou
Dave McKean, auteur et graphiste hors pair, s’empare de l’asile d’Arkham pour nous offrir l’un des huis clos les plus angoissants que la bande dessinée n’ait jamais produit. Batman : Arkham Asylum nous projette dans la gueule du loup là où le Joker règne en maître. Batman piégé, l’affreux clown s’en donne à cœur joie dans l’ignominie. Le style éthéré de McKean se prête à merveille à ce cauchemar éveillé dont on ne ressort pas indemne.
Le monde à l’envers
Batman : White Knight présente le Joker sous un nouveau jour. Le voilà guéri de ses afflictions et seul capable de sauver Gotham d’un Batman tombé du coté obscur. Sean Murphy, scénariste et dessinateur, n’y va pas avec le dos de la cuillère pour bousculer les codes et le lecteur. Et ça marche ! L’ambiguïté « inversée » fonctionne parfaitement. Le Joker apparaît en sauveur, mais l’est-il vraiment ? Chaque page tournée est un sommet d’angoisse.
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