Le combat des femmes est un combat de tous les jours, de tous les siècles, de tous les pays, de toutes les conditions sociales. Le cinéma, reflet de la société, s’est emparé d’histoires vraies et de faits historiques. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, voici des films qui, de l’Europe aux États-Unis en passant par l’Afrique du Nord, du XXe siècle à peu, mettent en lumière les actions des femmes pour trouver l’égalité dans les foyers, à l’usine et dans les urnes.
Simone, le voyage du siècle – Oliver Dahan
Figure iconique de la politique française, Simone Veil voit son histoire adaptée sur grand écran par le réalisateur Oliver Dahan, sous les traits de Elsa Zylberstein. En grande partie basé sur l’autobiographie de Simone Veil, Une vie, parue en 2007, le film retrace avec fidélité l’histoire de la plus impérissable politicienne française. De son enfance à ses combats politiques, en passant par ses luttes personnelles et ses tragédies, c’est un portrait épique et intimiste d’une femme hors du commun qui est dressé par ce film. Simone, le voyage du siècle est un vibrant et touchant hommage à cette incarnation du féminisme que l’histoire ne pourra jamais oublier.
Les Figures de l’ombre – Théodore Melfi
Symboliquement sorti en salle le 8 mars 2017, Les Figures de l’ombre, réalisé par Theodore Melfi, met en scène le trio de scientifiques afro-américaines Katherine Johnson, Dorothy Vaughin et Mary Jackson, brillamment interprétées par les actrices Taraji Penda Henson, Octavia Spencer et Janelle Monáe, accompagnées au casting par Kevin Costner et Kristen Dunst. Ces trois femmes ont permis aux États-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale grâce à la mise en orbite de l’astronaute John Glenn. Comme son nom l’indique, le film met en lumière les nombreuses injustices qui régnaient autrefois dans un milieu hautement inégalitaire, pour ne pas dire ségrégationniste, souhaitant maintenir dans l’ombre ces éminentes scientifiques. Longtemps ignoré du grand public, le destin de nos trois protagonistes a enfin pu obtenir l’aura qu’il mérite via ce long-métrage de grande qualité.
Erin Brockovich – Steven Soderberg
Mère seule avec trois enfants, Erin Brockovich enchaîne les déconvenues. Accident, endettement, recherche d’emploi, rien ne prédestinait cette femme à découvrir l’un des plus grands scandales de pollution des eaux de l’histoire des États-Unis. C’est en effet ce que nous raconte le film éponyme, Erin Brockovich, de Steven Soderberg sorti en 2000. Merveilleusement interprétée par Julia Roberts, qui remportera l’Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle, Erin décroche un emploi d’assistante juridique en dépit de son inexpérience. Au cours de son travail, elle mettra au jour une affaire des plus douteuses. Cette histoire met en avant un combat de tous les instants qu’Erin a su remporter avec une admirable persévérance. Son allure désinvolte et son franc-parler lui ont permis de venir à bout d’un système ô combien impardonnable, en particulier avec les femmes.
Radioactive – Marjane Satrapi
Retour sur l’une des scientifiques françaises les plus connues au monde, néanmoins contenue dans une appellation qui illustre bien les penchants de l’époque, à savoir Pierre & Marie Curie. Toutefois, c’est bien à Marie que le film de Marjane Satrapi est consacré. Jouée par Rosamund Pike, la scientifique Marie Curie est ici enfin dépeinte comme le véritable cerveau du couple, que ses recherches mèneront à s’imposer dans un milieu dominé par les hommes, notamment après le décès de son mari Pierre. Elle devra également faire face aux conséquences de ses découvertes dans un monde de plus en plus moderne. Radioactive représente aussi bien les difficultés pour une femme de trouver sa place dans le monde scientifique de l’époque, que les dérives de ce même milieu, en particulier sur l’usage de certaines découvertes. Bien que très académique dans sa réalisation, le film reste un bel hommage à cette éternelle figure scientifique.
L’échange – Clint Eastwood
Avec un tel rythme, une telle intensité, autant de suspens et de rebondissements, difficile de croire que ce film s’inspire de faits réels. Il s’agit pourtant de l’histoire vécue par Christine Collins, ici interprétée par Angelina Jolie, en 1928 après l’enlèvement de son fils. S’en suit alors un combat acharné de la part d’une mère désespérée se heurtant au sexisme et à la corruption des autorités. Réalisé par Clint Eastwood, L’échange est aussi captivant que cruel, tant les épreuves endurées par cette mère sont affreusement réelles. À travers une lutte effrénée, ce long-métrage met en images le courage exemplaire de cette femme faisant face aux criminalités de la vie et du système.
Une Femme d’exception – Mimi Leder
Nouvelle adaptation des combats d’une femme aux États-Unis, nous prenons cette fois la route de la Cour Suprême, pour suivre les jeunes années de la juge Ruth Bader Ginsburg, que l’on surnommait « Notorious RBG ». Porté par une remarquable Felicity Jones dans le rôle principal, ce biopic, réalisé par Mimi Leder, revient sur cette figure emblématique du progressisme qui a su se frayer un chemin dans le vaste dédale du droit américain, depuis ses premières années d’études jusqu’à ses premiers coups d’éclat à la Cour Suprême, notamment dans sa lutte pour l’avortement. Un film qui, comme son titre, fait honneur à cette femme d’exception ayant voué sa vie à l’égalité.
Les Femmes du bus 678 – Mohamed Diad
Les Femmes du bus 678, c’est l’histoire de trois femmes égyptiennes. Faya, Seba et Nelly sont issues de milieux sociaux différents mais portent le même fardeau, celui d’être victime inlassablement de harcèlement sexuel. Elles s’associent donc pour combattre ce machisme ambiant afin qu’il ne reste plus impuni. Elles sont, en cela, aidées par un inspecteur (Essam) qui mène une enquête à ce sujet. Ce film est né dans une salle d’audience lorsque le réalisateur, Mohamed Diab, a assisté à un procès au Caire en 2008. La plaignante, victime de harcèlement y était raillée par l’avocat de la défense.
La Source des femmes – Radu Mihaileanu
Nous sommes dans les montagnes du Maghreb. Les femmes sont obligées de faire de longs kilomètres pour aller chercher de l’eau. L’une d’elles, enceinte, chute sur le chemin et fait une fausse couche. Cet incident est, chez Leila (interprétée par Leïla Bekhti), l’élément déclencheur d’une interrogation sur la condition féminine. Elle emmène, avec elle, d’autres femmes, afin de montrer aux hommes combien leur machisme n’est plus supportable. Elle lance la grève de l’amour. Cette grève durera jusqu’à ce que les hommes aient trouvé une solution pour amener l’eau au village. Le réalisateur, Radu Mihaileanu, aborde avec beaucoup de force et poésie divers thèmes sensibles comme le mariage arrangé, la violence conjugale, l’éducation ou l’accès à l’eau.
Les Suffragettes – Sarah Gavron
Nous sommes au début du XXIe siècle en Angleterre. Des femmes, appartenant à des classes sociales diverses, s’associent. Leur but : obtenir le droit de vote. D’abord pacifique, leur combat se durcit lorsqu’en face, la police et le gouvernement, ne répondent que par la force, la répression et l’inaction. Elles n’ont plus le choix que d’entrer dans la clandestinité et durcir leur mouvement par des actes de plus en plus violents, quitte à tout perdre (maison, travail, enfant et même la vie…). Ce film historique, réalisé par Sarah Gavron, est porté par de magnifiques actrices : Carey Mulligan, Meryl Streep et Helena Bonham Carter. Il montre, avec pertinence et brio, ces femmes qui ont lutté afin de faire bouger la société et l’Histoire et d’obtenir le droit de vote.
L’Affaire Josey Aimes – Niki Caro
Lorsque Josey Aimes revient là où elle a grandi à la quête d’un emploi, cette femme divorcée avec deux enfants, n’a pas beaucoup le choix. Le seul employeur est la mine locale. Seulement, la mine, ce n’est l’affaire que des hommes et une femme n’y a pas sa place. Josey (interprétée magistralement par Charlize Theron) doit jour après jour subir des plaisanteries douteuses. Elle est victime de harcèlement. La vie au travail devient insoutenable. Elle ne trouve qu’une seule issue : porter plainte en justice. Cet affront qu’elle fait, face à la mine et les hommes qui y travaillent, est difficile mais son courage (et il en a fallu) va changer beaucoup de choses. Un film dort et intense signée Niki Caro.
We Want Sex Equality – Nigel Cole
Nous sommes au printemps 1968 à Dagenham dans la banlieue de Londres. Une ouvrière de l’usine Ford du coin décide de se rebeller contre sa direction. Cela fait des années que la direction lui promet des augmentations, à elle et ses collègues féminines mais elles ne voient pour l’instant pas le moindre pence. Elle lance alors un mouvement afin d’obtenir l’égalité salariale entre hommes et femmes. C’est la première fois que des ouvrières montent une grève. Comme le cinéma anglais nous y a habitué, ce film, de Nigel Cole, sur fond de lutte sociale est teinté d’humour, même si le propos est lui tout à fait sérieux.