Entretien

Didier Van Cauwelaert : Un vent de liberté déconfinée

04 novembre 2020
Par Melanie C.
Didier Van Cauwelaert : Un vent de liberté déconfinée

Dans son nouveau roman L’inconnue du 17 mars, Didier Van Cauwelaert propose une expérience inédite à ses lecteurs : de l’évasion ancrée dans la réalité. Pour l’auteur prolifique qu’il est depuis l’enfance, l’écriture en confinement a été source d’inspiration, et de liberté.

« La bienveillance est une arme absolue », « Un auteur doit rendre le monde respirable »… A la lecture de L’inconnue du 17 mars, on a l’impression que le confinement a amplifié un besoin de liberté chez vous, comment est née l’idée de ce roman ?

Didier Van Cauwelaert : « Vous avez raison sur le constat et ce besoin de liberté. Je dis « respirable » dans le sens où j’écris comme un arbre respire. J’absorbe le monde et je le retranscris. Pour tout vous dire, je venais de terminer un roman, de longue haleine, prévu pour avril-mai. Evidemment, le 17 mars, la vie s’arrête, moi j’avais fini mon chantier, et je me suis dit « je ne vais pas rester à regarder’ » Un écrivain est préparé au confinement, et là, je savais que je pouvais écrire quelque chose de nouveau. »

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Écrire en confinement, ça change quoi ?

« Tout texte a sa vitesse de défilement. Par exemple, d’habitude, je fais du sport pour préparer l’écriture. Là, j’ai eu une sorte de rage d’écriture : ce confinement imposé, sans possibilité d’être sollicité par l’extérieur m’a obligé à rester devant mon papier. Je n’ai jamais passé autant de temps assis. J’ai la chance de pouvoir travailler beaucoup. J’avais l’entraînement, l’habitude d’écriture ; c’est comme pour les sportifs, une fois qu’on est lancé, ça avance. J’ai achevé le roman avant le déconfinement. Et je n’ai pas retouché la fin. »

Le lecteur peut aborder votre roman comme une Fable, un conte moderne plein de poésie, qu’est-ce qui vous plaît dans cette liberté d’écriture ?

« Il y a tout de même une grande rigueur. Mais cette liberté, c’est la liberté de positionnement du lecteur. La liberté d’écriture est une liberté qui se nourrit des contraintes. Ça me tient particulièrement à cœur. Celle qui se nourrit des contraintes, qui les transcende et offre une liberté à partager aux autres. Ça fait partie de ce qu’il y a de plus riche et jubilatoire. Déjà enfant, c’était un besoin de liberté qui m’a poussé à écrire. D’entrer par effraction dans le monde des adultes, de les faire parler, de régler mes comptes, de séduire. On ne se pose pas de questions, on fait des gammes, on s’entraîne et on continue d’écrire. J’avais déjà besoin d’avoir cette liberté de choisir mon âge, mon sexe, mon métier, de faire dire des choses à des personnages. »

Paru le 16 septembre 2020 – 176 pages

Article rédigé par
Melanie C.
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