Mais pourquoi les monstres passionnent-ils autant les enfants qu’ils ne les effraient ? Les enfants se construisent aussi grâce ou à cause de leurs peurs. En effet, le fait d’avoir peur pour un enfant de 2-4 ans est également une manière de l’apprivoiser. Elle correspond à une inquiétude, une crainte, une appréhension, elle symbolise une idée, un ressenti. C’est souvent pour cela que les enfants réclament toujours la même histoire chaque soir…
Mais pourquoi les monstres passionnent-ils autant les enfants qu’ils ne les effraient ? Les enfants se construisent aussi grâce ou à cause de leurs peurs. En effet, le fait d’avoir peur pour un enfant de 2-4 ans est également une manière de l’apprivoiser. Elle correspond à une inquiétude, une crainte, une appréhension, elle symbolise une idée, un ressenti. C’est souvent pour cela que les enfants réclament toujours la même histoire chaque soir, car à travers elle, ils dominent une de leurs angoisses. Lire et relire l’histoire permet à l’enfant de se confronter à sa peur, de l’appréhender, et de l’arrêter s’il le faut. L’histoire sert à canaliser leur peur en les emmenant dans un monde imaginaire. Il est bien pour un enfant d’avoir peur « pour de faux », car il sait qu’à tout moment il peut sortir de l’histoire. Une fois son angoisse maîtrisée, il peut alors avancer. Il développe ainsi son courage, sa confiance en lui, ce qui lui permet de grandir.
Pour l’enfant de 5-7 ans, la peur est plus perçue par sa culture, par les images qu’on lui a transmises à travers les histoires lues, les contes, la mythologie, les dessins animés, les films, les jeux vidéos… Le monstre a un visage, c’est une vision extérieure à lui, il a peur de quelque chose ou de quelqu’un.
Bref la peur contribue au développement de l’enfant.
Pour le psychanalyste Bruno Bettelheim dans Psychanalyse des contes de fées : « L’enfant est traversé par des angoisses, par des émotions et des sentiments violents (la peur, la colère, la haine) qu’il ne sait pas encore maîtriser. Les contes lui permettent de s’identifier à des héros qui ont les mêmes problèmes que lui et auxquels ils trouvent des solutions, puisque la fin est toujours heureuse. »
Halloween dans une autre mesure permet également aux enfants de dépasser certaines peurs car on se déguise en monstres mais c’est pour faire semblant, il n’y a pas de danger.
La mythologie est également liée aux monstres : Minotaure, Cerbère, Pégase, Gorgone, Centaure, Sirènes…c’est le début de l’ère fantastique.
Les ados et les adultes se confrontent également aux « monstres » avec la mythologie, les histoires de vampires, de loup-garous, de zombies, d’extraterrestres… L’inconnu fascine autant qu’il peut rebuter. Qui sont ces personnages qui nous ressemblent tout en étant différents… ? Une sorte de miroir déformé qui reflète nos peurs, nos angoisses autant qu’il crée de l’attirance, du désir, de l’adrénaline, et cela ne date pas d’hier : Quasimodo (1831), Dracula (1897)… et au XXème siècle: Ça de Stephen King qui a issé le « clown » sur le podium des monstres les plus effrayants… (quelqu’un pour me démentir ?)
D’une manière moins fantastique, on pourrait également parler des « monstres humains » comme les tueurs ; qu’est ce qui pousse un homme/une femme comme moi à basculer de l’autre côté, dans la monstruosité ? Le monstre est un mystère. Il existe également des monstres gentils. Qui ne se souvient pas de Casimir et de ses amis de l’île aux enfants? Les monstres de Monstres et Cie chez Pixar, Quasimodo, l’ogre vert Shrek, la série hype Monster High…
Le monstre effraie autant qu’il nous fascine et ce à tout âge !
Ma sélection est essentiellement pour les enfants (le sujet a traité est vraiment très – trop? – vaste), alors maintenant, c’est à vous de choisir : histoire, recueil, activités, pliages, livre à toucher, livre sonore… La moisson est horriblement dense et il y en véritablement pour tous les goûts : des méchants, des gentils, des rigolos…
Alors tenez vous prêt, allumez bien les lumières si vous avez trop peur car maintenant, c’est parti !