S’y retrouver dans la rentrée littéraire d’hiver 2019

Rentrée d’hiver : comment ça marche ? 

La rentrée littéraire d’hiver ne fonctionne pas exactement sur la même mécanique que celle de septembre. Elle intervient après la remise des nombreux prix littéraires qui s’échelonnent en fin d’année, les enjeux ne sont donc pas les mêmes pour les maisons d’édition. Mais, en 2019, l’enjeu est de taille puisque la sortie de Sérotonine, le nouveau roman de Michel Houellebecq va polariser l’attention de la presse ainsi que les ventes. Pour contourner l’ombre du roman messianique (attendu depuis 4 ans), les éditeurs étalent les parutions de janvier à février. Les 77 primo-romanciers de cette année n’auront ainsi pas à souffrir d’une concurrence qu’ils ne peuvent affronter.

Politique et romans générationnels 

Les grands thèmes de cette rentrée s’inscrivent dans la même lignée que celle de septembre : la production est marquée par l’actualité et s’y retrouvent de nombreux romans sociaux et générationnels, à l’image du lauréat du prix Goncourt Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu. Les angoisses contemporaines s’incarnent dans des romans dominés par les bandes d’amis et leurs illusions. Situé dans les années 80, Chasseurs dans la neige de Daniel Parokia explore l’attirance que provoque la richesse, mais aussi les illusions de la jeunesse. Avec Nino dans la nuit, Capucine et Simon Johannin donnent des visages à la jeunesse d’aujourd’hui, entre débrouille et manque d’espoir en l’avenir. En réponse à la vague féministe, la parole des femmes est de plus en plus audible : Le Ciel sous nos pas de Leila Bahsaïn se concentre sur une adolescente marocaine qui découvre en France un carcan intégriste beaucoup plus rude qu’au Maroc, tandis que Caroline Lunoir dans Première dame donne à voir les pensées d’une femme de candidat à la présidence de la France. 

Les incontournables

Outre Sérotonine, cette rentrée contient des nouveautés dont le succès sera décisif pour les auteurs. Quelques noms résonnent familièrement à l’oreille attentive des grands lecteurs : David Foenkinos livre son 16e roman : Deux Sœurs, Éric-Emmanuel Schmitt donne un tome 8 au Cycle de l’invisible avec Félix et la source invisible, l’irrévérencieux Éric Chevillard explore la falsification littéraire dans L’Explosion de la tortue quand Yann Moix se confie sur ses relations amoureuses dans Rompre. Simon Liberati choisit également l’histoire d’amour comme fil conducteur du roman-somme Occident alors qu’Antoine Volodine, l’inclassable, publie Frères sorcières, un roman chamanique à troix voix féminines. Les auteures ne sont pas en reste : Véronique Ovaldé narre une chronique familiale portée par un fascinant personnage de mère dans son septième roman Personne n’a peur des gens qui sourient, et Yasmina Reza livre son quatrième roman, Heureux les heureux, galerie de personnages contemporains confrontés à l’impasse sentimentale. Côté étranger, après L’Amie Prodigieuse, Elena Ferrante revient sur la scène littéraire avec Frantumaglia, une plongée dans les secrets de son écriture et son rapport avec sa vie.

Sélection Fnac : pour la découverte

Alors comment s’y retrouver parmi toutes ces nouveautés ? La Fnac a établi une sélection de 20 romans pour favoriser la découverte et le plaisir. Parmi les poids lourds, Maylis de Kerangal emmène ses lecteurs à Kiruna, l’une des plus grandes exploitations minières encore en activité située en Laponie suédoise, et Muriel Barbery invente Un Étrange Pays tout de grâce et de brume. Les primo-romanciers sont également à l’honneur dans cette sélection comme Constance Joly qui rend hommage à Boris Vian dans Le Matin est un tigre. Côté littérature étrangère, Jeroen Olyslaegers est pour la première fois traduit en français. Dans Trouble, il met en scène un personnage tiraillé, qui ne sait pas quel camp choisir pendant la Seconde Guerre Mondiale.

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