Entretien

En rayon avec… Monsieur Poulpe

28 février 2024
Par Mélanie Carpentier
En rayon avec... Monsieur Poulpe

On a rencontré l’humoriste, acteur et animateur Monsieur Poulpe au Festival international du film fantastique de Gérardmer où il était présent en tant que juré court-métrage. Pour celui qui fait largement dans l’humour, un festival de « film de genre, horreur, fantastique, c’était une première ! ». L’occasion pour nous de de parler cinéma, livres, spectacles…

Alors ce premier festival de genre ?

J’ai adoré cette espèce de complicité entre tous les festivaliers, tous les gens de l’organisation, les bénévoles… On ne va pas se mentir, c’est quand même un truc où tout le monde vient pour voir soit des films qui font peur, ou du gore et il y a ce lien étrange qui nous unit toutes et tous. Je trouve ça génial.

Le film qui vous a le plus terrifié dans votre vie ?

Les Dents de la mer sont pour quelque chose dans ma phobie des requins. C’est le cas pour beaucoup de gens, je pense. Autre film qui m’a vachement fait flipper, alors que je ne m’y attendais pas du tout : The Blair Witch Project d’Eduardo Sánchez. Filmé avec un camescope pourri, zéro budget… le bas du bas de la production. Mais il y a plusieurs scènes incroyables comme celles filmées dans la tente avec ce qui qui rôde autour. La fin du film fait également très peur surtout quand on le voit en salle. Je trouve ce cinéma-là génial parce qu’il crée des émotions que tu ne retrouves pas avec les autres genres, que ce soit la comédie, le thriller, le policier… Tu as un rodéo d’émotions possibles qui est vraiment génial !

Donc tous au cinéma pour voir ce genre de films ?

Les vrais bons films d’horreur sont à voir en salle car tu es vraiment focus et c’est là où ça va marcher, où tu peux vraiment flipper. C’est facile de créer des jumpscares, tu peux le faire sur un écran de téléphone et sursauter mais ce n’est qu’un effet de montage. Certains films installent une ambiance angoissante et c’est pour ça qu’il faut vraiment les voir dans de bonnes conditions. C’est un petit contrat que tu passes avec le réalisateur : il t’offre 1h30, et tu joues le jeu. Plus tu joues avec le réel, plus tu peux twister et amener le spectateur dans un truc auquel il ne s’attend pas. Si d’entrée de jeu, le film se passe en enfer, si tu es immédiatement dans l’imaginaire, la peur n’est pas au rendez-vous. Tandis que si tu es dans le réel et que d’un coup, il y a un twist, là, tu peux vraiment faire peur.

Niveau comédie horrifique, quel film vous a marqué ?

Shaun of the Dead, d’Edgar Wright est un super exemple de comédie d’horreur. On est dans des enjeux très humains avec un mec qui veut retrouver son ex en pleine apocalypse zombie. Une Nuit en enfer, de Robert Rodriguez est une comédie d’horreur très gore, un peu plus dure dans la tonalité, mais qui te fait passer par des genres différents : d’abord le polar, puis le thriller, puis l’horreur, puis le gore, tout en gardant une touche d’humour. Et puis je pense aussi à Beetlejuice, de Tim Burton. C’est un film très drôle avec des effets spéciaux à l’ancienne. Pourtant, depuis pas mal d’années, je n’aime plus du tout le cinéma de Tim Burton. D’ailleurs, ils sont en train de tourner la suite que je redoute beaucoup.

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On change de registre. Le film qui vous a le plus fait réfléchir ?

Je réfléchis… jamais en fait, c’est horrible (rires). Je dirais Le Comte de Pablo Larraín sur Netflix. Un film sur Pinochet, le dictateur chilien, qui joue le rôle d’un vampire qui va manger son peuple. Il y a toute une réflexion très intéressante sur les dictateurs, les puissants qui se nourrissent des plus faibles. Un peu gros sabots, mais j’ai trouvé que c’était une belle réflexion.

Vous lisez beaucoup ?

Des comics. Du Garth Ennis. Il a repris des trucs comme Punisher mais crée aussi ses propres œuvres. C’est souvent très radical, très hardcore, assez sale.

Un film plaisir coupable ?

Tous les premiers Steven Seagal ! C’était incroyable. A chaque plan, il pétait le bras de quelqu’un. Dans les années 80, ça grouillait de stars d’action : Stallone, Schwarzenegger… et Steven Seagal est arrivé. Il a dû faire une réunion avec les producteurs et dire « Moi, je casse des bras ! ». Il y a donc eu vraiment beaucoup de bras cassés. J’adore ça, je trouve ça très graphique. Ce n’est même pas gore. Juste des bras qui se plient dans le sens opposé de la normale. Une espèce de festival de rotules et de coudes cassés. C’est assez jouissif.

Un classique ?

John Carpenter. À notre époque, ça peut être pas mal de (re)voir Invasion Los Angeles.

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Votre réplique préférée ?

« Je mets les pieds où je veux little John, et c’est souvent dans la gueule ! » (Chuck Norris dans Invasion USA de Joseph Zito). Sinon il y a « Philippe ! Enculé ! », dans Revenge of the Ninja de Sam Firstenberg, qui est très mal doublé en français. Il y a une scène incroyable, où il y a de la menace entre ninjas mais les doubleurs n’en n’avaient plus rien à faire apparemment et se sont dit « tiens, je vais lui faire dire « Philippe ! Enculé ! » » entre deux ninjas.

Le premier spectacle auquel vous avez assisté ?

J’étais enfant et c’était Courtemanche. Aujourd’hui, cette forme d’humour n’existe plus vraiment. C’était un clown qui se déguisait en bébé, en vieux… Très peu de mots. À l’époque j’étais méga fan.

Interview réalisée par Manuela Rizzo.

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Mélanie Carpentier
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