Entretien

Rencontre avec Joysad : « Mon but c’est d’être l’artiste qui ressemble le plus à ses auditeurs »

07 février 2023
Par Christophe Augros
Rencontre avec Joysad : « Mon but c’est d’être l’artiste qui ressemble le plus à ses auditeurs »

A priori, peu de chances de réussir dans le rap lorsqu’on vient de Périgueux. Nathan Fernandez alias Joysad, 21 ans, démontre le contraire. Après quelques scènes, un premier album solo et de beaux succès sur les réseaux sociaux, il a offert Transparent en octobre dernier. Rencontre.

Transparent

Joysad - 1

Joysad offre un rap d’aujourd’hui hors des sentiers battus. Un flow excellent, un phrasé clair, rythmé parfois syncopé et des textes bien écrits. Joysad a du talent et un style bien à lui. Un rap pour la génération actuelle et parfaitement adapté aux amateurs de rap plus âgés et ouverts d’esprit. Seul, Les Masques, Ames Perdues, Eh Petit, Maman sont des titres touchants parfois engagés. Le bachelier de Périgueux est peut-être jeune, cela n’empêche pas d’affirmer ses opinions. Au contraire. « Moi, j’suis le pire des gars, j’dis rien et puis j’observe les dégâts » …« Je comprends pas pourquoi ça vote Zemmour »… « T’as à peine croqué la vie que tu en es déjà dégouté »…« Chez nous, on jette pas l’argent par les fenêtres »… « Elle a perdu son plus grand, j’suis devenu son plus grand » (façon admirable de dire qu’on a perdu un frère)… Un album avec du fond.

Interview de Joysad

Quand on est de Périgueux, qu’est-ce qui amène au rap ?

Joysad : Aujourd’hui peu importe d’où l’on vient. Les auditeurs de rap changent, et 70 % de ceux-ci sont de province. J’ai donc fait comme les autres pour tenter de me démarquer, j’ai fait de la musique ! 

Comment êtes-vous arrivé chez « Because » ?

Joysad : J’ai rencontré mon manager, Ricci, qui m’a ensuite présenté à l’équipe de « Because urbain ». Les négociations ont commencé en 2019 et ont duré très longtemps (plusieurs mois), pour être sûr de poser l’encre sur le bas de la bonne feuille. On a ensuite sorti 4 projets depuis, en 3 ans, ce qui était exactement ce que je voulais faire. 

Pas mal de scènes, quelques featurings, de beaux succès sur les réseaux, alors pas si transparent que ça ! pourquoi ce titre ?

Joysad : Le titre Transparent, c’est surtout pour évoquer qu’on reste dans la continuité de ce qu’on a déjà créé en évitant de se dénaturer, rester ce que je suis. Quelqu’un de simple.

Mais en effet, la tournée a commencé, on a de grosses dates, dont une Maroquinerie le 16 mars ! Prenez vos billets ! (Rires)

15 titres : combien de temps pour la conception de cet album ?

Joysad : On a fait des tas de séances studios avec des compositeurs différents comme Sam H, Arty, Kozbeats, Jeoffrey Dandy, et également un séminaire pas loin de chez moi, cela nous a pris 6/7 mois de travail. J’avais annoncé le tracklisting de mon album « Transparent » de cette manière-là :

Cet album semble aborder des thèmes très personnels, est-ce le cas ?

Joysad : Comme à mon habitude, j’évite de mentir dans mes sons. Mon but c’est d’être l’artiste qui ressemble le plus à ses auditeurs, leurs joies, comme leurs tristesses. Il y a bien trop d’acteurs dans le milieu pour que je m’invente un personnage.

Quelles sont les influences musicales de Joysad ?

Joysad : Absolument tout, mais comme tous les hip-hop lovers, j’ai des classiques comme IAM, NTM, Lunatic, Oxmo et j’en passe ! Mon beau-père fut de très bons conseils, des bonnes oreilles qui m’ont influencées.

Vous définissez-vous comme un artiste hip-hop ? D’ailleurs, que signifie hip-hop pour Joysad ?

Joysad : L’histoire du hip-hop, c’est l’histoire de la culture qui est devenue la plus répandue au monde. Cette culture a commencé dans le Bronx et s’est transportée jusqu’à chez nous, aujourd’hui je suis rappeur, dans les années 90 aux States, j’aurais sûrement été un speaker debout sur une Impala.

Comment Joysad trouve t-il l’inspiration ? Une douche, un bedo et il travaille ? ou une autre méthode ?

Joysad : (Rires) Pas mal ! Non, je ne cherche pas l’inspiration donc je ne risque pas de la trouver. Ça vient tout seul, rien n’est forcé, c’est important.

Quand on signe sur Because pour un album, quelles sont les pressions, les peurs ?

Joysad : Because c’est la mif, et tout se passe bien depuis le début. On a pris le temps de se découvrir, et c’est ce que je conseille à tous les artistes qui cherchent à être accompagnés ! Ton label ça doit être ta famille, et si tu as peur de ta famille, il faut quitter le foyer !! C’est une deuxième famille que tu as la chance de pouvoir choisir, alors ne te trompe pas.

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Article rédigé par
Christophe Augros
Christophe Augros
Disquaire à Fnac Chambéry
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