Elles sont écrivaines, actrices, chanteuses, scénaristes ou encore sportives. Ces muses issues du girl power moderne inspirent toute une génération en s’affichant femme libre, forte et influente. À l’occasion du trentième anniversaire de la Journée internationale des droits des Femmes, zoom sur le féminisme glamour des idoles d’aujourd’hui.
Style aux plumes !
Pénélope Bagieu ne bulle pas ! Dans Les Culottées, sa bande dessinée sortie en 2016, la dessinatrice peint le portrait de 15 femmes qui ont marqué l’Histoire. Dans l’ombre des caméras, elles ont agi pour l’émancipation de la femme…
Autre femme, autre plume, autre œuvre : dans Not that kind of girl, Lena Dunham raconte son parcours du quotidien, des petits boulots en passant par les kilos en trop. La créatrice de la série Girls revient sur ses 28 années de vie de femme, avec humour et sans tabou.
Et si vous voulez que votre fille devienne une femme forte et sûre d’elle ? La lecture de Dear Ijeawele, or A Feminist Manifesto in Fifteen Suggestions pourra s’avérer un excellent point de départ : Chimamanda Ngozi Adichie, l’auteur du très célèbre Nous sommes tous des féministes, nous livre là un nouveau roman plein d’humour et d’optimisme (epub, en anglais).
À vos marques, prêtes, partez !
Détermination, courage et travail : Misty Copeland devient en 2007 la première danseuse afro-américaine à avoir intégré en tant que soliste le célèbre American Ballet Theatre. Enfant du quartier San Pedro de Los Angeles, la ballerine faisait ainsi tomber les barrières sociales grâce à son talent et devenait un symbole de réussite pour une communauté ethnique sous-représentée dans ce milieu normé et intraitable. Un parcours étonnant et émouvant à découvrir dans le film Life in Motion.
Sans les chaussons mais avec des crampons, Alex Morgan a su se forger année après année une réputation de footballeuse triomphante dans un milieu très… masculin. La californienne s’engageait dès ses 18 ans dans une carrière sportive, s’inspirant de son parcours pour se raconter dans The Kicks, une BD mettant en scène de jeunes footballeuses. Truculent !
Enfin, malgré ses 127 médailles dont 86 en or et une Légion d’honneur accrochée au maillot, Laure Manaudou a souvent fait la une de la presse, mais malheureusement pas toujours pour des raisons sportives. Un acharnement qui méritait bien une mise au point… Une autobiographie touchante intitulée Entre les lignes.
Les impératrices du tapis rouge
Jenji Kohan aime les femmes fortes et autonomes. Des femmes fatales qu’elle se plaît à mettre en scène dans ses deux séries Weeds et Orange is the New Black. Soit pour Weeds, l’histoire d’une dealeuse de marijuana, veuve et mère de deux enfants qui parvient à se faire un nom dans un secteur pour le moins violent et exclusivement masculin. Et pour Orange is the New Black, les tribulations de charmantes créatures manipulatrices, comploteuses et sulfureuses, dans un milieu tout aussi glamour : la prison… Jenji Kohan ou l’art de briser les conventions !
Mais le grand écran compte également dans ses rangs d’attentives sentinelles aux fortes têtes et aux langues bien pendues. À l’instar de l’actrice Jessica Chastain (Seul sur Mars, Interstellar) : « La majorité des films à Hollywood prennent un point de vue masculin, confiait-elle au site américain The Wrap. Les personnages féminins ont très rarement l’occasion de parler à un autre personnage féminin dans un film, et lorsqu’elles le font, c’est pour parler d’un homme et rien d’autre. ». Et bim !
Après la parité, un autre tabou de plus en plus mis à mal : l’homosexualité… Ellen Page faisait en effet un émouvant coming-out en février 2014, à la tribune de la conférence LGBT Time to Thrive (« il est temps de s’épanouir »), organisée par l’ONG Human Right Campaign : « Je suis fatiguée de cacher et mentir par omission. J’ai souffert des années parce que j’étais terrifiée d’être découverte. Nous avons le droit de vivre l’amour librement, équitablement, sans honte ni compromis. […] ». Et bam ! Et l’actrice de Juno, Inception et Free Love de continuer de briser un silence de moins en moins pesant.
Les voix engagées
Ayant elle-même été victime d’une excision durant son enfance, la chanteuse malienne Inna Modja a toujours été de tous les combats dès lors qu’il s’agit de militer contre les violences faites aux femmes. Aussi, après son single à succès French Cancan, est-elle revenue en 2015 avec un album plus engagé, Motel Bamako. Elle y délivrait notamment une bouleversante petite histoire des violences ordinaires dans son morceau La Valse de Marylore. Un titre et un clip aussi beau que saisissant à travers lequel Inna dénonce toutes les violences, domestiques et conjugales, physiques et morales.
Autre « combattante », Missy Eliott a su s’imposer comme l’un des symboles de l’empowerment au féminin (notamment avec un album comme Respect M.E.). Paroles crues, look déjanté, crâne rasé… L’artiste assume totalement et ouvertement sa sexualité, impose ses fantasmes pour mieux s’éloigner du stéréotype de la chanteuse-objet RnB trop souvent véhiculé.
Même son de cloche du côté de la planète pop-rock avec Beth Ditto, la singulière et sulfureuse chanteuse du groupe Gossip. Formes généreuses assumées, nudité exposée, homosexualité revendiquée, Beth crie haut et fort sa féminité et sa liberté. Une réaction sans doute là encore à un lourd passé qu’elle raconte sans détour dans son autobiographie Diamant Brut. Un livre à son image : belle, authentique et libérée.
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[Sélection Livre] Des femmes et des lettres
Photo de Jessica Chastain : Gage Skidmore 2015
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