Le 2 avril, c’est la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. L’occasion de revenir sur ce trouble du développement par le biais de la littérature, entre fictions et témoignages. Des livres souvent bouleversants et nécessaires pour comprendre une différence et faire évoluer les mentalités.
Autisme et enfance
Pour faire passer des messages, a fortiori lorsque cela touche le monde de l’enfance, rien de tel que le truchement des histoires qui touchent en plein cœur et dans lesquelles chacun peut se retrouver. C’est ce qu’a fait Howard Buten avec son roman Quand j’avais cinq ans je m’ai tué où le petit Gil, huit ans, amoureux de la jeune Jessica, ne comprend pas la portée de ses gestes, qui ne sont que la manifestation de ses sentiments. Les adultes l’emporteront dans une clinique psychiatrique où il s’enfermera dans le mutisme. Un livre bouleversant adapté au cinéma en 1994 avec Hyppolite Girardot. Dans Sauf que, Anne Vantal s’adresse aux plus jeunes et les initie à la différence avec Valentin, petit garçon qui n’aime rien tant que compter. Sur le chemin de l’école, il trouve un portefeuille et aura pour idée fixe de le rendre à son propriétaire. Une grande épopée l’attend, pleine de rebondissements et d’émotions.
Des adolescents courageux
De l’émotion, il y en aura aussi avec des personnages un peu plus âgés, mais dont le questionnement décalé sur la vie et l’environnement qui les entourent est similaire. Dans Le bizarre incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon, devenu depuis un succès théâtral à Broadway, l’adolescent Christopher Boone décide de mener une enquête sur l’assassinat d’un… chien. Mais pour le jeune homme, ce ne sera pas chose aisée, lui qui ne supporte pas qu’on le touche et qui ne jure que par les mathématiques. Un roman qui a reçu de prestigieux prix à travers le monde. Dans La Différence invisible, roman graphique de Julie Dachez et Mademoiselle Caroline, c’est la jeune Marguerite qui nous fait part de son syndrome d’Asperger qui lui complique souvent la vie au quotidien, alors qu’elle n’a qu’une envie… se fondre dans la masse.
Les adultes en quête de repères
Daniel Tammet est un savant à la reconnaissance internationale. Un génie qui peut mémoriser des milliers de décimales du chiffre Pi, parler sept langues et pour qui les nombres sont des couleurs. Il livre le témoignage de son trouble du développement dans Je suis né un jour bleu, où il décrit sa vie qu’il qualifie de normale et sa quête de bonheur. Un bonheur qui fait cruellement défaut à l’héroïne du roman Le Petit Prince cannibale de Françoise Lefèvre, Prix Goncourt des Lycéens. On y suit la vie d’une cantatrice qui met au monde un enfant autiste et va se battre pour qu’il vive une existence sans encombre. Un roman atypique qui montre aussi une autre réalité : celle des parents et leur combat de tous les jours pour leurs enfants jugés différents.
—
Visuel d’illustration © Michal Parzuchowski